IV. DÉPENSE INTÉRIEURE ET DÉPENSE NATIONALE DE RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT

Le tableau ci-dessous montre la part croissante des entreprises dans le financement de la "dépense nationale de recherche-développement" et celui de la "dépense intérieure de recherche-développement" depuis 1971.

L'effort de recherche d'un pays est évalué selon deux approches complémentaires :


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l' exécution de la R&D qui décrit les dépenses de recherche-développement effectuées dans l'ensemble des secteurs économiques, quelles que soient l'origine des ressources et la nationalité des bailleurs de fonds : l'agrégat correspondant est la dépense intérieure de recherche-développement (DIRD) ;


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le financement de la R&D qui appréhende les moyens financiers affectés à la recherche-développement par les agents économiques nationaux : l'agrégat correspondant est la dépense nationale de recherche-développement (DNRD).

La différence des deux agrégats correspond aux flux de financement entre, d'une part, la Franc et, d'autre part, l'étranger et les organisations internationales, comme le CERN, l'Agence spatiale européenne ou l'Union européenne.

Ces deux types d'informations, celles sur l'exécution et celles sur les financements, sont en fait de natures différentes, en particulier lorsqu'elles n'ont pas été collectées directement auprès des responsables de l'exécution. Ainsi, la contribution de la France au PCRD européen qui figure dans le calcul de la DNRD est, en fait, un engagement de financement sur l'année considérée mais non le financement de recherches exécutées dans l'année, comme le stipulent les recommandations de l'OCDE dans la mesure de l'effort de recherche.

Du point de vue des structures par secteur institutionnel, la différence entre financement et exécution de la recherche s'explique principalement par les transferts de l'Etat aux entreprises. Ceux-ci comprennent majoritairement les paiements sur commandes publiques pour la mise au point de matériels militaires, mais également les avances faites pour les programmes aéronautiques civils (bien que celles-ci soient remboursables) et les crédits incitatifs de recherche industrielle dont certains sont aussi remboursables.

La dépense intérieure de recherche et de développement expérimental DIRD.

La DIRD comprend les dépenses courantes de R&D et les dépenses de R&D en capital. Les informations nécessaires sont obtenues généralement par enquête auprès de unités, entreprises ou organismes responsables de l'exécution des travaux de R&D.

Les dépenses courantes rassemblent les frais de personnel (salaires et charges sociales) et les consommations courantes de matières premières, petits matériels et outillages, fournitures et services directs incluent une quote-part de dépenses d'administration et de frais généraux, mais excluent les amortissements.

Les dépenses en capital comprennent les acquisitions de capital fixe et de terrains et les dépenses de constructions effectuées dans l'année par les unités de recherche, quels que soient les modes de financement, la période d'amortissement, qu'il s'agisse de simple renouvellement de matériel ou d'extension des capacités. Elles comprennent les achats d'instruments et sur plus d'une année.

La dépense nationale de recherche et de développement expérimental (DNRD)

Le calcul de la DNRD utilise, chaque fois que possible, les informations de "dernière main" sur les financements des travaux de R&D, c'est-à-dire les ressources pour la R&D que les exécutants des travaux déclarent avoir reçu pour ce faire. Mais, lorsque par nature ces informations ne peuvent être recueillies, il faut utiliser celles de financeurs qui sont plus ou moins proches des unités responsables de l'exécution en évitant :

- les risques de doubles comptes que peuvent occasionner les déclarations de financements en cascade ;

- les décalages possibles (dates, montants) entre les engagements de financements, les paiements et la réalité du contenu en R&D, de ce qui a été finalement financé.

En résumé, dans la DNRD, les informations obtenues auprès des unités responsables de l'exécution de la R&D sont plus fiables que celles obtenues auprès des seuls financeurs. La mesure de la DIRD est donc plus précise que celle de la DNRD.

D'après l'OCDE, la France consacrait, en 1995, 2,34 % de son PIB à la recherche, contre 3,02 % pour la Suède, 2,78 % pour les Etats-Unis et 2,58 % pour le Japon, mais 2,28 % pour l'Allemagne.

La France occupait donc, il y a deux ans, le quatrième rang dans le monde pour son effort de recherche. Elle était au troisième rang un an auparavant. Elle occupait le cinquième rang s'agissant du nombre de chercheurs rapporté à la population active (5,8 %) en 1994, mais le sixième en 1981.

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