B. LE BUDGET 1997
Le budget approuvé par le conseil d'administration de
Radio France pour 1997 s'est élevé à
2 694,5 millions de francs. Il est financé à hauteur de
2 482,5 millions de francs, soit 92,1 %, par des ressources
publiques et de 212 millions de francs par des recettes propres.
De 1996 à 1997, l'augmentation des moyens de la société
représente 35,4 millions de francs, soit une progression de
1,3 %. Cette faible évolution par rapport à l'exercice
précédent tient en grande partie à la suppression du
crédit de 40 millions de francs correspondant au coût du
réseau ondes moyennes de France Inter et dont l'arrêt est
intervenu le 1er janvier 1997.
·
Les orientations générales
Le budget traduit la volonté d'engager la société dans les
voies tracées par le " Projet pour Radio France ", de
diversifier et élargir l'audience de Radio France avec le lancement d'un
nouveau programme destiné aux jeunes publics.
Le projet pour Radio France s'efforce d'adapter la radio publique au nouveau
paysage audiovisuel concurrentiel, tout en réaffirmant les valeurs de
service public :
" le triptyque traditionnel des missions du service public
audiovisuel - cultiver, informer, distraire - garde naturellement
toute son exigence, mais il n'est plus, aujourd'hui, suffisant :
-
parce que le secteur privé participe également à
certaines de ces missions, notamment celles d'informer et de distraire, et peut
le faire avec efficacité ;
- parce que de nouvelles missions apparaissent, imposées par le
mouvement de la société : accompagner les auditeurs dans
leur vie quotidienne, toujours plus complexe ; favoriser leur
intégration dans un monde où les individus et les
communautés sont de plus en plus fragilisés ; vivifier la
citoyenneté.
L'adaptation aux besoins du public constitue l'un des principes fondamentaux du
service public, aux côtés de ceux d'universalité (le
service public s'adresse à tous), d'égalité (le service
public offre à tous les mêmes prestations), de continuité
(le service public ne s'interrompt pas), de neutralité (le service
public ne favorise aucun groupe, aucun courant de pensée, aucun
intérêt particulier).
L'offre du service public doit être clairement distincte de celle du
secteur privé. S'il est dans la nature de ce dernier de se
préoccuper principalement de l'audience, il est du devoir du premier de
s'intéresser, avant tout, à l'auditeur. La recherche du profit
conduit les radios commerciales à considérer l'auditeur le plus
souvent comme un consommateur. A cette conception doit fermement s'opposer la
conviction du service public : l'auditeur n'est pas un client, mais un
citoyen...
L'auditeur doit reconnaître immédiatement les programmes du
service public : au ton de l'antenne, à l'originalité et
à l'intelligence de l'expression, au souci de la création, au
respect des personnes, à la qualité du son et de la mise en
ondes, à l'absence de martèlement publicitaire ou de promotions
insidieuses...
De cette conviction de service public découle une conception de
l'attente du public : ni radio de l'offre pure, qui voudrait ignorer
l'audience ; ni radio de la demande pure, qui voudrait ignorer toute
alternative au marché. Financée à plus de 90 % par
des fonds publics, Radio France est comptable, envers la collectivité
nationale, du bon emploi des ressources qui lui sont attribuées...
A la fois service public, dont elle est chargée de promouvoir les
valeurs, et entreprise, confrontée à une forte concurrence, Radio
France a la charge de conduire une politique de produits spécifiques,
qui soit en conformité avec ses missions. "
·
L'exécution du budget 1997
Au 30 juin 1997, les recettes s'établissent à
1 168 millions de francs et les dépenses à
1 304,2 millions de francs. Tandis que les ressources propres
évoluent conformément aux prévisions, il n'en est pas de
même des ressources publiques.
Certes, au cours du premiers semestre, les encaissements de redevance se sont
déroulés de façon satisfaisante, le montant de redevance
comptabilisé à fin juin présentant une avance de
11,4 millions de francs par rapport aux prévisions du service de la
redevance et de 26,1 millions de francs à fin juillet.
En revanche, si le calendrier de versement trimestriel des subventions
(exonérations de redevance et réserve parlementaire) a
été respecté au cours du premier semestre, les pouvoirs
publics ont décidé, début juillet, de réduire de
29 millions de francs le montant global des subventions attendues par
Radio France en 1997. Un premier prélèvement de
14,6 millions de francs a été opéré dès
le troisième versement trimestriel effectué en août.
Cette mesure de régulation budgétaire intervient à un
moment où l'exécution du budget 1997 apparaît
déjà tendue du fait des charges consécutives aux
élections législatives anticipées et au lancement de la
nouvelle chaîne " Le MOUV' ".