II. LE PREMIER BILAN DE LA RÉFORME DE L'APL INTERVENUE LE 1ER AVRIL 1997

On peut rappeler que l'article 134 de la loi de finances pour 1997 prévoyait la disparition du barème de l'APL2, c'est-à-dire l'instauration d'un barème unique pour l'ensemble du parc locatif conventionné. Le Gouvernement voulait ainsi engager une réforme d'ensemble des aides personnelles au logement fondée sur la simplification des barèmes et une appréhension plus équitable des ressources.

Après une concertation approfondie avec les instances représentées au Conseil national de l'habitat, la création du nouveau barème propre à l'APL locative a été approuvée dans le cadre de la Conférence Famille.

Ce barème, qui calcule l'APL à partir d'un taux d'effort des ménages, lui-même fonction de leur situation familiale, de leurs revenus et du niveau de leur loyer, fait l'objet du décret n° 97-289 du 28 mars 1997.

Toutefois, il n'a été mis en oeuvre qu'à partir du mois de juillet, avec effet rétroactif au 1er avril, dans la mesure où les organismes payeurs ont dû intégrer un système assez complexe de compensations destinées à faciliter la transition entre l'ancien et le nouveau barème. Pour des raisons sociales le Gouvernement a décidé de ne pas réclamer les indus des mois d'avril à juin compris, aux bénéficiaires pour lesquels l'application de ce nouveau barème entraîne une baisse de leur allocation.

Globalement, le changement de barème a été effectué à coût constant. Cependant dans la mesure où il est " calé " sur le taux d'effort des ménages, ceux qui ont les taux d'efforts les plus élevés voient leur situation s'améliorer tandis que ceux qui avaient les taux d'effort les plus faibles ont une aide moins importante.

En résumé, il nous a été indiqué que, compte tenu des dispositions réglementaires existantes, les ménages modestes (isolés et couples sans enfant percevant moins de 5.000 francs par mois et familles ayant moins de 6.200 francs de revenus mensuels) ne subissent aucune perte significative : soit leur aide reste approximativement stable, pour 68 % d'entre eux (ils perdent ou ils gagnent moins de 25 francs par mois), soit ils enregistrent un gain supérieur à 25 francs, pour 32 % d'entre eux. Cependant, afin d'évaluer l'impact de la réforme le Gouvernement a demandé à la CNAF de comptabiliser les ménages qui vont bénéficier des compensations ainsi que les montants correspondants.

Il subsiste cependant selon l'ancienne formule de calcul, un barème d'APL spécifique au secteur de l'accession à la propriété, et deux barèmes d'APL dans les foyers conventionnés. L'APL 2-foyers est applicable aux logements-foyers de jeunes travailleurs conventionnés sans travaux à compter du 1er octobre 1990 ainsi qu'aux résidences sociales conventionnées sans travaux à compter du 1er janvier 1995. L'APL 1-foyers est applicable aux autres logements-foyers conventionnés.

L'APL attribuée aux accédants à la propriété ou aux propriétaires occupants effectuant des travaux est calculée de telle sorte que les bénéficiaires concernés doivent supporter un taux d'effort d'au moins 24 % calculé par rapport aux ressources prises en compte pour le calcul de leur aide.

Pour être tout à fait exhaustif, il convient de rappeler que quelques différences subsistent entre les deux types d'aides personnelles au logement : APL et AL. Cependant, lors des revalorisations de barème successives, des rapprochements ont été opérés en ce qui concerne le niveau des loyers-plafonds, les conditions d'attribution et la définition de la base ressources retenues pour le calcul du montant des aides.

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