B. LES RÉSULTATS DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Ils peuvent être appréciés tant au niveau
du nombre des diplômes et des résultats aux examens et
diplômes qu'à celui, plus significatif encore, des conditions
d'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement
agricole.
Ces indicateurs continuent de confirmer les résultats positifs de la
rénovation de l'enseignement agricole, et le maintien de bonnes
performances d'insertion, même si, inévitablement, la
dégradation générale du marché de l'emploi se
reflète dans les résultats des enquêtes effectuées.
1. Les taux de réussite aux examens et le nombre des diplômés
L'application du deuxième schéma
prévisionnel des formations aura été marquée par
une progression constante du nombre des diplômes délivrés
et des taux moyens de réussite. Les sessions de juin 1997 ont ainsi
enregistré le record du nombre de diplômés (plus de 52.000)
et un nouveau progrès du taux global de réussite (76,3 %
pour la voie scolaire), même si l'objectif du schéma d'orientation
(78 %) n'a pas été atteint.
Ces résultats confirment que la rénovation des formations a
favorisé l'amélioration des taux de réussite.
L'analyse des résultats de la session de 1997 permet les constatations
suivantes :
*
Pour les formations de niveau V
:
- les résultats du CAPA rénové, dont la première
session d'examen se déroulait en juin 1997 et a fait apparaître un
taux de 80,5 % de réussite, confirment la tendance à
l'amélioration enregistrée au cours des années
précédentes ;
- la même évolution caractérise les résultats du
BEPA.
*
Pour les formations de niveau IV
:
Les résultats sont variables selon les diplômes
préparés :
-
le baccalauréat scientifique
: ce baccalauréat
est un parcours propre à l'enseignement agricole. Trois sessions se sont
déjà déroulées depuis sa mise en place en
1993 : elles font apparaître des taux de réussite modestes.
Celui enregistré en 1997 (68 % d'admis) est inférieur
à celui de 1996 (69 % d'admis), lui-même en diminution par
rapport à 1995 (72,5 % d'admis). Ces résultats
décevants s'accompagnent d'une diminution des effectifs.
Victime de la concurrence des baccalauréats techniques mis en place en
même temps que lui, le baccalauréat scientifique ne semble pas
avoir encore véritablement " trouvé sa place " dans
l'enseignement agricole.
-
le baccalauréat technologique
: deux séries (STAE
et STPA) du baccalauréat technologique ont été mis en
place en 1993. Les résultats, très satisfaisants, sont en
progression : 74,8 % d'admis à la session de 1997 contre
68,7 % à la session de 1996 et 69 % à la session de
1995.
*
Pour les formations de niveau III,
les résultats de la session
1997 du BTSA sont encourageants : 70,3 % d'admis par rapport à
66,3 % en 1996.
2. L'insertion professionnelle
Après de premières enquêtes menées
en 1988 et 1989 sur le devenir des diplômés de l'enseignement
agricole public, la direction générale de l'enseignement et de la
recherche du ministère de l'agriculture et de la pêche a
entrepris, à partir de 1993, de mener avec le concours de l'ENESAD de
Dijon des enquêtes périodiques portant sur l'ensemble de
l'enseignement agricole, secteurs public et privé confondus, et tendant
à une analyse des résultats de l'ensemble des filières.
Ces enquêtes sont réalisées de façon à
analyser le cheminement scolaire et professionnel des jeunes pendant les trois
ans et demi qui suivent leur sortie du niveau de formation étudié.
L'enquête effectuée en 1996
a porté sur l'ensemble
des élèves et apprentis scolarisés en 1991 et 1992 en
année terminale des cycles conduisant au BEPA et au BTSA.
*
Pour les titulaires du BEPA
, l'enquête a porté sur 9.557
diplômés (soit 47,2 % de la population BEPA
concernée). Elle met en évidence les données
suivantes :
- 70,4 % des diplômés poursuivent ou reprennent des
études. Parmi ceux là, 63,6 % obtiennent un diplôme de
niveau IV et près de 30 % effectueront ensuite des
études supérieures ;
- 65,5 % des diplômés BEPA unique ont un emploi quatre
ans après l'obtention du diplôme. Le taux est en diminution par
rapport aux résultats observés en 1994 (- 7,6 points) ;
- le taux de chômage progresse sensiblement : 17,2 %
contre 12,4 % en 1994 ;
- les secteurs d'activités demeurent assez
diversifiés : le secteur tertiaire se développe très
nettement (50,6 %), ce qui tendrait à confirmer que certains BEPA
services peuvent correspondre à de réels gisements
d'emplois ; l'agriculture demeure importante (29,6 %) bien qu'en
légère diminution par rapport à 1994 ; le secteur des
industries liées à l'agriculture diminue également
(12,6 % contre 20 % en 1994) tandis que le secteur des industries non
liées à l'agriculture reste stable (7,2 %) ;
- les emplois occupés montrent que les agriculteurs, aides
familiaux et ouvriers sont en proportions stables (26,1 % contre
26,8 % en 1994), ainsi que les ouvriers (23,6 %) tandis que les
employés occupent une place plus importante (46,1 % contre
41,6 % en 1994), ce qui souligne l'importance du secteur tertiaire dans
les débouchés de l'enseignement agricole.
En ce qui concerne les titulaires du BEPA obtenu par la voie de
l'apprentissage, les indicateurs sont plus encourageants :
- 54,4 % des diplômés reprennent ou poursuivent des
études. Parmi ceux-là, 41,8 % obtiennent un diplôme de
niveau IV ;
- 83,2 % des diplômés " BEPA unique " ont un emploi
quatre ans après l'obtention du diplôme ;
- le principal secteur d'activité concerné par l'insertion est
l'agriculture, ce qui correspond bien aux formations dominantes
dispensées par la voie de l'apprentissage.
*
Pour les titulaires du BTSA
, l'enquête a porté sur
4.232 diplômés (soit 56,2 % de la population BTSA
concernée). Elle souligne les éléments suivants :
- 46,1 % des diplômés continuent ou reprennent des
études. Parmi ceux là, 57,5 % choisissent des formations
diplômantes : 26 % de ceux qui poursuivent leurs études
réussissent à atteindre un niveau II ou plus ;
- 88 % des diplômés " BTSA unique " ont un emploi
quatre ans après l'obtention du diplôme. Ce taux reste bon
même s'il est en légère diminution par rapport à
1994. Il faut noter que le flux brut de sortie du BTSA a augmenté de
23 % par rapport à 1990 (soit 1.400 jeunes
supplémentaires) ;
- l'indicateur de chômage est en légère augmentation :
6,7 % (4,9 % en 1994) ;
- le secteur d'activité de l'agriculture reste stable et
représente 31,8 % de l'ensemble des secteurs. Le secteur des
industries agro-alimentaires est en forte progression ainsi que celui du
commerce. Par contre le secteur des services aux entreprises est en nette
régression ;
- une grande majorité des diplômés (7 sur 10) occupe un
emploi dans le secteur agricole ou para-agricole (8 sur 10 en 1994). Si ce taux
est en baisse, le noyau dur regroupant les agriculteurs, les aides familiaux et
les ouvriers agricoles est toujours aussi bien représenté :
24,7 % (23,2 % en 1994). Les emplois d'employés et d'ouvriers
sont en augmentation mais le groupe dominant est celui des cadres, techniciens
et professions intermédiaires (52 %).