AVIS n° 86 Tome V - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - ENSEIGNEMENT AGRICOLE
M. Albert VECTEN, Sénateur
COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES - Avis n° 86 Tome V1997/1998
Table des matières
-
PREMIÈRE PARTIE
LE BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE -
DEUXIÈME PARTIE
LES CONSÉQUENCES INCERTAINES DE
LA " CROISSANCE RAISONNÉE " DES EFFECTIFS
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 86
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès-verbal de la séance du 20 novembre 1997.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires culturelles (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME V
ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Par M. Albert VECTEN,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM. Adrien
Gouteyron,
président
; Pierre Laffitte, Albert Vecten, James
Bordas, Jean-Louis Carrère, Jean-Paul Hugot, Ivan Renar,
vice-présidents
; André Egu, Alain Dufaut, André
Maman, Mme Danièle Pourtaud,
secrétaires
;
MM. Philippe Arnaud, Honoré Bailet, Jean Bernadaux, Jean Bernard,
Jean-Pierre Camoin, Jean-Claude Carle, Robert Castaing, Marcel Daunay, Jean
Delaneau, André Diligent, Ambroise Dupont, Daniel Eckenspieller,
Gérard Fayolle, Alain Gérard, Roger Hesling, Pierre Jeambrun,
Alain Joyandet, Philippe Labeyrie, Serge Lagauche, Henri Le Breton,
Jacques Legendre, Guy Lemaire, François Lesein,
Mme Hélène Luc, MM. Pierre Martin
,
Philippe
Nachbar, Michel Pelchat, Louis Philibert, Jean-Marie Poirier, Guy
Poirieux, Roger Quilliot, Jack Ralite, Victor Reux, Philippe Richert,
Claude Saunier, Franck Sérusclat, René-Pierre Signé,
Jacques Valade, Marcel Vidal.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
et
85
(annexe n°
3
)
(1997-1998).
Lois de finances
.
Mesdames, Messieurs,
Le ministère de l'agriculture et de la pêche
célébrera en 1998 le cent cinquantenaire de l'enseignement
agricole, par référence au décret du 3 octobre 1848
sur l'enseignement professionnel agricole qui fut le premier texte ayant pour
objet d'organiser, sous la tutelle du ministre de l'agriculture et du commerce,
un système cohérent de formation aux métiers agricoles.
Votre rapporteur se félicite de cette initiative et souhaite que, comme
toutes les commémorations, cet anniversaire puisse être aussi une
occasion de préparer l'avenir.
L'histoire déjà longue de l'enseignement agricole a permis de
construire un système de formation et de recherche qui, comme l'a
souligné devant la commission des affaires culturelles le ministre de
l'agriculture et de la pêche, représente "
un secteur
vital de l'économie agricole et rurale
".
Aujourd'hui comme hier, l'enseignement agricole peut en effet être un
atout essentiel pour permettre à l'agriculture de réussir les
nouvelles mutations qu'imposeront les prochaines échéances
européennes et internationales, et la montée des
préoccupations relatives à la qualité et la
sécurité alimentaires, à la préservation de
l'environnement et des ressources naturelles, à la gestion de l'espace
rural.
Il importe, à cette fin, de préserver sa qualité, sa
réactivité aux besoins de l'économie agricole et
para-agricole, son aptitude à anticiper sur l'évolution des
métiers.
Nous assistons déjà -pour citer les propos tenus par le ministre
de l'agriculture et de la pêche lors de la réunion du Conseil
national de l'enseignement agricole du 9 juillet 1997- à
"
la diversification constante des activités de la filiale
agricole et alimentaire
", nous savons que "
la
multifonctionnalité de l'agriculture est une réalité que
l'enseignement se doit de prendre en compte
", nous constatons
aussi
que "
la technicité des productions animales et
végétales multiplie les métiers d'appui technique à
la production agricole et alimentaire
".
Toutes ces constatations devraient nourrir une nouvelle réflexion sur
l'enseignement agricole.
Avec la mise en place de l'Observatoire national des formations agricoles, avec
l'application, à partir de la prochaine rentrée, du
troisième schéma prévisionnel national des formations
agricoles, avec, enfin, la discussion annoncée d'une nouvelle loi
d'orientation agricole, l'année 1998 devrait offrir de nombreuses
opportunités pour tracer selon des perspectives claires l'avenir
à moyen terme de "
la filière du
progrès
" que constitue, pour reprendre l'heureuse
définition de M. Jean Puech, l'enseignement agricole.
Malheureusement, l'examen du projet de budget laisse craindre que ces attentes
soient déçues, car les jeux, semble-t-il, sont déjà
faits.
Le projet de budget, qui accentue encore l'inégalité de
traitement entre l'enseignement agricole et l'enseignement relevant de
l'éducation nationale, ne retient en effet, comme celui de l'an dernier,
qu'une seule perspective : celle de la " croissance
raisonnée " -c'est-à-dire la programmation autoritaire- des
effectifs.
Cette croissance dite " raisonnée " reste fixée
à 2 %, la seule différence étant que cet objectif ne
devrait être atteint, par étapes, qu'à la rentrée
1999. Et les " raisons " en demeurent obscures.
Même s'il comporte des mesures positives, un budget doit avant tout
être apprécié à l'aune de la politique dont il
constitue la traduction.
Et cette politique soulève, pour votre rapporteur, bien des
interrogations.
*
* *
PREMIÈRE PARTIE
LE BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT
AGRICOLE
I. L'ÉVOLUTION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
·
La progression des dotations pour 1998 de loi de
finances à loi de finances
Les dotations inscrites dans le projet de loi de finances pour 1998 au titre de
l'enseignement agricole s'élèvent, en dépenses ordinaires
et crédits de paiement, à
6.470,19
millions de francs,
soit une progression de
4,64 %
par rapport aux crédits
prévus par la loi de finances initiale pour 1997 (6.183,52 millions
de francs).
Ce taux de progression, deux fois supérieur à celui
constaté en 1997, traduit incontestablement la priorité
accordée à l'enseignement agricole au sein du budget du
ministère de l'agriculture, même s'il reste inférieur aux
évolutions enregistrées en 1995 (+ 7,2 %) et 1996 (+
7,1 %).
·
Les crédits disponibles en 1997
Comme les années précédentes, les moyens votés en
loi de finances ont subi, en cours d'exercice, les conséquences
contradictoires de reports de crédits et de mesures de régulation
budgétaire.
*
Les annulations de crédits
opérées par
l'arrêté du 9 juillet 1997 ont porté au total sur
28,83 millions de francs.
Elles ont notamment affecté les crédits d'intervention du
chapitre 43-23 (actions de formation et actions éducatives en
milieu rural), qui ont été " régulées "
à hauteur de 15,2 %, soit 24,09 millions de francs, cette
amputation étant toutefois partiellement compensée par des
reports de crédits.
Elles ont également frappé les dépenses
d'investissement : 1,48 million de francs d'autorisations de
programme et 440.000 francs de crédits de paiement ont été
annulés sur le chapitre 56-20 (investissements de l'Etat), ainsi que
11,4 millions de francs d'autorisations de programme et 3,55 millions
de francs de crédits de paiement sur le chapitre 66-20 (subventions
d'investissement).
Les crédits des chapitres regroupant les dépenses de
fonctionnement de l'enseignement agricole ont en revanche été
épargnés.
Toutefois, la réduction de 15 % des crédits du chapitre
34-97 (moyens de fonctionnement des services centraux et
déconcentrés) n'a pas été sans conséquences
pour l'enseignement agricole. C'est en effet sur les crédits de ce
chapitre qu'est financée l'organisation des examens et concours de
l'enseignement agricole. Les crédits correspondants (13,5 millions
de francs environ), qui étaient demeurés au même niveau
depuis plusieurs années en dépit de l'augmentation importante du
nombre de candidats, ont ainsi été ramenés, pendant
l'été, à 11,175 millions de francs, ce qui
crée une situation inextricable pour le règlement des
dépenses afférentes aux sessions de 1997.
Il parait donc indispensable, pour éviter le renouvellement de
semblables situations et pour permettre à l'avenir une évolution
de ces crédits plus conforme à celle des dépenses à
couvrir, qu'ils soient individualisés, comme ils le sont dans les
budgets de l'enseignement scolaire et supérieur (où ils font
l'objet de chapitres spécifiques).
*
Les reports de crédits
Le montant total des crédits de report s'est élevé
à 88,64 millions de francs. Ils ont notamment permis d'augmenter de
33,6 millions de francs les crédits de bourses (chapitre 43-21), de
22 millions de francs les aides à l'enseignement technique
privé et de 7,8 millions de francs les aides à
l'enseignement supérieur privé (chapitre 43-22).
Au total, compte tenu du solde net des reports et annulations de crédits
(59,81 millions de francs) et des financements sur fonds de concours dont
a bénéficié cette année l'enseignement agricole
(6,63 millions de francs), les crédits disponibles en 1997 ont
été supérieurs de plus de 66 millions de francs aux
crédits votés en loi de finances. Si l'on tient compte de ce
supplément de moyens, l'augmentation prévue par le projet de loi
de finances n'est que de 3,5 % par rapport aux moyens disponibles en 1997.
II. LES PRINCIPALES CATÉGORIES DE DÉPENSES
On examinera successivement l'évolution, d'ailleurs contrastée, des moyens consacrés à l'enseignement agricole public, à l'enseignement privé sous contrat, aux aides aux familles et aux actions de formation.
A. L'ENSEIGNEMENT PUBLIC
1. L'évolution générale des crédits de l'enseignement agricole public
La priorité reconnue à l'enseignement agricole
ne se traduit guère dans l'évolution des crédits
consacrés à l'enseignement public. Ces derniers passent, en DO et
CP, de 3.151,51 à
3.200,06 millions de francs
, soit un taux
de progression qui se situe exactement au même niveau que celui
constaté l'an dernier
(+ 1,5 %).
Il faut, certes, être conscient de la nécessité de la
réduction de la dépense publique et votre rapporteur est pour sa
part fermement convaincu de cette nécessité. Mais si un effort de
rigueur s'impose, il doit être équitablement réparti.
Ce n'est évidemment pas le cas pour ce qui concerne le système
éducatif, et l'on doit constater que le projet de budget pour 1998
accentue encore l'inégalité de traitement budgétaire entre
ses deux composantes, l'enseignement agricole et l'enseignement relevant de
l'éducation nationale. Tandis que le budget de l'éducation
nationale reste fort bien servi, notamment en matière de moyens en
personnels, et bénéficie d'une augmentation de plus de 3 %
de ses crédits, alors même que les effectifs de l'enseignement
scolaire diminuent et que ceux de l'enseignement supérieur sont stables,
l'enseignement agricole technique et supérieur reste condamné
à la portion congrue et l'évolution de ses moyens accuse un
nouveau retard par rapport à celle de ses effectifs.
ENSEIGNEMENT ET FORMATION AGRICOLES
LOI DE FINANCES POUR 1997
ET PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998
Comparaison des principales catégories de dépenses
(en millions de francs)
|
|
PLF 1998 |
|
Crédits |
1998/1997
|
||
Crédits de l'enseignement agricole public (DO + CP) |
3 151,51 |
3 200,06 |
1,53 |
Dépenses de personnel |
2 766,21 |
2 809,65 |
1,57 |
Moyens de fonctionnement des services centraux et académiques |
42,23 |
42,23 (1) |
- |
Subventions aux
établissements
|
278,16
|
300,83
|
8,15
|
Réparations accidents de travail des élèves |
5,00 |
5,00 |
- |
Investissements (CP)
|
59,91
|
62,36
|
4,09
|
Aides à l'enseignement privé (DO + CP) |
2 383,19 |
2 573,44 |
7,98 |
Rémunération des enseignants (ét. à temps plein) |
1 029,49 |
1 079,06 |
4,82 |
Subventions de fonctionnement (ens. techn) |
1 252,22 |
1 388,94 |
10,92 |
Subventions de fonctionnement (ens. sup.) |
97,41 |
101,30 |
3,99 |
Investissements (CP)
|
4,07
|
4,14
|
1,72
|
Bourses |
483,21 |
499,00 |
3,27 |
Action de formation en milieu rural |
165,61 |
177,68 |
7,29 |
Total DO+CP |
6 183,52 |
6 470,19 |
4,64 |
(1) Estimation
Cela dit, en dépit de la minceur de l'enveloppe globale, le budget pour
1998 comporte quelques mesures très positives et qui ne se traduisent
pas nécessairement, il faut le souligner, par des dépenses
considérables :
- une nette augmentation des crédits de fonctionnement, au profit
notamment des dépenses pédagogiques de l'enseignement
technique ;
- une reprise -indispensable- de l'effort d'investissement consacré aux
établissements d'enseignement supérieur ;
- un effort très significatif en faveur de la
déprécarisation des personnels enseignants.
·
Les crédits de fonctionnement
Les crédits de fonctionnement de l'enseignement agricole public
(enseignement technologique et professionnel et enseignement supérieur)
passent de 3.091,6 millions de francs à
3.157,71
millions de francs (+
2,13
%).
Sur ce total, les dépenses de personnel représentent
2.809,65
millions de francs, en progression de
1,57
%
par rapport à 1997.
Les dépenses de fonctionnement (soit 300,83 millions de francs) se
répartissent quant à elles entre l'enseignement technologique et
professionnel (dépenses pédagogiques) pour 93,44 millions de
francs (+ 14,28 %) et l'enseignement supérieur pour 207,39
millions de francs (+ 5,6 %). Cette évolution
contrastée souligne l'effort budgétaire significatif accompli en
faveur des crédits de fonctionnement de l'enseignement technique public.
·
Les dépenses en capital
représentent
62,36
millions de francs en crédits de paiement
(+
4,09
%) et
65,50
millions de francs en
autorisations de programme (+
6,07
%).
Après le recul enregistré en 1997 (- 23 % pour les
autorisations de programme et - 10 % pour les crédits de
paiement), le budget 1998 permet une reprise bienvenue et nécessaire des
dépenses d'investissement en faveur de l'enseignement agricole public.
L'enseignement supérieur en est le principal bénéficiaire.
*
Pour l'enseignement technique
, il est prévu 5,9 millions
de francs en autorisations de programme et 4,5 millions de francs en
crédits de paiement au titre des travaux de maintenance et de mise en
conformité.
* En ce qui concerne
l'enseignement supérieur
, les moyens
consacrés aux dépenses en capital seront affectés, comme
les années précédentes, à la poursuite du plan
pluriannuel de remise à niveau du parc immobilier des
établissements de l'enseignement supérieur agricole public.
Le niveau des autorisations de programme et des crédits de paiement pour
1998 a été déterminé de manière à
respecter les engagements contractuels de l'Etat et plus
particulièrement à rattraper le rythme de réalisation du
programme de remise aux normes du parc immobilier des établissements.
Rappelons que ce plan comportait à la fois :
- des dépenses de gros entretien et de maintenance dont le montant avait
été chiffré en 1993, après un diagnostic complet
établi pour chaque établissement, à 230 millions de
francs. La première tranche , d'un montant de 90 millions de
francs, comprenait les travaux les plus urgents (sécurité
incendie, mise en conformité électrique, réseaux interne
de gaz et d'eau, mise hors d'eau des bâtiments...).
- des travaux de modernisation et de construction qui devaient être
réalisés en partenariat avec les collectivités
territoriales. Pour l'Ile-de-France, où existe une forte concentration
d'établissements anciens, l'Etat devait contribuer à
parité avec la région à un programme de 125 millions
de francs entamé en 1995 et dont l'achèvement est prévu en
1999. Hors Ile-de-France, dans le cadre des plans Etats-région, qui ont
été étalés sur une année
supplémentaire, il était prévu un engagement total de
249,43 millions de francs pour la période 1994-1999.
En ce qui concerne les dépenses de gros entretien et de maintenance, les
réalisations à la fin de 1997 s'élèvent à
68 millions de francs soit près d'un tiers du montant
envisagé en 1993. En 1998, il est prévu de leur consacrer
22,2 millions de francs afin de permettre l'achèvement de la
première tranche consacrée aux travaux les plus urgents.
Par ailleurs, il est prévu d'affecter 32,680 millions de francs aux
travaux de modernisation et de construction. En ce qui concerne les contrats de
plan Etat-régions hors Ile-de-France, les engagements prévus
seront réalisés à hauteur de 63,42 % à la fin
de 1997. S'agissant de l'Ile-de-France, le taux de réalisation sera de
56,20 %. Compte tenu des échéances, ces données
laissent craindre que les contrats de plan Etat-régions ne puissent
être totalement menés à bien dans les délais
prévus.
2. Les moyens en personnels
Dans toutes les catégories de personnel, les
créations de postes restent sans commune mesure avec les besoins, et les
déficits accumulés au fil des rentrées continuent de
s'aggraver.
Les progrès à attendre pendant l'année 1998 se situeront
donc essentiellement au niveau de l'effort de déprécarisation, et
de l'inflexion symbolique -à tous les sens du terme- de la tendance
à l'érosion des effectifs des personnels non enseignants.
Il faut aussi relever que l'enseignement agricole, trop démuni pour
avoir bénéficié, comme l'éducation nationale, du
renfort appréciable et pourtant peu onéreux de volontaires du
service national actif (VSNA), pourra en revanche profiter, encore qu'à
une échelle modeste, du plan " emplois-jeunes ".
a) Les personnels enseignants de l'enseignement du second degré
·
les créations de postes
Le projet de budget prévoit la création de 135 emplois
d'enseignants. Toutefois, 65 postes sur ce total étant
réservés à la déprécarisation
(cf. infra), l'augmentation nette des effectifs se réduit à
70 emplois.
Les enseignants recrutés sur ces emplois ne seront " devant les
élèves " qu'à partir de la rentrée 1999. Il
convient en effet de rappeler que depuis 1995, les rentrées sont
préparées 18 mois à l'avance et que, depuis le budget
de 1997, chaque loi de finances prévoit les créations de postes
destinées au recrutement, au mois de septembre de l'année
budgétaire, de professeurs stagiaires qui, une fois titularisés
à l'issue de leur année de stage, recevront une affectation
à la rentrée de l'année suivante.
En application de ce système, l'augmentation des effectifs d'enseignants
titulaires a été de 92 postes à la rentrée
1996 (pour 2.770 élèves supplémentaires), de
48 postes à la rentrée 1997 (pour 2.130 élèves
supplémentaires). Elle sera de 70 postes (inscrits au budget de 1997)
à la rentrée 1998.
Cet ingénieux mécanisme a été mis en place pour
éviter les recrutements " provisoires " de non titulaires
qui
étaient auparavant effectués à chaque rentrée en
anticipant sur les créations de postes du budget de l'année
suivante, et qui ont rapidement nourri le développement de la
précarisation. Il ne peut toutefois réussir à contenir
durablement une nouvelle flambée de la précarité que si
les recrutements de titulaires sont à la mesure des besoins. Dans le cas
contraire, les mêmes causes risquent fort de produire les mêmes
effets, c'est-à-dire que les recrutements de non titulaires
redeviendront indispensables pour assurer les rentrées.
·
Les mesures de résorption de l'emploi précaire
Conséquence de l'insuffisance chronique des créations d'emplois,
l'importance des effectifs non titulaires est depuis de longues années
un des principaux problèmes auquel est confronté l'enseignement
agricole. L'emploi précaire représente en effet 25 % de
l'effectif total des personnels enseignants, les personnels contractuels se
répartissant en deux catégories :
- les agents contractuels d'Etat (ACE), recrutés sur des postes
budgétaires vacants : à la rentrée 1997,
740 emplois en équivalent temps plein sont ainsi occupés par
quelque 1.100 ACE ;
- les agents contractuels régionaux (ACR), qui sont quant à eux
rémunérés sur des crédits d'heures
supplémentaires et de vacations : ils représentent
612 emplois en équivalent temps plein.
Votre rapporteur s'était depuis de nombreuses années vainement
élevé contre cette situation.
Il se félicite donc que soient prévues en 1998 des mesures
conséquentes de résorption de la précarité.
Celles-ci seront de deux ordres :
- en premier lieu, l'année 1998 sera la deuxième année
d'application de la loi dite " Perben " (loi
n° 96-1093 du
16 décembre 1996 relative à l'emploi dans la fonction
publique et à diverses mesures statutaires), qui permet d'organiser sur
quatre ans le recrutement par concours spéciaux d'agents non titulaires
satisfaisant à certaines conditions d'ancienneté et de
diplômes.
D'après une enquête réalisée en mai 1996 par le
ministère de l'agriculture, 1.913 agents contractuels
d'enseignement et d'éducation remplissent les conditions requises pour
bénéficier du " plan Perben ".
Le ministère de l'agriculture a eu à coeur d'appliquer rapidement
ce dispositif, et les premiers concours ouverts aux enseignants ont pu
être organisés dès le mois de mai 1997 pour
370 postes : sur 622 candidats, 260 ont été
reçus (160 ACE et 100 ACR). En 1998, 370 postes seront à nouveau
mis aux concours réservés aux enseignants, pour environ
520 candidats potentiels.
- En second lieu,
une mesure nouvelle inscrite au projet de budget
prévoit,
pour la première fois,
la création de 65
emplois par transformation de crédits de vacations et d'heures
supplémentaires
.
Votre rapporteur réclamait depuis longtemps l'intervention d'une telle
mesure, qui présente l'avantage de réduire non seulement la
précarité mais aussi le déficit des créations
d'emplois budgétaires.
Les précédents ministres de l'agriculture avaient
déjà tenté, mais sans succès, d'obtenir de
l'administration du budget la mise en place de plans de transformation en
emplois de crédits de vacations et d'heures supplémentaires,
selon une pratique à laquelle l'éducation nationale a eu
largement recours dans les années récentes. Ces plans auraient
dû porter sur 600 créations d'emplois par tranches annuelles de
150 ou 200.
Même si la mesure inscrite au projet de budget est moins ambitieuse,
votre rapporteur se félicite de l'avancée qu'elle
représente et souhaite, surtout, qu'elle puisse s'inscrire dans une
perspective pluriannuelle permettant de réduire à terme le
déficit en emplois budgétaires dont souffre l'enseignement
agricole.
·
Les mesures de revalorisation
Les mesures de revalorisation de la fonction enseignante, d'un coût total
proche de 10 millions de francs, se traduisent notamment par
27 créations d'emplois de hors classe à l'agrégation,
15 transformations d'emplois d'instituteurs spécialisés en
PLPA2, 227 transformations d'emplois de PLPA1 en PLPA2,
5 transformations d'emplois de PCEA en professeurs agrégés.
Il faut également relever la création d'un échelonnement
indiciaire pour les professeurs biadmissibles à l'agrégation,
mesure qui poursuit la réalisation de la parité statutaire entre
l'éducation nationale et l'enseignement agricole.
b) Les personnels enseignants de l'enseignement supérieur
Le projet de budget pour 1998 prévoit une seule
création d'emploi d'enseignant dans l'enseignement supérieur
agricole ; il s'agit d'un poste de professeur, ce qui porte à 844
le nombre des emplois d'enseignants-chercheurs, auxquels s'ajoutent
210 postes d'ingénieurs et d'enseignants de l'enseignement
secondaire et 6 postes de lecteurs de langues étrangères.
Il est à noter que 2 emplois de lecteurs de langues
étrangères ont été transformés en emplois de
professeurs certifiés de l'enseignement agricole afin de renforcer la
qualité de l'apprentissage des langues vivantes.
Ces créations de postes font suite à 6 créations
nettes en 1997 et 5 en 1996. A l'image de ce qui prévaut dans
l'enseignement technique, le budget de 1998, comme ceux qui l'ont
précédé, ne se traduira donc pas pour l'enseignement
supérieur agricole par une amélioration des taux d'encadrement
des étudiants.
c) Les personnels non enseignants
A la rentrée 1997, les effectifs de personnels non
enseignants représentaient 3.839 postes ATOSS dans l'enseignement
technique et 1.350 postes ITA et ATOS dans l'enseignement supérieur.
Ces effectifs oscillent, depuis déjà de longues années,
entre régression et stagnation, avec pour corollaires un recours massif
aux contrats emploi-solidarité (2 à 3.000 selon les estimations)
et le développement des vacations et de la sous-traitance, tous
expédients insuffisants pour prévenir la dégradation des
conditions de fonctionnement et d'entretien des équipements, comme la
réduction de l'encadrement et de la " présence adulte "
dans les établissements d'enseignement technique,
particulièrement dommageable compte tenu de la forte proportion
d'élèves internes.
Le projet de budget entend traduire la volonté de mettre un terme
à l'érosion des effectifs de personnels non enseignants, mais
l'effort consenti devra être poursuivi pour produire des effets
significatifs.
·
Les créations d'emploi
Elles sont au nombre de 14 :
- 5 emplois d'infirmières -seule survivance du Nouveau contrat pour
l'Ecole ;
- 5 emplois de maître ouvrier dans l'enseignement technique ;
- 4 emplois relevant du statut formation-recherche dans l'enseignement
supérieur.
Il convient en outre de relever que deux emplois de maître ouvrier ont
été transformés en emplois de techniciens du
ministère de l'agriculture, ce qui ouvre pour la première fois,
mais dans une mesure encore bien modeste, la possibilité pour les
personnels de catégories C de la filière ouvrière
d'accéder à la catégorie B.
·
La résorption de la précarité
La " loi Perben " s'applique également aux personnels non
enseignants de l'enseignement agricole. Le nombre des personnels
concernés est cependant limité : selon l'enquête
réalisée en mai 1996, 90 agents seulement rempliraient les
conditions fixées par la loi. Un arrêté du
20 août 1997 a prévu l'organisation, à la fin de cette
année, d'un premier concours pour 40 postes.
d) L'application du plan emploi-jeunes dans l'enseignement agricole
Un millier d'emplois-jeunes pourraient être
créés, sur deux ans, dans l'enseignement agricole.
L'Etat versera 80 % du coût d'un emploi
rémunéré au SMIC (salaires et charges sociales), les
établissements prenant en charge les 20 % restants. Ce dispositif
s'appliquera aussi bien dans les établissements publics que dans les
établissements privés sous contrat.
Le ministère de l'agriculture s'est efforcé de définir les
activités susceptibles de donner lieu à la passation de tels
contrats. Elles répondent à des besoins émergents qui ne
sont pas couverts par les corps de fonctionnaires de l'Etat. Il s'agit,
notamment, du soutien scolaire aux élèves internes, de la
prospective du marché de l'emploi et de la recherche de stages, du
développement des nouvelles technologies ou encore de la promotion et de
l'accompagnement du développement de l'apprentissage.
Votre rapporteur, sans être hostile à ce dispositif, s'interroge
sur la pertinence du recours à des personnels non statutaires dans un
secteur caractérisé, d'une part, par l'importance de l'emploi
précaire, et d'autre part par la stagnation des emplois de personnels
non enseignants. Dans ce contexte, et quelles que soient les précautions
prises, il sera peut-être difficile de prévenir le risque d'un
" effet d'éviction " par rapport à des recrutements de
personnels non enseignants titulaires et d'un nouveau développement de
la précarité.
B. L'ENSEIGNEMENT PRIVÉ
Les subventions à l'enseignement technique et
supérieur privé sous contrat s'élèveront en 1998
à
2.573,44
millions de francs, soit une progression de
7,98 %
par rapport aux crédits inscrits en 1997 en loi de
finances initiale.
Ce taux de progression paraît plus favorable que celui de l'enseignement
public, cette différence tenant, comme les années
précédentes, à l'impact du rattrapage des subventions aux
établissements à temps plein, et à la comparaison des
crédits de loi de finances à loi de finances, qui ne prend pas en
compte les crédits de report. Elle est également amplifiée
par le relèvement de 2 à 3 % de l'objectif de limitation de
la croissance des effectifs retenu pour la rentrée 1997.
Comme l'an dernier, en effet, les subventions à l'élève
accordées aux établissements d'enseignement technique sous
contrat sont calculées en fonction du " taux de croissance
raisonnée " des effectifs, ajoutant ainsi à l'octroi -et au
montant- des aides une condition qui ne figure pas dans la loi. Un protocole
conclu le 26 février 1997 entre le ministre de l'agriculture et les
représentants des trois " familles " de l'enseignement
privé sous contrat a ainsi fixé à 3 %, 2,5 % et
2 % les " taux de croissance raisonnée " des effectifs
que devront respecter les établissements aux rentrées 1997, 1998
et 1999.
1. Les subventions à l'enseignement technique privé
Elles s'élèvent à 2.468 millions de francs pour les subventions de fonctionnement (soit + 8,1 %) et à 2,77 millions de francs en crédits de paiement pour les subventions d'équipement (soit + 12 %).
a) Les subventions de fonctionnement
Le tableau ci-après indique leur répartition par
catégorie d'établissements :
RÉPARTITION DES AIDES AU FONCTIONNEMENT DES ÉTABLISSEMENTS
D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE PRIVÉS
(Chapitre 43-22)
(en
millions de francs)
Projet de loi de finances 1998 |
|
Article 20 - Subvention de fonctionnement par élève (établissements à temps plein) |
500,01 |
Article 10 - Rémunération des enseignants contractuels (établissements à temps plein) |
1 079,06 |
Sous-total - Établissements de temps plein |
1 579,07 |
Article 20 - Subvention de fonctionnement aux établissements de rythme approprié |
862,84 |
Article 20 - Autres
dépenses
|
26 |
·
Les aides au fonctionnement des
établissements à temps plein
Elles comprennent la rémunération des personnels enseignants et
de documentation, qui sont des contractuels de l'Etat, et la subvention de
fonctionnement à l'élève destinée à couvrir
les autres dépenses de fonctionnement des établissements sous
contrat.
*
La rémunération des personnels contractuels
Les crédits prévus s'élèvent à 1.079,06
millions de francs soit une augmentation de 4,82 % par rapport aux
crédits prévus pour 1997 (1.029,49 millions de francs).
*
La subvention de fonctionnement à l'élève
La loi du 31 décembre 1984 a prévu que les établissements
à temps plein bénéficient d'une subvention
représentative des coûts de fonctionnement à
l'élève (hors rémunération des enseignants) et
assurant, pour les élèves externes, la gratuité de
l'enseignement.
Aux termes d'un protocole conclu le 5 avril 1995 entre le ministère de
l'agriculture et les représentants des établissements
concernés, ces dispositions devaient être enfin appliquées
à partir de 1998 à l'issue d'une phase de rattrapage mise en
oeuvre à partir de l'exercice 1995. Celle-ci était fondée
sur les coûts à l'élève de l'enseignement public
constatés au cours de l'année scolaire 1993-1994
réévalués en fonction de l'évolution moyenne du
point d'indice.
La " mise à niveau " prévue en 1995 par le " plan
Puech " devait permettre d'assurer en 1998 le rattrapage intégral
de la subvention représentative des coûts de fonctionnement
à l'élève externe et de porter à 50 % du
coût moyen observé dans les établissements publics la part
" hébergement " accordée pour les élèves
internes, la part " restauration " accordée pour les
élèves demi-pensionnaires devant quant à elle rester au
même niveau.
Comme tous les engagements pluriannuels de l'Etat, le plan de rattrapage a
été étalé l'an dernier sur une année
supplémentaire, ce qui revient à retarder d'un an de plus la
" mise à niveau " de l'aide avec le montant prévu par
la loi de 1984, qui ne sera donc appliquée sur ce point qu'en 1999, soit
15 ans après sa promulgation.
L'an dernier, il avait déjà été
décidé que cet étalement ne concernerait pas la part
" externat ". Un protocole d'accord conclu le
26 février
1997 confirme ce choix : la " part externat " sera
donc mise
à niveau en 1998, et représentera 6.815 francs. La part
" demi-pension " s'élèvera à 1.024 francs
et la part " hébergement " à 3.567 francs, ces deux
dernières aides ne devant atteindre leur montant définitif, soit
respectivement 1.396 francs et 4.228 francs (en francs 1997), qu'en
l'an 2000.
Pour 1998, les crédits prévus pour la subvention de
fonctionnement à l'élève s'élèveront
à 500 millions de francs, sur la base d'un effectif en progression
de 3 % par rapport à l'effectif constaté à la
rentrée 1996.
Pour la rentrée 1997, d'après les informations
communiquées à votre rapporteur, les effectifs de l'enseignement
agricole privé à temps plein ont progressé par rapport
à 1996 de 3,27 %.
·
La subvention forfaitaire à l'élève
versée aux établissements à rythme approprié
Les établissements " à rythme approprié " ne
perçoivent qu'une aide unique de l'Etat, sous la forme d'une subvention
forfaitaire à l'élève qui est égale au produit du
nombre de formateurs (calculé en fonction du nombre et du niveau de
scolarisation des élèves) par le coût du poste de
formateur, déterminé par référence au coût
moyen des postes correspondants d'enseignants contractuels dans les
établissements à temps plein.
Au total, les crédits de subvention à l'élève des
établissements à rythme approprié
s'élèveront en 1998 à 862,84 millions de francs, en
hausse de 10 % par rapport à 1997 (780,58 millions de francs).
L'effectif pris en compte a été, conformément à
l'accord du 26 février 1997, calculé sur la base d'une
hausse de 3 % des effectifs en 1997 par rapport aux effectifs
constatés en 1996. Il faut rappeler qu'en 1996, compte tenu des
difficultés engendrées pour certains établissements par
l'application du " quota ", il avait été
décidé de supprimer la revalorisation du coût du poste de
formateur afin, à crédit égal, de pouvoir accueillir plus
d'élèves en 1996-1997.
A la dernière rentrée scolaire, le taux de croissance des
effectifs constaté dans l'enseignement agricole de rythme
approprié a été de 4,97 % : la hausse des
subventions ne correspondra donc pas, une nouvelle fois, à
l'augmentation des effectifs.
b) Les subventions d'investissement
Elles restent très faibles, s'élevant à 2,77 millions de francs en crédits de paiement et à un million de francs en autorisations de programme. On doit cependant noter que le montant des crédits de paiement représente un retour aux niveaux observés avant la baisse de 1997.
2. Les subventions à l'enseignement supérieur privé
a) Les subventions de fonctionnement
Elles avaient été l'an dernier simplement
reconduites en francs courants. Les conséquences de la stagnation des
crédits n'ont pu qu'être partiellement compensées par des
reports de crédits. Pour l'exercice 1998, elles sont en augmentation de
4 % par rapport à 1997 et s'établissent à
101,3 millions de francs.
Les crédits ont été déterminés sur la base
d'un effectif d'élèves en progression de 2,5 % par rapport
à l'année précédente et du taux d'augmentation de
la valeur du point indiciaire de la fonction publique, les autres
paramètres demeurant inchangés.
La subvention de fonctionnement à l'élève, sur la base des
effectifs constatés, s'établirait pour 1998 à
31.083 francs
.
Votre rapporteur note qu'il conviendrait de réexaminer les
modalités de calcul des subventions aux écoles
d'ingénieurs privées sous contrat.
b) Les subventions d'investissement
Ces subventions, qui correspondent aux engagements pris dans des contrats de plan Etat-régions, sont maintenues en francs courants en autorisations de programme, soit 1,4 million de francs, et sont ramenées à 1,37 million de francs en crédits de paiement (- 18 %). Elles ne concernent que deux établissements.
C. L'AIDE AUX FAMILLES
Les crédits du chapitre 43-21 s'élèvent
pour 1998 à 499 millions de francs, soit une augmentation de
3,26 % par rapport aux crédits inscrits dans la loi de finances
pour 1997 (483,21 millions de francs).
·
Les bourses de l'enseignement technique et supérieur
On constate cette année une forte augmentation des effectifs boursiers
dans l'enseignement technique (+ 10,36 %) alors qu'ils étaient
en régression en 1996, ce qui ramène à la rentrée
1997 leur nombre à celui constaté en moyenne au cours des
années précédentes.
*
Les crédits de bourses de l'enseignement technique
s'établissent pour 1998 à 444,74 millions de francs (soit
+ 1,5 %).
*
Les crédits de bourses de l'enseignement supérieur
sont
maintenus en francs courants et s'élèvent à
39 millions de francs pour 1998.
Le tableau ci-après indique l'évolution en 1996 et 1997 du nombre
des élèves et étudiants boursiers et du taux moyen des
bourses.
1996 |
1997 |
|
1. Enseignement technique |
||
Effectifs boursiers |
||
Public |
20 202 |
21 912 |
Privé |
36 150 |
40 279 |
TOTAL |
56 352 |
62 191 |
Taux moyen annuel des bourses |
4 822 F |
4 830 F |
2. Enseignement supérieur |
||
Effectifs boursiers |
||
Public |
8 237 |
7 534 |
Privé |
3 831 |
3 399 |
TOTAL |
13 304 |
10 933 |
Taux moyen annuel des bourses |
15 004 F |
16 300 F |
·
Les bourses de stages à
l'étranger
Les crédits de stages à l'étranger, dont le niveau avait
enregistré en 1997 une réduction les ramenant de 6,1 à
4,9 millions de francs, sont portés pour 1998 à
6,91 millions de francs. Cet effort traduit la volonté du
gouvernement de permettre à l'enseignement agricole de développer
les actions relevant de sa mission de coopération internationale.
·
Les crédits de ramassage scolaire
(1,35 million de
francs) sont reconduits en francs courants.
·
Le fonds social lycéen
Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit la création d'un
fonds social lycéen doté d'un crédit de 7 millions de
francs, à l'image du dispositif existant dans l'éducation
nationale. Des crédits ont été ouverts pour l'exercice
1997 afin de permettre sa mise en oeuvre dès la dernière
rentrée.
A condition que sa dotation progresse dans les années à venir, ce
fonds pourrait notamment apporter une solution aux problèmes que posent
à de nombreuses familles les frais liés aux stages que doivent
effectuer les élèves de l'enseignement agricole.
Rappelons par ailleurs, pour mémoire, que les familles
d'élèves de l'enseignement agricole bénéficient
sous conditions de ressources de l'allocation de rentrée scolaire, dont
le montant a été porté à 1.600 francs pour la
rentrée 1997.
D. LES ACTIONS DE FORMATION EN MILIEU RURAL
1. L'évolution générale des crédits
Les crédits des actions de formation et des actions
éducatives en milieu rural (chapitre 43-23) ont été,
au cours des dernières années, rarement augmentés et
toujours " régulés ".
L'exercice 1997 s'est inscrit dans cette regrettable tradition puisque les
dotations du chapitre 43-23, qui étaient réduites de
10 %, ont fait l'objet d'annulations à hauteur de
24,09 millions de francs.
Néanmoins, le projet de budget pour 1998, semble rompre avec elle,
puisqu'il prévoit une augmentation de leur montant de 10,62 %, soit
177,68 millions de francs en 1998 contre 160,61 millions de francs en
1997.
Cette augmentation est cependant très inégalement
répartie : par rapport à la loi de finances pour 1997, si
les crédits consacrés au financement des stages de
préparation à l'installation progressent de 26,5 % afin de
faire face à la montée en puissance du dispositif, ceux de
l'apprentissage diminuent de10,9 % et ceux du programme national de
formation de 14,9 %. Les crédits de l'animation rurale sont quant
à eux reconduits en francs courants.
2. Les actions financées
·
Les stages de préparation à
l'installation
Depuis le 1er janvier 1992 pour avoir accès aux aides de l'Etat, les
jeunes nés après le 1er janvier 1971 doivent justifier d'un
diplôme de niveau équivalent ou supérieur au BTA (niveau
IV) et accomplir un stage de 6 mois en exploitation agricole ou en
entreprise ainsi qu'un stage préparatoire à l'installation de
40 heures.
Ces stages sont financés par le ministère de l'agriculture sur le
chapitre 43-23. Les crédits qui leur sont consacrés
s'élèveront en 1998 à 100 millions de francs.
*
Les dépenses afférentes aux stages de 6 mois
sont
évaluées pour 1998 sur la base de 8.000 stagiaires à
88,6 millions de francs. Cette dotation recouvre les indemnités de
stages et de tutorat les bourses versées depuis 1996 aux stagiaires, une
partie du coût de la formation des maîtres de stage et les frais de
gestion du fichier informatisé géré par l'APCA.
L'évaluation des besoins de financement tient compte pour 1998 de la
possibilité de validation d'acquis antérieurs.
*
Les dépenses correspondant aux " stages de
40 heures "
devraient représenter 10,4 millions de
francs sur la base de 12.000 stagiaires.
Ces crédits permettront le financement de 10.000 installations.
*
Des actions sont, en outre, prévues dans le cadre du programme
PIVOINE
(" programme d'insertion et de valorisation des
opportunités pour l'installation des nouveaux exploitants "),
inscrit dans la charte de l'installation et destiné à favoriser
l'installation de jeunes hors du cadre familial ou après une autre
expérience professionnelle.
Les actions du programme PIVOINE
s'élèveraient à un
million de francs (soit la moitié des crédits prévus pour
1997).
·
L'apprentissage
La politique de développement de l'apprentissage menée depuis de
nombreuses années a rencontré un succès marqué dans
les secteurs dépendant du ministère de l'agriculture.
Les effectifs des 138 CFA agricoles sont passés de 10.000 apprentis
en 1993 à 21.000 en 1996.
Les crédits du ministère de l'agriculture financent :
- le fonctionnement des cinq CFA à recrutement national
conventionnés par le ministère de l'agriculture, dont les
effectifs sont passés de 369 en 1992 à 650 en 1996
(prévisions d'effectifs pour 1997 : 700) ;
- les contrats de plan Etat-régions ;
- et les actions nationales d'étude et d'ingénierie pour
l'adaptation du dispositif d'apprentissage agricole.
Les crédits pour 1998 qui tiennent compte, notamment, de la poursuite de
la décentralisation de certains CFA, s'élèvent à
11,18 millions de francs.
·
Le programme national de formation
Le programme national d'actions de formation en milieu rural permet de
subventionner des formations dont le recrutement et les débouchés
s'étendent à l'ensemble du territoire ou à plusieurs
régions.
Depuis 1995, en raison de la réduction des crédits qui lui sont
consacrés, il a été procédé à un
déconventionnement progressif des centres et à un recentrage des
actions de formation sur les seules formations à recrutement, insertion
ou intérêt national.
Ce recentrage sera poursuivi en 1998. Les crédits affectés au
programme national de formation s'élèvent pour 1998 à
14,628 millions de francs soit une diminution de 15 % par rapport aux
dotations inscrites en loi de finances initiale pour 1997.
·
L'animation rurale
Les crédits qui lui sont consacrés sont reconduits en francs
courants par rapport à 1997. Ils s'élèvent à
17,07 millions de francs.
*
* *
DEUXIÈME PARTIE
LES CONSÉQUENCES
INCERTAINES DE
LA " CROISSANCE RAISONNÉE " DES EFFECTIFS
Le malheur a voulu que l'accélération à
partir de 1993 de la croissance des effectifs de l'enseignement technique
agricole ait coïncidé avec la prise de conscience de la
nécessité -au demeurant incontestable- de la maîtrise des
dépenses publiques.
Sans cette coïncidence, cette accélération n'aurait sans
doute soulevé aucune émotion particulière. On se serait
avisé qu'elle n'amorçait pas un processus incontrôlable de
croissance exponentielle de l'enseignement agricole, mais qu'elle correspondait
simplement aux résultats concomitants de trois évolutions
parfaitement prévisibles et en elles-mêmes très
positives : une montée en puissance, un peu tardive, des
filières longues, le succès des formations courtes
rénovées et le développement des poursuites
d'études.
Dans un contexte d'austérité budgétaire, elle a
suscité une profonde inquiétude et un réflexe qu'il faut
bien qualifier de malthusien : il fallait, pour préserver les
autres dépenses d'intervention du budget de l'agriculture, freiner
immédiatement la croissance des dépenses d'enseignement, et donc
la croissance des effectifs.
On a donc décrété un taux de croissance raisonnée
des effectifs de l'enseignement technique de 2 % par an sous forme d'une
obligation de résultat dont la justification restait à trouver,
les conditions de réalisation à inventer, et les
conséquences à explorer. Cet objectif demeure, même s'il
est désormais prévu de l'atteindre en trois étapes et en
trois rentrées : 3 % en 1997, 2,5 % en 1998, 2 % en
1999.
Pour l'enseignement supérieur, les flux d'entrée sont et restent
évidemment contrôlables par le biais des concours d'entrée.
Votre rapporteur n'a pas changé d'opinion sur ce singulier
système de contingentement.
Il reste en effet fermement partisan, conformément aux principes des
lois de 1984, d'un ajustement des formations, des niveaux de qualification et
des flux de diplômés en fonction de l'évolution des
métiers et du marché de l'emploi agricole et rural. Ce qui n'a
rien à voir avec des quotas dont les conséquences mal
maîtrisées risquent au contraire de contrarier la réussite
d'un véritable effort de gestion prévisionnelle de l'enseignement
agricole, et d'affaiblir la réactivité de cet enseignement aux
besoins de l'économie agricole et rurale.
I. LES EFFECTIFS ET LES RÉSULTATS DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE
A. LES EFFECTIFS
1. L'enseignement technique
La rentrée 1997 apparaît comme un
" succès " de l'effort de ralentissement de la croissance
des
effectifs, encore qu'il soit difficile de mesurer l'ampleur de ce
succès, le premier effet du contingentement étant de masquer
l'évolution spontanée de la demande de formation.
Il est probable que cette évolution spontanée s'est un peu
ralentie : même si l'enseignement agricole est, bien sûr,
beaucoup plus indépendant que l'éducation nationale des
mouvements démographiques, ces derniers jouent cependant un rôle,
même marginal, sur les fluctuations d'effectifs. Il est certain aussi que
l'on a observé à cette rentrée non seulement les effets de
l'imposition du quota de 3 %, mais aussi ceux de la tendance, bien
antérieure, à une certaine " fermeture " de
l'enseignement agricole, imposée, notamment dans l'enseignement public,
par un manque de moyens qui ne date hélas pas d'aujourd'hui, et qui
s'était déjà traduite lors des rentrées
précédentes par de nombreux refus d'inscription.
Quoi qu'il en soit, et quelles qu'en soient les causes, la
décélération est incontestable.
Les effectifs recensés au 16 septembre 1997, soit 174.966
élèves, frôlant donc le seuil des 175.000, ne font
apparaître qu'une progression de 3,6 %
(6.183 élèves) par rapport au chiffre de 1997
(168.783 élèves).
Le ministère de l'agriculture escompte même que le taux de
croissance définitif, qui sera établi au vu des effectifs
scolarisés à la fin du premier trimestre de l'année
scolaire 1997-1998, sera inférieur et se rapprochera encore de
l'objectif du taux de croissance de 3 % affiché pour la
rentrée 1997.
L'évolution des effectifs de rentrée est donc la suivante depuis
1993 :
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
|
Taux de progression des effectifs scolarisés dans l'enseignement agricole technique (en %) |
6 |
6,9 |
4,66 |
5,5 |
3,66
|
(1) Estimation au 16 septembre 1997
A la rentrée 1997, les évolutions par niveau de scolarisation ont
été les suivantes :
- les formations courtes (formations de niveau V ; CAPA, BEPA, 4e et 3e
technologiques) connaissent un taux de progression moindre que celui
enregistré les années précédentes ; elles
accueillent 2 434 nouveaux élèves, soit une augmentation de
2,58 %, inférieure à celle constatée pour l'ensemble
de l'enseignement agricole technique ;
- les effectifs des formations de niveau IV (BTA, baccalauréats)
poursuivent leur progression à un rythme légèrement
inférieur mais comparable à celui des années
précédentes (+4,66 % soit 2.512 élèves
supplémentaires). En ce qui concerne certaines d'entre elles, on
constate une tendance à la stabilisation ;
- enfin, le cycle supérieur court (BTSA) progresse fortement
(+6,01 % soit 1.237 élèves supplémentaires), le
redressement significatif intervenu en 1997 se trouvant ainsi confirmé.
Le ralentissement des inscriptions en début de scolarité ou de
cycle court est certainement essentiellement lié à l'effort de
limitation de la progression des inscriptions consenti par les
établissements pour " rentrer " dans le quota.
Le ralentissement du taux de croissance des effectifs est en effet, à ce
niveau, plus important que celui imposé par le quota, et permet de
" compenser " la progression plus rapide des formations de
niveau IV,
qui s'explique notamment par les ouvertures de terminales des nouveaux
baccalauréats professionnels, et plus généralement par la
poursuite de la montée en puissance du niveau
" baccalauréat ",
On peut craindre que ce mouvement ne fasse à terme apparaître deux
effets pervers :
*
un " effet cumulatif " des quotas
qui se
manifestera de deux
façons :
- d'une part, dans certains établissements, par exemple ceux qui sont en
train de développer des formations de niveaux IV ou III et qui devront,
pour compenser l'augmentation d'effectifs correspondante, restreindre plus
énergiquement les flux d'entrée, on risque d'assister assez vite
à une stagnation, voire un recul des nouveaux inscrits qui pourrait
aller beaucoup plus loin que l'effet recherché ;
- d'autre part, ce " refroidissement " s'amplifiera à mesure
que les cohortes sortant du système éducatif seront
progressivement remplacées par des classes " sous quota ",
ce
qui aura pour effet à terme soit une réduction globale des
effectifs, soit une évolution " en dents de scie " des
effectifs accueillis d'une promotion à l'autre, selon que
l'établissement pourra accueillir plus ou moins de nouveaux inscrits en
restant dans le quota.
Au total, ces mouvements erratiques engendrés par une logique purement
comptable n'auront que bien peu de chances de correspondre tant à
l'évolution de la demande de formation qu'à celle des
débouchés.
*
Une sélection accrue des candidats à l'entrée dans
l'enseignement agricole en quatrième et en troisième ou en
filière courte
. Cette sélection, peu conciliable avec les
principes d'organisation du service public de l'enseignement (imagine-t-on
d'instaurer un "
numerus clausus
" à l'entrée en
quatrième ou en CAPA ?), affaiblira en outre grandement la
capacité de promotion de l'enseignement agricole et, pour reprendre les
propos prononcés par le ministre devant votre commission, "
le
caractère exemplaire d'un enseignement qui accueille en
4e technologique des élèves momentanément en
difficulté pour les conduire, dans certains cas, jusqu'à
l'enseignement supérieur court
". L'enseignement agricole
s'enorgueillit, à très juste titre, que 15 % des
élèves de BTSA soient issus des filières BEPA. Est-ce
là un résultat qu'il est opportun de remettre en cause ?
Compte tenu de ces évolutions par niveau, les effectifs totaux se
répartissent de la manière suivante à la rentrée
1997 :
- 96.707 élèves en cycle court (55,2 %) ;
- 56.423 élèves en cycle long (32,2 %) ;
- 21.836 élèves en cycle supérieur court (12,4 %).
On observera qu'en dépit du renfort inattendu du quota, qui aura sans
doute pesé sur le poids relatif du niveau V, cette répartition
n'est pas conforme aux objectifs du deuxième schéma
prévisionnel national des formations, qui avait prévu de porter
les effectifs du niveau III à 17 %, ceux du niveau IV
à 35 % et de ne laisser que 48 % des élèves en
niveau V. Ces prévisions ont été bouleversées,
d'une part, par la croissance des effectifs du niveau V résultant
de nombreux facteurs parmi lesquels figurent la rénovation et la
diversification des formations, la bonne insertion professionnelle des
diplômés et la possibilité pour certains jeunes en
situation d'échec de trouver une seconde chance dans ce type de
formations et, d'autre part, par une progression des effectifs de
niveau III moins forte que celle attendue.
·
La répartition entre enseignement public et enseignement
privé
Selon les chiffres établis au 16 septembre 1997,
70.781 élèves étaient inscrits dans les
établissements publics, soit
40,45 %
des effectifs totaux
(contre 40,8 % en 1996), et 104.185 dans les établissements
privés sous contrat, soit
59,55 %.
Cette répartition confirme le renversement de la tendance au
rééquilibrage des effectifs entre enseignement public et
enseignement privé.
Le mouvement, amplifié ces deux dernières rentrées par les
performances inégales de l'enseignement public et de l'enseignement
privé en matière de respect des quotas, s'était
esquissé dès la rentrée 1993. Jusqu'à l'an dernier,
il était essentiellement imputable, d'une part, à l'effort de
maîtrise des effectifs qui avait été amorcé dans le
public avant d'être imposé au privé, et, d'autre part, aux
nombreuses fermetures de filières courtes -dont les effectifs avaient
recommencé à croître- auxquelles l'enseignement public
avait dû procéder pour redéployer ses maigres moyens vers
les filières longues.
Cette évolution ramène pratiquement les proportions d'effectifs
scolarisés dans le public et dans le privé à leur niveau
d'avant la loi de 1984. On peut espérer, compte tenu de l'effort
consenti cette année par les établissements privés, et en
particulier par les établissements à temps plein, pour se
rapprocher du quota, qu'elle se stabilisera les années prochaines.
Votre rapporteur ne considère pas, en tout cas, qu'elle doive être
mise à l'actif de la politique de maîtrise des effectifs.
La répartition définitive des effectifs par niveau et par
catégorie d'établissements n'étant pas encore connue, le
tableau ci-après donne, à titre indicatif, les estimations
disponibles au 16 septembre 1997 et leurs évolutions par rapport
à 1996, pour un effectif total évalué alors à
174.966 élèves.
RÉPARTITION ET ÉVOLUTION DES EFFECTIFS
DE
L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE PAR NIVEAU DE FORMATION
ET PAR CATÉGORIE
D'ÉTABLISSEMENTS
Niveau V |
Niveau IV |
Niveau III |
Total |
|
Enseignement public |
24 426
(+ 1,02 %) |
31 567
(+ 3,39 %) |
14 788
( + 6,09 %) |
70 781
(+ 3,10 %) |
Enseignement privé à temps plein |
33 674
(+ 2,07 %) |
16 619
(+ 5,48 %) |
5 583
(+ 4,10 %) |
54 109
(+ 3,27 %) |
Enseignement privé à rythme approprié |
38 607
(+ 4,05 %) |
8 237
(+ 8,05 %) |
1 465
(+ 12,95 %) |
48 309
(+ 4,97 %) |
2. L'enseignement supérieur
Les effectifs de l'enseignement supérieur long relevant du ministère de l'agriculture et de la pêche sont passés de 9.969 étudiants en 1991-1992 à 11.168 étudiants en 1996-1997, soit une augmentation de 12 % sur cinq ans.
EFFECTIFS DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AGRICOLE
1991-1992 |
1996-1997 |
|
I. Enseignement public | ||
Ecoles d'ingénieurs agronomes (ENSA) | 2 387 | 2 575 |
Ecoles d'ingénieurs des techniques (ENIT et assimilés) | 1 647 | 1 925 |
Centres de 3e cycles et écoles d'application | 535 | 717 |
Ecoles vétérinaires (ENV) | 2 168 | 2 209 |
Formation de paysagistes | 139 | 161 |
Formation d'enseignants | 116 | 249 |
6 992 | 7 836 | |
II. Enseignement privé | ||
Ecoles d'ingénieurs en agriculture | 2 828 | 3 196 |
Enseignement du bois | 149 | 136 |
2 977 | 3 332 | |
Total enseignement public et privé | 9 969 | 11 168 |
·
Dans l'enseignement supérieur public
,
l'accroissement des effectifs a été de 12 %, ce qui
correspond à un ralentissement de la croissance des effectifs par
rapport à la période 1990-1995.
Entre la rentrée universitaire 1995-1996 et celle de 1996-1997,
l'augmentation du nombre d'étudiants a été de
+ 3,4 %. Elle découle de l'accroissement du nombre
d'ingénieurs formés pour répondre aux directives
gouvernementales et de l'allongement d'une année de cursus des
études dans les ENIT et du développement des études
doctorales dans les ENSA et les écoles d'application. Dans le secteur
vétérinaire, les effectifs ont été
stabilisés en formation de base, mais augmentent globalement en raison
de la création de spécialités vétérinaires
(Certificats d'études approfondies vétérinaires et
diplômes d'études spécialisées
vétérinaires) et de " l'effet volume " qui en
résulte.
· Dans les écoles d'ingénieurs de
l'enseignement
supérieur privé
, la hausse des effectifs est de 12 % sur
cinq ans, ce qui correspond, comme dans l'enseignement public, à un
ralentissement du rythme d'augmentation des effectifs par rapport à la
période 1990-1995.
Cette augmentation résulte, d'une part, de l'allongement d'une
année du cursus des études et, d'autre part, de l'augmentation du
nombre d'ingénieurs formés pour les mêmes raisons que
celles évoquées ci-dessus pour les ENIT.
B. LES RÉSULTATS DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Ils peuvent être appréciés tant au niveau
du nombre des diplômes et des résultats aux examens et
diplômes qu'à celui, plus significatif encore, des conditions
d'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement
agricole.
Ces indicateurs continuent de confirmer les résultats positifs de la
rénovation de l'enseignement agricole, et le maintien de bonnes
performances d'insertion, même si, inévitablement, la
dégradation générale du marché de l'emploi se
reflète dans les résultats des enquêtes effectuées.
1. Les taux de réussite aux examens et le nombre des diplômés
L'application du deuxième schéma
prévisionnel des formations aura été marquée par
une progression constante du nombre des diplômes délivrés
et des taux moyens de réussite. Les sessions de juin 1997 ont ainsi
enregistré le record du nombre de diplômés (plus de 52.000)
et un nouveau progrès du taux global de réussite (76,3 %
pour la voie scolaire), même si l'objectif du schéma d'orientation
(78 %) n'a pas été atteint.
Ces résultats confirment que la rénovation des formations a
favorisé l'amélioration des taux de réussite.
L'analyse des résultats de la session de 1997 permet les constatations
suivantes :
*
Pour les formations de niveau V
:
- les résultats du CAPA rénové, dont la première
session d'examen se déroulait en juin 1997 et a fait apparaître un
taux de 80,5 % de réussite, confirment la tendance à
l'amélioration enregistrée au cours des années
précédentes ;
- la même évolution caractérise les résultats du
BEPA.
*
Pour les formations de niveau IV
:
Les résultats sont variables selon les diplômes
préparés :
-
le baccalauréat scientifique
: ce baccalauréat
est un parcours propre à l'enseignement agricole. Trois sessions se sont
déjà déroulées depuis sa mise en place en
1993 : elles font apparaître des taux de réussite modestes.
Celui enregistré en 1997 (68 % d'admis) est inférieur
à celui de 1996 (69 % d'admis), lui-même en diminution par
rapport à 1995 (72,5 % d'admis). Ces résultats
décevants s'accompagnent d'une diminution des effectifs.
Victime de la concurrence des baccalauréats techniques mis en place en
même temps que lui, le baccalauréat scientifique ne semble pas
avoir encore véritablement " trouvé sa place " dans
l'enseignement agricole.
-
le baccalauréat technologique
: deux séries (STAE
et STPA) du baccalauréat technologique ont été mis en
place en 1993. Les résultats, très satisfaisants, sont en
progression : 74,8 % d'admis à la session de 1997 contre
68,7 % à la session de 1996 et 69 % à la session de
1995.
*
Pour les formations de niveau III,
les résultats de la session
1997 du BTSA sont encourageants : 70,3 % d'admis par rapport à
66,3 % en 1996.
2. L'insertion professionnelle
Après de premières enquêtes menées
en 1988 et 1989 sur le devenir des diplômés de l'enseignement
agricole public, la direction générale de l'enseignement et de la
recherche du ministère de l'agriculture et de la pêche a
entrepris, à partir de 1993, de mener avec le concours de l'ENESAD de
Dijon des enquêtes périodiques portant sur l'ensemble de
l'enseignement agricole, secteurs public et privé confondus, et tendant
à une analyse des résultats de l'ensemble des filières.
Ces enquêtes sont réalisées de façon à
analyser le cheminement scolaire et professionnel des jeunes pendant les trois
ans et demi qui suivent leur sortie du niveau de formation étudié.
L'enquête effectuée en 1996
a porté sur l'ensemble
des élèves et apprentis scolarisés en 1991 et 1992 en
année terminale des cycles conduisant au BEPA et au BTSA.
*
Pour les titulaires du BEPA
, l'enquête a porté sur 9.557
diplômés (soit 47,2 % de la population BEPA
concernée). Elle met en évidence les données
suivantes :
- 70,4 % des diplômés poursuivent ou reprennent des
études. Parmi ceux là, 63,6 % obtiennent un diplôme de
niveau IV et près de 30 % effectueront ensuite des
études supérieures ;
- 65,5 % des diplômés BEPA unique ont un emploi quatre
ans après l'obtention du diplôme. Le taux est en diminution par
rapport aux résultats observés en 1994 (- 7,6 points) ;
- le taux de chômage progresse sensiblement : 17,2 %
contre 12,4 % en 1994 ;
- les secteurs d'activités demeurent assez
diversifiés : le secteur tertiaire se développe très
nettement (50,6 %), ce qui tendrait à confirmer que certains BEPA
services peuvent correspondre à de réels gisements
d'emplois ; l'agriculture demeure importante (29,6 %) bien qu'en
légère diminution par rapport à 1994 ; le secteur des
industries liées à l'agriculture diminue également
(12,6 % contre 20 % en 1994) tandis que le secteur des industries non
liées à l'agriculture reste stable (7,2 %) ;
- les emplois occupés montrent que les agriculteurs, aides
familiaux et ouvriers sont en proportions stables (26,1 % contre
26,8 % en 1994), ainsi que les ouvriers (23,6 %) tandis que les
employés occupent une place plus importante (46,1 % contre
41,6 % en 1994), ce qui souligne l'importance du secteur tertiaire dans
les débouchés de l'enseignement agricole.
En ce qui concerne les titulaires du BEPA obtenu par la voie de
l'apprentissage, les indicateurs sont plus encourageants :
- 54,4 % des diplômés reprennent ou poursuivent des
études. Parmi ceux-là, 41,8 % obtiennent un diplôme de
niveau IV ;
- 83,2 % des diplômés " BEPA unique " ont un emploi
quatre ans après l'obtention du diplôme ;
- le principal secteur d'activité concerné par l'insertion est
l'agriculture, ce qui correspond bien aux formations dominantes
dispensées par la voie de l'apprentissage.
*
Pour les titulaires du BTSA
, l'enquête a porté sur
4.232 diplômés (soit 56,2 % de la population BTSA
concernée). Elle souligne les éléments suivants :
- 46,1 % des diplômés continuent ou reprennent des
études. Parmi ceux là, 57,5 % choisissent des formations
diplômantes : 26 % de ceux qui poursuivent leurs études
réussissent à atteindre un niveau II ou plus ;
- 88 % des diplômés " BTSA unique " ont un emploi
quatre ans après l'obtention du diplôme. Ce taux reste bon
même s'il est en légère diminution par rapport à
1994. Il faut noter que le flux brut de sortie du BTSA a augmenté de
23 % par rapport à 1990 (soit 1.400 jeunes
supplémentaires) ;
- l'indicateur de chômage est en légère augmentation :
6,7 % (4,9 % en 1994) ;
- le secteur d'activité de l'agriculture reste stable et
représente 31,8 % de l'ensemble des secteurs. Le secteur des
industries agro-alimentaires est en forte progression ainsi que celui du
commerce. Par contre le secteur des services aux entreprises est en nette
régression ;
- une grande majorité des diplômés (7 sur 10) occupe un
emploi dans le secteur agricole ou para-agricole (8 sur 10 en 1994). Si ce taux
est en baisse, le noyau dur regroupant les agriculteurs, les aides familiaux et
les ouvriers agricoles est toujours aussi bien représenté :
24,7 % (23,2 % en 1994). Les emplois d'employés et d'ouvriers
sont en augmentation mais le groupe dominant est celui des cadres, techniciens
et professions intermédiaires (52 %).
C. QUOTAS ET ADAPTATION DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE : DEUX LOGIQUES DIFFICILEMENT CONCILIABLES
Comme votre rapporteur l'a déjà souligné,
les défis renouvelés auxquels est confrontée
l'économie agricole et rurale imposeront à l'enseignement
agricole de poursuivre son adaptation et de développer de nouvelles
qualifications. Votre rapporteur prend acte, à cet égard, de ce
que, depuis sa nomination, les déclarations du ministre de l'agriculture
et de la pêche traduisent clairement un abandon de l'option du
" rencentrage " des formations agricoles.
Mais les paroles suffiront-elles, si les quotas restent, à entretenir et
à améliorer les performances de l'enseignement agricole ?
La logique des quotas apparaît en effet bien peu compatible avec la
réflexion prospective que l'on peut attendre de la création
-longtemps attendue- de l'Observatoire national des formations, et à
laquelle devraient contribuer la mise en place du nouveau schéma
d'orientation et la discussion d'une loi d'orientation.
1. L'enseignement technique
La rentrée 1997 devait, outre l'application des
" quotas de l'An II ", être marquée par :
* l'achèvement de
la rénovation pédagogique des
filières BTSA,
avec la réécriture des programmes des
BTSA " machinisme agricole " (désormais dénommé
" Génie des équipements agricoles "), " analyses
agricoles, biologiques et biotechnologies " (ANABIOTEC) et
" technico-commercial ". La mise en place du nouveau BTSA
" technico-commercial " est reportée à la
rentrée 1998 pour donner aux établissements un délai
suffisant pour une information complète. Seul le BTSA " agronomie
tropicale " a échappé aux travaux de rénovation.
Il est par ailleurs toujours envisagé de compléter la
filière des services par la création d'options de BTSA.
*
La poursuite des nouvelles filières de baccalauréat
professionnel
mises en place à la rentrée 1996 : 353
classes de terminales ont été mises en place pour accueillir
5.530 élèves, remplacés dans les classes de
première par 6.800 inscrits.
*
La poursuite du développement des baccalauréats
technologiques
Le nombre des classes de première est passé depuis leur
création en 1993 de 160 à 251 à la rentrée 1997 et
ont accueilli 7.130 élèves.
* On regrettera en revanche que n'ait pas progressé la diversification
annoncée
de l'offre de formation post BTSA.
En particulier, le projet de création d'un diplôme national de
technologie spécialisée (DNTS) agricole annoncé en 1995 ne
s'est toujours pas traduit dans les faits. Ce diplôme devrait constituer
une nouvelle qualification de niveau bac + 3, un an après le
BTSA. Il serait de nature à renforcer les liens entre l'enseignement du
second degré et l'enseignement supérieur agricole.
2. L'enseignement supérieur
L'enseignement supérieur reste le parent pauvre de la
rénovation de l'enseignement agricole. Sa grande misère, qui ne
peut que favoriser un certain malthusianisme, l'insuffisante
" lisibilité " de ses cursus, la trop faible dimension des
établissements nuisent à sa qualité et à son
rayonnement international.
Le ministre de l'agriculture et de la pêche a exprimé devant le
CNEA sa volonté que l'enseignement supérieur agricole
"
soit traité à égalité tant au niveau des
diplômes que des financements
" : on en est, à vrai
dire, assez loin.
En 1994, le rapport remis au ministre de l'agriculture par notre
collègue Pierre Laffitte avait tracé quatre axes prioritaires
d'adaptation des formations supérieures agricoles aux enjeux
économiques, sociaux et professionnels :
- la qualité, l'hygiène et la sécurité
alimentaire ;
- les technologies agro-alimentaires ;
- la valorisation non alimentaire des produits agricoles ;
- l'aménagement des paysages et la gestion de l'espace rural.
Les progrès de la réalisation de ce schéma ont
été assez lents. Il est donc à souhaiter que la future loi
d'orientation puisse faciliter une plus rapide évolution des structures
et des cursus de l'enseignement supérieur agricole, et la traduction
dans les faits du " rapport Laffitte ".
·
La qualité, l'hygiène et la sécurité
alimentaire
* Les études vétérinaires
Le nouveau cursus des études, organisées désormais en
trois cycles, est entré en vigueur en 1995.
En 1997, a été mis en place le premier concours ouvert aux
étudiants titulaires d'un DEUG " sciences de la vie ". Il
permet, de même que celui ouvert aux titulaires d'un BTS ou DUT,
l'accès à la première année du deuxième
cycle vétérinaire.
Parallèlement, s'est poursuivie l'organisation du 3e cycle
constitué de formations spécialisées en vue de permettre
aux élèves de diversifier leurs débouchés :
9 spécialités doivent être créées parmi
lesquelles figurent la santé publique vétérinaire ainsi
que l'hygiène et la technologie alimentaires.
Ces formations de 3e cycle conduisent au bout de trois ans au diplôme
d'études spécialisées vétérinaires (DESV)
avec délivrance, dans certains cas, d'un certificat d'études
approfondies vétérinaires (CEAV) à la fin de la
première année. A la rentrée 1997, sont ainsi mis en
place :
- les premières années de deux DESV sanctionnées par les
CEAV " Gestion de la santé et de la qualité en productions
avicoles et cunicoles " et " Médecine interne des animaux de
compagnie " ;
- les deuxièmes années des DESV " Chirurgie des animaux de
compagnie " et " Elevage et pathologie des
équidés ".
Rappelons que les premières formations de spécialisation avaient
vu le jour en 1996 : un DESV en anatomie pathologie
vétérinaire et les premières années de cinq DESV
sanctionnées par les CEAV " Médecine et chirurgie des
équidés ", Chirurgie des animaux de compagnie ",
" Gestion de la santé et de la qualité en production
laitière ", " Gestion de la sécurité et de la
qualité des denrées alimentaires " et " Santé
publique vétérinaire ".
*
Le schéma directeur national pour l'hygiène, la
qualité et la sécurité des aliments
Il est envisagé d'élaborer un schéma directeur national
pour l'hygiène, la qualité et la sécurité des
aliments. Il aurait pour objet de développer de manière
coordonnée la formation des étudiants, les activités de
recherche et de transfert de technologie et l'action des services existants
notamment à Maisons-Alfort, Lyon, Toulouse, Nantes, Saint-Brieuc et
à Tours. A cette fin, une mission commune de la direction
générale de l'alimentation doit être confiée au
Conseil général vétérinaire.
En outre, un contrat passé entre l'Etat et la région
Ile-de-France a pour objet de regrouper sur un même site les travaux
concernant cette thématique qui sont conduits par l'Ecole nationale
vétérinaire d'Alfort (ENVA), le Centre national d'études
vétérinaires (CNEVA), le centre technique de la salaison, de la
charcuterie et des conserves de viandes (CTSCCV) et le centre régional
de recherche, d'innovation et de transfert de technologies pour les industries
agro-alimentaires de la région Ile-de-France (CRITT, IAA - IDF).
Seront également associés à ce projet, les autres
établissements d'enseignement supérieur et de recherche notamment
ceux situés en Ile-de-France (Universités - Instituts de
recherche, Ecole nationale supérieure des industries agro-alimentaires
de Massy (ENSIA) ...).
·
La valorisation non alimentaire des produits agricoles
Développée à Reims, elle se poursuit avec la participation
de l'INRA, du CEMAGREF, de l'INAPG, de l'ENSIA de Massy, de l'ENVA dans le
cadre des pôles existants dans le domaine du végétal, des
biotechnologies et du génie des procédés agro-alimentaires.
·
L'aménagement des paysages et la gestion de l'espace
rural
Pour le secteur de l'horticulture et du paysage, les filières ont
été réorganisées et ont fait l'objet d'une demande
d'habilitation auprès de la Commission des titres d'ingénieur
(CTI) qui a émis un avis favorable. Cette réorganisation
intervient après la délocalisation de l'Ecole nationale
supérieure d'horticulture (ENSH) sur le site de l'Ecole nationale
d'ingénieurs des techniques de l'horticulture et du paysage (ENITHP) et
après la restructuration de l'Ecole nationale supérieure du
paysage de Versailles. Le décret créant l'Institut national
d'horticulture organise deux filières de formation, l'une à
vocation plus scientifique, l'autre à vocation plus technologique. Ce
décret va être soumis au Conseil d'Etat après avoir
reçu les avis des instances compétentes.
Par ailleurs, la formation initiale par la voie de l'apprentissage, qui a vu la
sortie de la première promotion d'une vingtaine d'apprentis au sein de
l'INAPG répond au souhait du rapport Laffitte en ce qu'elle poursuit
l'expérimentation du renforcement de la pratique professionnelle par
rapport au cursus traditionnel avec passage du statut d'étudiant
à celui d'apprenti.
Quant au regroupement des écoles au sein d'établissements ou de
pôles, afin d'en accroître la potentialité et de les rendre
plus lisibles sur le plan international, une première
expérimentation est conduite en liaison étroite avec les
régions Bretagne et Pays de la Loire au sein de l'Association des
établissements d'enseignement supérieur et de recherche
agronomique (AGRENA). Il serait souhaitable que cet effort de restructuration
soit poursuivi.
*
* *
EXAMEN EN COMMISSION
La commission a examiné le
rapport pour avis de
M. Albert Vecten
sur
les crédits de l'enseignement agricole
inscrits dans le projet de loi de finances pour
1998
au cours d'une
séance tenue le jeudi 6 novembre 1997, sous la présidence de
son président, M. Adrien Gouteyron.
Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.
M. François Lesein
, après avoir rappelé
l'importance capitale de l'enseignement agricole dans le milieu rural et sa
réussite en tant qu'enseignement professionnel, a souhaité savoir
si le décalage dont il souffre par rapport à l'éducation
nationale avait tendance à se réduire.
Mme Hélène Luc
a indiqué qu'elle partageait nombre
des analyses formulées par le rapporteur. Elle a noté
néanmoins, pour s'en féliciter, que plusieurs catégories
de dépenses augmentaient pour 1998 et que le budget comportait des
avancées positives sur plusieurs points. Elle a souhaité que la
position de la commission puisse prendre en compte ces efforts. Elle a enfin
demandé des précisions sur la diminution des crédits
d'apprentissage.
M. Albert Vecten
,
rapporteur pour avis
, a rappelé que
l'enseignement agricole bénéficiait, certes, d'un sort favorable
au sein du budget de l'agriculture, mais que ses moyens restaient très
en deçà de ses besoins, la responsabilité des retards
accumulés, notamment en termes d'emplois, incombant pour une large part
au ministère du budget. Il a indiqué que les refus d'inscriptions
avaient été encore très nombreux à la
rentrée 1997, compte tenu du maintien de la politique de maîtrise
des effectifs.
Rappelant que les observations formulées par la commission avaient, l'an
dernier, conduit le ministre de l'agriculture à infléchir sa
conception des missions de l'enseignement agricole, il a souligné que
des interrogations encore nombreuses subsistaient quant à l'avenir de
cet enseignement. Les travaux de l'Observatoire national de l'enseignement
agricole présidé par M. René Rémond, dont le
premier rapport serait publié en janvier 1998, permettraient,
peut-être, d'apporter des éléments de réponse
à ces interrogations. Le contenu du projet de loi d'orientation quant
à lui n'était pas encore connu.
Il a souligné que l'enseignement agricole demeurait moins bien
traité que l'éducation nationale, qui bénéficie,
cette année comme l'année dernière, d'un budget en
augmentation dans un contexte de décroissance des effectifs.
Il a enfin indiqué que la diminution des crédits d'apprentissage
était liée au transfert aux régions de certains centres de
formation d'apprentis.
Reprenant la parole,
Mme Hélène Luc
a manifesté sa
satisfaction face à l'effort consenti en matière
d'investissement. Elle s'est, par ailleurs, interrogée sur la
possibilité d'une initiative de la commission en faveur d'une
augmentation de certaines dépenses.
Le président Adrien Gouteyron
a rappelé que les
règles de recevabilité financière rendaient impossible le
dépôt d'amendements parlementaires proposant des majorations de
crédits.
M. Pierre Martin
a plaidé en faveur d'une meilleure coordination
entre l'enseignement agricole et l'éducation nationale, rappelant que de
nombreux jeunes se tournaient vers l'enseignement agricole, faute de pouvoir
être inscrits dans les établissements de l'éducation
nationale. Dans cette perspective, il a manifesté son inquiétude
face à l'insuffisance des crédits consacrés à
l'enseignement agricole.
M. Albert Vecten, rapporteur pour avis
, a indiqué que l'attrait
de l'enseignement agricole sur les jeunes résultait essentiellement des
formations qu'il dispense, de ses méthodes pédagogiques et des
possibilités de débouchés qu'il offre. Les taux
d'insertion des diplômés de l'enseignement agricole demeurent en
effet très satisfaisants tant pour les professions agricoles que dans
les activités para agricoles. Il a également noté que
l'organisation des établissements en internat, qui présente des
avantages incontestables, exige aussi un personnel très important.
Le président Adrien Gouteyron
a fait observer que le budget de
l'enseignement agricole pour 1998 traduisait la poursuite de la politique des
" quotas ", dénoncée l'an dernier par la commission.
Il a noté que la décision de limiter la croissance des effectifs
à 3 % à la rentrée 1997 avait engendré des
résultats contrastés, les effectifs de l'enseignement public
progressant de 3,08 %, ceux de l'enseignement privé à temps plein
de 3,27 % et ceux de l'enseignement privé à rythme
approprié de près de 5 %.
M. Albert Vecten, rapporteur pour avis
, a rappelé que le montant
des aides de l'enseignement agricole privé avait été
calculé sur la base d'un protocole d'accord qui limitait la croissance
des effectifs à 3 % à la rentrée 1997. L'accroissement des
effectifs des établissements d'enseignement privé au delà
de ce quota ne serait donc pas financé par les aides de l'Etat et se
traduirait par un effort supplémentaire des familles.
Répondant à une question du président Adrien Gouteyron sur
les concours ouverts aux agents contractuels, il a précisé que
ces derniers étaient organisés en application de la loi du 16
décembre 1996 relative à l'emploi dans la fonction publique dite
" loi Perben ". Il a par ailleurs indiqué que la création
d'emplois par transformation de crédits d'heures supplémentaires
et de vacations prévue par le budget pour 1998 répondait à
une nécessité soulignée depuis de nombreuses années
par la commission.
A l'issue de ce débat, la commission, suivant les propositions de son
rapporteur, la commission a décidé de donner
un avis
défavorable à l'adoption des crédits pour 1998 de
l'enseignement agricole
.
*
* *