B. LA RÉFORME CONCERTÉE DE LA CARTE SCOLAIRE

Compte tenu de la baisse de 36.200 élèves dans l'enseignement préélémentaire à la rentrée 1997 et de 20.800 élèves dans l'enseignement élémentaire, il peut être envisagé de réduire le nombre d'écoles à classes uniques en encourageant les regroupements. Le même phénomène doit être encouragé dans le 1 er cycle de l'enseignement secondaire.

1. Les écoles à classe unique

On compte en France 55.447 écoles. Plus de 47 % d'entre elles sont des écoles de une à trois classes, situées pour la plupart dans les zones rurales. A la rentrée 1994, on dénombrait 8.172 écoles à classe unique (dont 600 de moins de 10 élèves), 9.381 écoles à 2 classes, et 8.914 écoles à 3 classes. Ainsi, près de 54.000 classes dont ouvertes dans les écoles les plus rurales.

L'instauration par le Premier ministre, en avril 1993, d'un moratoire suspendant la fermeture des services publics en milieu rural, a permis de maintenir:

·  180 écoles à classe unique à la rentrée scolaire 1993-1994 ;

·  320 écoles à classe unique à la rentrée scolaire 1994-1995 ;

·  352 écoles à classe unique à la rentrée scolaire 1995-1996 ;

· 401  écoles à classe unique à la rentrée scolaire 1996-1997.

Pour la préparation de la rentrée scolaire 1997-1998, le moratoire a été reconduit pour la cinquième année consécutive : fin juin 1997, plus de 400 écoles à classe unique qui auraient dû être fermées compte tenu de leurs faibles effectifs ont pu être maintenues par les inspecteurs d'académie.

Par ailleurs, des postes supplémentaires auxquels se sont ajoutés des réserves dégagées localement ont permis de rouvrir 800 classes qui auraient dû été fermées au regard de critères techniques.

Le tableau ci-après donne l'évolution du solde des ouvertures et des fermetures de classes de la rentrée 1990 à la rentrée 1997.

Bilan des réouvertures de classes par académie

Académies

Classes rouvertes

Ouvertures nouvelles

TOTAL

AIX-MARSEILLE

12

44

46

AMIENS

12

17

29

BESANÇON

8

16

24

BORDEAUX

12

45

57

CAEN

12

28

40

CLERMONT-FERRAND

18

3

21

DIJON

0

3

3

GRENOBLE

47

62

109

LILLE

20

23

43

LIMOGES

10

63

73

LYON

43

61

104

MONTPELLIER

13

17

30

NANCY-METZ

35

50

85

NANTES

11

50

61

NICE

35

37

72

ORLEANS-TOURS

18

27

45

PARIS

3

21

24

POITIERS

18

36

54

REIMS

2

12

14

RENNES

17

14

31

ROUEN

15

15

30

STRASBOURG

16

71

87

TOULOUSE

12

7

19

CRETEIL

9

11

20

VERSAILLES

22

52

74

CORSE

22

35

57

TOTAL

447

815

1262

La carte scolaire sera organisée pour la rentrée 1998 autour de 2 priorités :

- les zones rurales : un effort de regroupement et de mise en réseau devrait permettre de concilier aménagement du territoire et qualité pédagogique. Seront préservées les écoles des communes qui ont engagé un effort de regroupement et de mise en réseau ;

- les zones urbaines difficiles : les écoles des ZEP et des secteurs sensibles bénéficieront d'un traitement particulier en terme de taux d'encadrement et de moyens supplémentaires nécessaires à la prise en charge et au progrès scolaire des enfants les plus en difficulté.

Les élus seront associés à la répartition des moyens à travers les comités locaux d'éducation à côté des parents d'élèves et des enseignants. Ces comités seront mis en place dès le premier trimestre de la présente année scolaire. Aucune notification de fermeture de classe ne sera faite avant que le processus de concertation se soit déroulé.

2. Le problème des collèges à faibles effectifs

A la rentrée 1996-1997, 207 collèges comptaient moins de 100 élèves dont 59 collèges publics et 148 collèges privés.

Les regroupements pédagogiques méritent d'être encouragés. Les regroupements dispersés permettent de maintenir dans chacune des communes qui le composent, une ou deux classes ; les regroupements concentrés permettent de regrouper les classes dans un établissement de taille plus importante et d'offrir aux élèves des activités plus nombreuses et diversifiées.

Durant l'année scolaire 1996-1997, il y a eu 847 regroupements pédagogiques concentrés et 3.667 regroupements dispersés.

La polyvalence des établissements semble également être une solution d'avenir pour tendre vers une utilisation optimale des capacités et des moyens. Cette polyvalence pourrait également se concevoir sous des formes diverses, telles que le rattachement d'une structure de type lycée (seconde-première) au sein d'un collège, l'ouverture d'annexes de collèges dans lesquelles serait implanté un cycle d'enseignement du second degré, ou encore l'adjonction d'un enseignement de type collège à une école primaire.

De même le rapprochement entre collèges et la création d'internats, notamment en milieu rural, doivent être encouragés.

La politique de développement du travail en réseaux des établissements publics des premier et second degrés, mise en oeuvre dans le cadre des bassins de formation, dans la plupart des académies, apparaît enfin comme une solution innovante apte à favoriser le maintien d'un service public de l'éducation de qualité dans les zones rurales particulièrement touchées par la désertification.

Ce dispositif fédérateur permet la coopération entre établissements pour offrir un choix de formations plus diversifiées, pour échanger des expériences pédagogiques réussies et pour mettre en commun leurs ressources humaines et matérielles.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page