C. UN PARI À MOYEN TERME : LA LIAISON FLUVIALE SEINE-NORD

Parmi les liaisons à grand gabarit susceptibles d'être créées dans les années à venir, Seine-nord -qui figure au schéma transeuropéen des transports fluviaux de 1993- semble devoir être réalisée en priorité.

Son coût estimé à 15 milliards de francs sera dans tous les cas inférieur à celui de Seine-Est ou à celui d'une éventuelle liaison Saône-Moselle.

En outre, alors que Seine-Est n'en est encore qu'à des " études de cadrage " (évaluation socio-économique, aspects d'aménagement, d'environnement et modalités techniques) destinées à apprécier son opportunité, Seine-Nord a fait l'objet de travaux préparatoires plus approfondis.

De septembre à 1995 à septembre 1996, des études préliminaires ont été réalisées, sous la maîtrise d'ouvrage déléguée de Voies Navigables de France . Elles ont débouché sur la définition d'un fuseau entre Compiègne et Noyon et de 21 fuseaux techniquement envisageables entre Noyon et le canal Dunkerque-Escaut. Ces études ont été validées à l'automne 1996 par la direction des transports terrestres, avant que ne débute une concertation qui s'est déroulée de septembre à décembre 1997. Sans préjuger des conclusions du préfet coordonnateur sur cette concertation, les travaux de votre commission d'enquête l'ont conduit à estimer que celle-ci s'était déroulée dans un véritable souci de transparence, avec la volonté d'informer le public et de recueillir son avis.

En pratique, si le choix du fuseau par le ministre avait lieu à l'automne 1998, il serait envisageable de lancer des études d'avant projet entre 1998 et 1999. Que les pouvoirs publics prennent cependant garde à ce que Seine-Nord ne soit pas, comme Saône-Rhin, victime du temps. Rappelons que les premières études de trafic réalisées par la direction des transports terrestre remontent à 1991-1992 et qu'elles sont en cours d'actualisation ...

Un autre motif d'interrogation provient de l'incidence de la construction de Seine Nord sur les ports de Rouen et du Havre, à cause du renforcement de la concurrence du port d'Anvers. Sur ce sujet, les conclusions présentées par la commission thématique " réseaux et territoires "   dans le cadre de la préparation du schéma national d'aménagement du territoire restent d'actualité : " la durée de réalisation de cette réalisation devra être mise à profit pour préparer les ports de la Basse-Seine à la concurrence accrue des ports du Bénélux. "

La réalisation de Seine Nord est donc indissociable d'une politique globale tendant à accroître la compétitivité des ports français, notamment du Havre, mais elle permettrait également d'insérer Dunkerque dans le développement des ports d'Europe du Nord .

Page mise à jour le

Partager cette page