EN GUISE DE CONCLUSION :
LA FRANCOPHONIE APRÈS LE SOMMET D'HANOI

Le VIIe sommet des Etats ayant le français en partage qui s'est tenu du 14 au 16 novembre dernier avait pour ambition de donner à la francophonie un nouveau souffle et une présence nouvelle sur la scène internationale. La désignation d'un secrétaire général -M. Boutros Boutros-Ghali- en charge de personnaliser la dimension politique de la francophonie et d'imprimer une stratégie à l'Agence de la Francophonie qui met en oeuvre les divers programmes permettra également de conférer une plus grande responsabilité politique à ce rassemblement d'Etats, unis par un attachement commun à une langue certes, mais aussi à un circuit particulier de solidarité pour le développement. Le choix de la modernité pour la promotion d'une communication francophone -affirmé par le Président de la République- permettra de conforter l'effort d'implantation sur les réseaux internet et les inforoutes.

La mise en route de cette nouvelle ambition politique ne sera pas dépourvue de difficultés comme certains débats ont pu le démontrer lors du sommet. L'ensemble francophone doit s'efforcer d'acquérir une capacité d'influence spécifique en s'appuyant sur des valeurs partagées et se garder de devenir un nouveau forum où viendraient éclore les rivalités régionales ou nationales.

Cette réforme institutionnelle qui se traduit également et opportunément par un renforcement du rôle de l'Assemblée internationale des parlementaires de langue française (AIPLF), et ces projets nouveaux, requerront de la part de la France un effort financier soutenu. Au delà des 61,6 millions de francs consacrés en 1998 à la francophonie par le Service des affaires francophones du ministère des Affaires étrangères, il faut savoir que la participation financière annuelle de la France à la francophonie multilatérale pourrait s'élever globalement à quelque 620 millions de francs en 1998, soit un montant comparable à celui de l'an passé.

Votre rapporteur avait déjà eu l'occasion dans le passé de plaider pour un aménagement des structures nationales en charge de la francophonie ou, plus spécifiquement, de la langue française. C'est l'une des propositions émises par Mme le Député Yvette Roudy dans son rapport d'information 6( * ) , et qui pourrait être mise en oeuvre dans le cadre de la réforme plus générale, évoquée dans le présent rapport, de notre outil de coopération culturelle et d'aide au développement.

Cela étant, la francophonie n'est pas divisible et tout ce qui vient d'être évoqué quant aux actions permises dans le cadre de notre action culturelle extérieure et du budget qui lui est alloué relève, ultima ratio, de la promotion de notre langue, d'une certaine culture et d'une façon partagée de voir le monde. C'est pour cette raison que votre rapporteur recommande à votre Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées l'adoption du projet de loi de finances pour 1998 en ce qui concerne les relations culturelles extérieures.

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