B. L'EVOLUTION DU TRAFIC
1. Un trafic essentiellement composé de pondéreux et de marchandises en vrac
Selon
les statistiques émanant de la Wasser und Schiffartsvervaltung, plus du
tiers des matériaux transportés sur le canal (36 %) sont des
produits tirés de carrières et des matériaux de
construction. Puis viennent les combustibles minéraux solides
(22,3 %), les minerais (13,6 %) et les engrais (9,7 %). Chacune
des autres catégories de marchandises transportées ne
représente pas plus de 6 % (produits agricoles et forestiers ;
produits alimentaires ; pétroles et hydrocarbures) voire environ
1 % (fer, acier et métaux non ferreux ; véhicules et
machines).
Il convient de noter, en outre, que la part du charbon et des matériaux
tirés de carrières et destinés à la construction
est plus élevée que la moyenne nationale (36 % contre
24 % pour l'ensemble des voies navigables allemandes). Il en va de
même pour les combustibles minéraux solides qui occupent une part
du trafic double de celle observée sur le reste du réseau
navigable allemand.
Le trafic de conteneur est limité par le tirant d'air existant sous les
ponts qui enjambent le canal Main Danube et empêchent d'embarquer plus de
deux couches de conteneurs. Répondant à une question d'un
parlementaire le secrétaire d'Etat aux transports indiquait, au mois de
février 1997, que selon les prévisions, le trafic des conteneurs
ne dépasserait vraisemblablement pas plus de 12 % du trafic total,
ce qui ne justifiait pas de travaux supplémentaires.
2. Un développement du trafic touristique
L'ouverture du canal Main-Danube a suscité un
développement des activités touristiques qui a
dépassé toutes les prévisions. Les villes de Kelheim,
Riedenburg, Dietfurt, Beilngries et Berching ont profité de la venue de
nombreux touristes qui découvrent la vallée de l'Altmühl.
Même si les élus estiment qu'il aurait été
souhaitable qu'un plan d'aménagement global de la vallée soit
élaboré avant l'ouverture du canal, ils sont unanimes à
constater l'incidence positive de l'ouvrage sur l'activité
économique de la région.
Selon le maire de Berching, rencontré par le Président et le
rapporteur au cours d'une mission en Bavière, la ville a tiré le
plus grand profit de l'afflux des 300.000 touristes qui s'y rendent chaque
année. Désormais le nombres de nuitées
s'élève à 100.000 par an. Chaque touriste dépense
en moyenne l'équivalent de 150 francs par jour ce qui constitue un
apport substantiel pour l'économie locale.
Sur le canal lui même, on observe l'apparition d'un trafic de bateaux de
tourisme et 200 croisières sont organisées chaque année
entre Amsterdam et Vienne.
L'impact positif sur l'activité économique n'est pas
contesté par les opposants au canal qui soulignent cependant la
transformation du paysage qu'a occasionnée la construction de l'ouvrage.
De leur côté, les partisans mettent en avant les efforts
réalisés pour intégrer l'infrastructure à
l'environnement, et la nécessité d'attendre que la nature
reprenne, avec le temps, ses droits.