II. L'ÉVOLUTION DU COMMERCE MONDIAL

A. 1996 : UN NET FLÉCHISSEMENT DE LA CROISSANCE DES ÉCHANGES COMMERCIAUX DANS LE MONDE

Le net fléchissement de la progression des échanges commerciaux mondiaux en 1996, -progression qui s'est limitée à 5,5 % en volume, contre 9 % en 1994 et 1995-, peut s'expliquer par deux raisons essentielles :

- le tassement des importations des pays de l'OCDE s'est confirmé. Sur l'ensemble de l'année, le volume des importations n'a ainsi progressé que de 5,3 %, contre plus de 9 % en 1995. Le fléchissement de la croissance économique en Europe, et plus particulièrement de l'Union européenne (avec une croissance réelle moyenne de 1,5 % en 1996), s'est fait ressentir : la progression des importations de l'Europe occidentale et de l'Union européenne, qui comptent pour respectivement plus de 40 % et 20 % des échanges mondiaux, n'a, en effet, été que de respectivement 3 % et 2,5 % en 1996 ;

- le ralentissement de la croissance des échanges dans les pays hors OCDE (avec une hausse du volume des importations de seulement 6,4 % en 1996, contre plus de 11 % en 1995). Il a été particulièrement sensible pour les pays émergents d'Asie, pour lesquels les exportations n'ont augmenté que 3 % en 1996 (contre + 19 % en 1994 et + 16 % en 1995), sous les effets conjugués de la mise en place de politiques visant à éviter une surchauffe de l'économie dans certains pays d'Asie de l'Est, de la dépréciation du yen entraînant une baisse de compétitivité face au Japon et d'une baisse des prix et de la demande de composants électroniques, qui restent le principal secteur d'exportation pour un certain nombre de ces pays. Enfin, si ce ralentissement n'a pas épargné les pays d'Europe centrale et orientale au premier semestre 1996, les importations de ces pays se sont cependant redressées dans la deuxième partie de l'année.

B. 1997 ET 1998 : UN RYTHME DE CROISSANCE PLUS SOUTENU, SELON LE FMI

Selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), le volume des échanges mondiaux devrait retrouver un rythme de croissance supérieur à 7 % en 1997, rythme qui se confirmerait en 1998. Le regain d'activité attendu en Europe (2,3 % de croissance annuelle prévue pour l'Union européenne pour la période 1997-2001, contre 1,5 % entre 1992 et 1996), entraînerait une légère accélération de la demande de cette zone. Le probable ralentissement des importations américaines pourrait néanmoins freiner la progression de la demande de l'ensemble des pays avancés au deuxième semestre de 1997.

Concernant les pays hors OCDE , la croissance de leurs échanges commerciaux continue d'être supérieure à la moyenne mondiale. En 1996, malgré le très net ralentissement observé pour les exportations des pays d'Asie de l'Est, la différence était encore de plus de 1 % (+ 6,4 % pour les pays hors OCDE, contre + 5,3 % pour les pays de l'OCDE). Il faut noter néanmoins que cette progression a été beaucoup plus marquée en valeur pour les pays exportateurs de pétrole (+ 9 %), qui ont pu tirer profit de la montée des cours du pétrole conjuguée à une demande soutenue. S'il est difficile de prévoir les conséquences exactes de la hausse du dollar depuis le début de l'année 1997, les prévisions établies pour 1997 et 1998 tablent sur une hausse des exportations des pays émergents supérieure à celle des pays développés.

Du fait de ce différentiel durable de croissance, le poids des pays en voie de développement dans la demande mondiale a donc tendance à augmenter : de 23 % en 1980, il a atteint 35 % en 1996 et pourrait se rapprocher de 40 % en l'an 2000.

La crise monétaire et financière évoquée précédemment pourrait cependant ne pas être sans influence sur l'évolution du commerce mondial en 1998 .

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