II. LES PERSPECTIVES POUR 1997 ET 1998
A. UN PROBABLE NOUVEAU RECORD DU SOLDE COMMERCIAL FRANÇAIS
Sur les huit premiers mois de l'année,
l'excédent cumulé s'est établi à
112,3 milliards de francs (en données corrigées des
variations saisonnières), contre 55,6 milliards de francs sur la
même période en 1996.
Il faut cependant noter qu'en août 1997, dernier mois dont les
résultats sont connus, l'excédent s'est replié à
11 milliards, après 21,5 milliards en juillet, sous l'effet
d'un léger déficit du secteur énergétique et d'un
recul des excédents agro-alimentaire et industriel (dû notamment
à un fléchissement de nos exportations d'automobiles).
Au total, l'excédent commercial pourrait atteindre, en 1997, un
montant record compris entre 140 et 160 milliards de francs et il se
maintiendrait encore à un niveau élevé en 1998
.
B. LES PERSPECTIVES SECTORIELLES
1. Un nouvel alourdissement de la facture énergétique
En moyenne, sur l'année 1997, compte tenu d'une sensible progression du dollar, le prix de la tonne importée exprimée en francs devrait rester au niveau atteint en 1996, de 780 francs. En revanche, en raison d'une reprise des importations de pétrole brut, la facture énergétique devrait de nouveau augmenter de 10 milliards de francs environ. Elle pourrait se stabiliser en 1998.
2. Le commerce agro-alimentaire : des perspectives d'évolution dominées par le contexte international et communautaire
- Pour les
céréales
, les
perspectives de bonnes récoltes pour 1996/1997 ont permis une baisse des
cours mondiaux dès la fin 1996 et un assouplissement des restrictions
aux exportations hors Union européenne. En 1997, les exportations
reprennent vers les pays tiers. L'évolution ultérieure dans ce
secteur dépendra largement du niveau de taux de gel retenu dans les
années à venir, ainsi que de l'évolution du marché
mondial.
- Sur le secteur de la
viande bovine
, le plafonnement des
exportations subventionnées défini dans le cadre des accords de
Marrakech ne permettra pas une croissance des exportations vers pays tiers pour
les années à venir. De plus l'impact de la crise de l'ESB sur la
consommation mondiale en viande bovine se poursuit en 1997, même s'il est
fortement atténué, limitant aussi bien les exportations que les
importations.
- Pour les
produits laitiers
, les accords du GATT imposent une
baisse progressive du contingent d'exportations subventionnées des
fromages hors de l'Union européenne. Dans les années à
venir, le maintien du niveau d'exportation des fromages français
dépendra de la capacité à développer nos ventes
vers des pays ne bénéficiant pas de restitutions pour les
produits concernés.
Dans les années à venir, le contexte institutionnel sera
marqué par les débats sur " l'Agenda 2000 " qui
prévoit un approfondissement de la réforme de la PAC. Les
propositions concernant les
céréales
(poursuite de la
baisse des prix directeurs couplée à l'annulation du taux de gel)
pourraient renforcer la compétitivité des céréales
communautaires, en alignant leurs prix sur les cours mondiaux et en
élargissant le potentiel de production de l'Union européenne face
à la demande mondiale.
3. La poursuite de la croissance du commerce extérieur du secteur industriel
En 1997, le
solde industriel devrait enregistrer de
nouveau
une progression de grande ampleur
, l'excédent dégagé
au cours du premier semestre étant proche de celui enregistré sur
l'ensemble de l'année 1996.
S'agissant des biens d'équipement professionnel, l'excédent
dégagé a progressé au cours du premier semestre 1997.
L'amélioration du solde des biens intermédiaires s'est
également poursuivie, principalement en raison de la progression des
excédents dégagés dans la chimie organique et le
caoutchouc et matières plastiques.
Le matériel de transports terrestres enregistre une progression
spectaculaire de près de 20 milliards de francs au
premier semestre 1997, concentrée dans les échanges de
voitures particulières, reflétant la faiblesse du marché
français qui contraste avec la bonne tenue du marché
européen, en particulier italien et espagnol.
Quant aux biens de consommation destinés aux ménages, leur
déficit devrait encore se réduire en 1997 du fait d'une nouvelle
progression de l'excédent dégagé par la parachimie et la
pharmacie.