B. L'INSERTION DES DIPLÔMÉS DE LA VOIE SCOLAIRE ET DES APPRENTIS
1. L'insertion des diplômés professionnels de la voie scolaire
Sept mois après la sortie de l'enseignement secondaire,
le taux de chômage est désormais plus élevé à
l'issue des BEP et des CAP industriels qu'après les formations
tertiaires de niveau équivalent alors que la situation était
autrefois plus favorable pour les formations industrielles.
Les CAP se traduisent globalement par une insertion plus difficile que les BEP
et les baccalauréats, notamment pour les formations " textile,
habillement, cuir " et " secrétariat
comptabilité ".
TAUX DE CHÔMAGE EN FÉVRIER 1994 DES SORTANTS
D'UNE ANNÉE TERMINALE
DE FORMATION PROFESSIONNELLE EN 1993 (VOIE
SCOLAIRE)
CAP 3 ans |
BEP |
Btn |
Bac pro |
|||||
garçons |
filles |
garçons |
filles |
garçons |
filles |
garçons |
filles |
|
BTP, bois | 42,0 | 41,3 | 46,9 | 33,9 | 37,3 | |||
Mécanique, matériaux | 54,2 | 45,2 | 58,0 | 34,4 | 36,4 | 39,7 | ||
Électricité, électronique | 48,5 | 42,4 | 58,5 | 33,1 | 27,8 | 43,2 | ||
Textile, habillement, cuir | 68,6 | 59,8 | 83,8 | 48,5 | ||||
Alimentation | ||||||||
Chimie | 50,2 | 39,3 | 31,3 | 34,3 | ||||
Total spéc. industrielles | 47,6 | 69,0 | 43,5 | 58,6 | 33,9 | 38,8 | 40,5 | 46,4 |
Secrétariat, comptabilité | 60,6 | 47,1 | 56,6 | 39,2 | 47,1 | 44,0 | 46,2 | |
Vente | 40,6 | 54,8 | 34,0 | 41,7 | 30,4 | 39,0 | ||
Services et autres | 29,8 | 58,4 | 36,6 | 45,3 | 28,2 | 42,7 | 19,9 | 30,9 |
Total spéc. tertiaires | 33,1 | 58,8 | 41,8 | 52,7 | 36,1 | 44,6 | 34,6 | 44,4 |
Toutes spécialités | 43,5 | 61,1 | 43,1 | 53,4 | 35,0 | 44,4 | 38,5 | 44,5 |
Total garçons + filles |
51,9 |
48,8 |
41,4 |
42,2 |
Source : DEP
2. L'insertion professionnelle des apprentis
a) Une dégradation de l'insertion professionnelle des apprentis
D'après une enquête du CEREQ, la moitié
des apprentis occupent un emploi salarié ordinaire (CDI,CDD) ou sont
à leur compte sept mois après la fin de leur contrat, tandis que
17 % sont en " mesures jeunes " (contrats de
qualification,
contrats d'adaptation ou emploi-solidarité).
La dégradation du marché du travail n'épargne pas les
apprentis. Leur taux de chômage a progressé de six points en deux
ans et atteindrait 24 % chez les garçons et 36 % chez les
filles. Sur une longue période, l'évolution est
particulièrement défavorable aux garçons, néanmoins
ceux-ci restent moins touchés que les filles qui doivent se contenter,
le plus souvent, des mesures jeunes.
L'apprentissage se caractérise cependant par une insertion de meilleure
qualité qu'à l'issue d'une formation professionnelle sous statut
scolaire pour des diplômes équivalents.
b) Une insertion variable selon les spécialités
Les entreprises des secteurs d'activité qui forment
traditionnellement le plus de jeunes apprentis ont tendance à conclure
un nouveau contrat d'apprentissage plutôt qu'à embaucher le jeune
qu'elles viennent de former. Cette pratique s'observe notamment dans les
diverses spécialités des métiers de bouche et de
l'hôtellerie qui enregistrent une forte mobilité à l'issue
de l'apprentissage, mais aussi dans l'automobile.
L'agriculture et les entreprises industrielles ont tendance, en revanche,
à conserver leurs apprentis. Dans l'ensemble des
spécialités industrielles (presque exclusivement masculines), le
taux de maintien en entreprise est généralement supérieur
à la moyenne, la proportion de mesures jeunes étant assez faible.
Les spécialités tertiaires, qui sont toujours les plus
féminisées, bénéficient largement des mesures
jeunes mais restent les plus touchées par le chômage.
3. Des formations professionnelles en régression relative par rapport aux diplômés de l'enseignement supérieur
Le nombre de diplômés de l'enseignement
supérieur est passé de 184.000 en 1990 à 273.000 en 1995,
cette progression étant particulièrement importante pour les
étudiants ayant suivi des études longues.
Il convient de remarquer que les diplômés de l'enseignement
supérieur représentent aujourd'hui près de 40 % des
sortants en formation initiale et sont désormais plus nombreux à
entrer sur le marché du travail que les titulaires d'un CAP ou d'un BEP.
4. La disparité de traitement entre les apprentis et les diplômés de la voie scolaire dans la vie active
Quatre ans après leur entrée dans la vie active,
les jeunes issus de classes terminales CAP et BEP bénéficient
d'une progression professionnelle qui se traduit pour la moitié d'entre
eux par une augmentation de salaire : cependant 12 % d'entre eux
déclarent pour leur dernier emploi un salaire moins élevé
qu'au premier.
Si les apprentis restent un peu moins exposés au chômage, et
bénéficient plus fréquemment d'un contrat à
durée indéterminée que les diplômés de la
voie scolaire, ils perçoivent en moyenne, au bout de quatre ans, un
salaire inférieur à celui de ces derniers.
Les emplois occupés par les diplômés professionnels de la
voie scolaire et de l'apprentissage restent donc relativement typés
après quatre années d'activité.