V. L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLÔMÉS DE LA VOIE TECHNOLOGIQUE ET PROFESSIONNELLE
A. L'ÉVOLUTION DU CHÔMAGE CHEZ LES MOINS DE 25 ANS
Alors que le taux de chômage au sens du BIT passait de 12,2 % à 12,3 % (soit 3,151 millions de personnes) entre mars 1996 et mars 1997, dans le même temps le taux de chômage des moins de 25 ans augmentait de 1,7 %.
1. Le chômage des jeunes diplômés
La dernière enquête du CEREQ fournit les
indications suivantes sur le taux de chômage par diplôme
trente-trois mois après l'obtention du diplôme :
Hommes |
Femmes |
|
Cap ou BEP | 13 % | 24 % |
" bac pro " | 14,8 % | 18,9 % |
BTS - DUT | 3,2 % | 4,3 % |
Grandes écoles ou 3e cycle | 3,6 % | 5,4 % |
Parmi les jeunes diplômés, les bacheliers, toutes
séries confondues, ont subi en 1997 la plus forte augmentation du
chômage, celui-ci touchant 11,4 % de cette population. Les
bacheliers sont désormais autant concernés par le chômage
que les titulaires d'un CAP ou d'un BEP. Le niveau du chômage a
également augmenté chez les titulaires d'un diplôme de
niveau bac + 2, à l'inverse des autres diplômés de
l'enseignement supérieur.
Il convient de rappeler que les diplômes supérieurs sont d'autant
plus protecteurs contre le chômage que leur niveau est
élevé : le taux de chômage des cadres est de
5,1 % contre 15,8 % pour les ouvriers, le chômage de ces
derniers s'accroissant d'ailleurs depuis deux ans.
Le risque de chômage s'accroît sensiblement lorsque le niveau de
diplôme diminue : il est quatre fois plus élevé pour
les sortants de l'enseignement supérieur sans diplôme que chez les
diplômés de l'enseignement supérieur.
2. Une baisse du niveau des emplois offerts
Depuis le début des années 80, le niveau des
emplois offert aux jeunes augmente : 28 % des sortants de 1981
occupaient une profession intermédiaire ou un emploi de cadre trois ans
après leur entrée dans la vie active.
Cette proportion est passée à 40 % en 1993 mais aujourd'hui
les diplômés de l'enseignement connaissent des difficultés
croissantes à accéder aux emplois auxquels ils aspirent, le
niveau de sortie du système éducatif progressant plus vite que le
niveau des emplois offerts.
Les bacheliers, désormais concurrencés par les
diplômés de l'enseignement supérieur pour l'accès
aux professions, voient aussi le niveau de leurs emplois diminuer.
Si le diplôme reste un atout décisif face au chômage, le
dernier rapport du Commissariat général au Plan souligne la
surqualification des diplômés qui, de plus en plus, sont
contraints d'accepter des emplois ne correspondant pas à leur niveau
d'études. La part des " surdiplômés " est ainsi
passée de 16,4 % en 1986 à 23,4 % en 1995, ce taux
atteignant 31,2 % pour les diplômés des grandes écoles
et de 3e cycle, de 19,2 % pour les diplômés de second cycle
et surtout de 31,1 % pour les diplômés du cycle court.