B. UN BUDGET QUI REGRESSE LEGEREMENT EN FRANCS CONSTANTS
Compte tenu de l'imprécision relative aux retours communautaires transitant essentiellement par des fonds de concours, le budget exécuté s'écarte sensiblement du budget voté.
(En milliards de francs - avec pêche)
|
LFI |
% de variation n/n-1 |
Loi de règlement |
% de variation n/n-1 |
1993 |
39,9 |
+ 6,5 |
50,1 |
+ 22,5 |
1994 |
47,7 |
+ 19,5 |
52,25 |
+ 4,2 |
1995 |
38,8 |
- 18,7 |
41,04 |
- 21,5 |
1996 |
35,5 |
- 8,5 |
42,367 (1) |
+ 3 |
(1) en paiements. |
L'essentiel des variations est imputable à l'évolution du titre IV, ainsi que le met en évidence le tableau ci-après.
Exécution du titre IV
(en milliards de francs)
|
Dotation initiale |
Annulations |
Reports |
Fonds de concours |
LFR |
Autres mouvements |
Dotation nette |
1996
|
24,79
|
- 0,431
|
+ 1,879
|
+ 6,498
|
+ 0,435
|
+ 0,433
|
33,605
|
En 1996, les crédits ouverts du Titre IV ont
été supérieurs de près de 8 milliards à
la dotation initiale. L'écart a même dépassé
12 milliards de francs en 1993.
On notera en outre que le budget de l'agriculture est rarement
épargné par les régulations. Ainsi
l'arrêté du 9 juillet 1997
a-t-il
annulé
643 millions de francs de crédits en dépenses ordinaires
et 101 millions de francs en crédits de paiement, soit 2,1 %
des dotations initiales. De plus, si la discussion parlementaire avait permis
de majorer les crédits du FGER et de la politique industrielle, ces deux
chapitres ont quand même fait l'objet d'une régulation.
Pour 1998, le projet de budget du ministère de l'agriculture
s'établit comme suit (après vote de 500 millions de francs
de crédits nouveaux par l'Assemblée nationale)
4(
*
)
.
Evolution des crédits
Budget de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation
(après vote de l'Assemblée nationale )
(en millions de francs)
|
1997 LFI |
PLF 1998 |
1998/1997
|
Dépenses ordinaires (DO) |
|
|
|
Titre III - Moyens des services |
|
|
|
Personnel |
7.915,16 |
8.076,88 |
2,04 |
Fonctionnement |
1.660,68 |
1.667,21 |
0,39 |
Total titre III |
9.575,84 |
9.744,10 |
1,76 |
Titre IV - Interventions publiques |
|
|
|
Action éducative |
3.022,94 |
3.245,98 |
7,38 |
Action économique |
13.466,53 |
13.099,07 |
- 2,73 |
Action sociale |
8.126,12 |
8.596,12 |
+ 5,78 |
Total titre IV |
24.615,59 |
24.941,17 |
+ 1,32 |
Total dépenses ordinaires hors BAPSA/AAH |
24.027,43 |
24.143,279 |
0,48 |
Total dépenses ordinaires |
34.186,43 |
34.685,27 |
+ 1,46 |
Total dépenses en capital (AP) |
1.107,36 |
997 |
- 9,97 |
Total dépenses en capital (CP) |
1.057,51 |
987,1 |
- 6,66 |
Total budget (DO+CP) hors BAPSA/AAH |
25.084,94 |
25.130,37 |
0,18 |
Total budget (DO+CP) |
35.243,94 |
35.672,37 (1) |
+ 1,22 |
Source : Ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation
(1) Y compris pêche
Ce tableau appelle les remarques générales suivantes :
- les moyens des services augmentent de 2,04 % (contre 3,1 dans le budget
général) en raison de la stagnation des moyens de fonctionnement
et d'une augmentation de 75 postes budgétaires, principalement au
profit de l'enseignement agricole ;
- les dépenses du titre IV (interventions publiques) s'accroissent
de 1,32 % (+ 1,5 % pour le budget général),
grâce essentiellement à la forte croissance des dotations d'action
éducative (+ 7,38 %). L'action sociale augmente de 1,32 %
par conséquence de l'augmentation de la subvention d'équilibre au
BAPSA de 7,24 % (7,806 milliards de francs), les autres composantes
de cette politique accusant toutes une baisse plus ou moins prononcée.
Les crédits d'action économique enregistrent en revanche une
baisse significative (- 2,46 %), explicable par la
décroissance "mécanique" des charges de bonification
(- 3,8 %), la diminution des indemnités compensatrices de
handicaps naturels (- 5,5 %, mais après prise en compte des
retours communautaires plus importants, la revalorisation des montants
unitaires sera de + 1,5 % en 1998 contre + 2 % en 1997), et
la chute de 1,9 % des crédits des offices par produit
qui remet
en cause notamment les contrats de plan Etat-région
;
- les dépenses en capital (crédits de paiement) accusent une
baisse préoccupante de 6,6 % (- 0,4 % seulement pour le
budget général) et s'inscrivent donc dans un mouvement tendanciel
de régression. Rapportée à l'ensemble des concours publics
à l'agriculture, cette diminution en loi de finances initiale est de
25,2 % depuis 1992 et de 28,8 % si l'on prend en compte les charges
de bonification (en francs courants). Le budget stricto sensu ne
représente qu'environ 1/3 des dépenses assimilables à des
crédits des titres V et VI.
Pour 1998, cette régression ne provient pas des investissements
-faibles- exécutés directement par l'Etat (qui passent de 47,3
à 55 millions de francs), mais de certaines subventions
d'investissement, comme celle de la
prime d'orientation agricole
(P.O.A.)
-nationale et régionale- de 17 millions de francs,
alors même que le Parlement avait obtenu une "rallonge" de
20 millions de francs en loi de finances initiale 1997, des
sociétés d'aménagement régional
(- 21,7 millions de francs), et des
crédits forestiers
(- 19,4 millions de francs).
Cette décroissance constante, et le maintien d'un nombre
élevé de types d'interventions, devraient conduire à une
réflexion sur le rôle de l'Etat en matière
d'investissements à l'activité agricole au sens large.
Si l'on considère l'ensemble des titres V et VI, l'exécution
1996 indique (en crédits de paiement) :
(en milliards de francs)
Loi de finances initiale |
+ 1,250 |
Annulations |
- 0,121 |
Reports |
+ 0,938 |
Fonds de concours |
+ 1,796 |
Loi de finances rectificative |
+ 0,053 |
Transferts et répartitions |
- 0,015 |
Dotation nette |
+ 3,901 |
Paiements |
+ 2,352 |
Taux de consommation |
60,28 % |
La portée du "visa" du Parlement sur l'autorisation de dépense apparaît ainsi perfectible.