B. CETTE AGGRAVATION SE LIT DANS L'ÉVOLUTION DU DÉFICIT DE FONCTIONNEMENT DE L'ETAT
1. La présentation du budget dans les formes de la comptabilité communale
Depuis la publication du rapport du gouvernement
déposé à l'occasion du débat d'orientation
budgétaire pour 1996, la présentation du budget dans les formes
de la comptabilité communale livre de précieux enseignements.
L'analyse du budget de l'Etat pour 1997, tel qu'il a été
voté en loi de finances initiale, met clairement en évidence la
nécessité urgente et absolue pour l'Etat de cesser de faire
supporter aux générations futures les conséquences de son
incapacité à maîtriser ses dépenses et ses
déficits.
La section de fonctionnement affichait en 1997 un déficit de
115 milliards de francs, soit près de 7 % du total des charges
de la section. L'Etat s'est endetté ainsi pour un montant
équivalent, aux seules fins de financer des dépenses de
fonctionnement, par exemple, des rémunérations, des subventions
ou les intérêts de la dette elle-même. Le seul endettement
"sain" est celui qui permet de préparer l'avenir en finançant des
investissements. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
L'Etat porte ainsi gravement atteinte aux droits des générations
à venir qui paieront, avec charge supplémentaire
d'intérêts, ce dont elles n'auront en aucun cas
bénéficié. La solidarité entre les
générations n'est-elle pas, de ce fait, gravement
affectée ?
Ne pourrait-on pas dire que cette pratique durable de report sur les
générations à venir de nos déficits est le reflet
de notre lâcheté d'aujourd'hui qui consiste à ne pas oser
prélever sur les Français ce que l'on s'autorise à
dépenser en leur nom ?
2. Les conséquences de l'aggravation de la fiscalité en 1998
En comparant la loi de finances initiale 1996 à celle
de 1997, il apparaît que la légère dégradation du
déficit de fonctionnement (6 milliards de francs) provient d'une
baisse des impôts et taxes de 6 milliards de francs.
En revanche, en rapprochant la loi de finances initiale 1997 du projet de loi
de finances 1998, deux différences majeures apparaissent :
- la hausse des charges est plus lourde : + 35 milliards de
francs environ ;
- la hausse des impôts et taxes est considérable : plus de
51 milliards de francs.
Il est donc clair que l'amélioration du déficit de
fonctionnement (de - 115 à - 100 milliards de francs)
résulte bien d'une absence de maîtrise des dépenses et
d'une augmentation très forte de la pression fiscale.
Projet de loi de finances pour 1998
Section de fonctionnement
(en milliards de francs)
Dépenses |
LFI 1997 |
PLF 1998 |
Variation |
Recettes |
LFI 1997 |
PLF 1998 |
Variation |
1. Charges à
caractère
général
|
|
|
|
1. Produits de gestion courante (recettes non fiscales) |
|
|
|
2. Charges de
personnel
|
591,35
|
610,72
|
+ 19,37 |
2. Impôts et taxes (recettes fiscales) |
|
|
|
3. Autres charges de gestion
courante
|
|
|
|
3. Produits
financiers
|
25
|
20
|
+ 5 |
4.
Charges
financières
|
250,58
|
248,65
|
- 1,93 |
4. Produits exceptionnels |
0 |
0 |
|
5. Charges exceptionnelles |
0,00 |
0,00 |
5. Reprises sur amortis-sements et provisions |
|
|
||
6. Dotations aux amortis-sements et provisions |
|
|
|||||
7. Reversements sur
recettes
|
|
|
|
Déficit section de fonctionnement |
|
|
|
TOTAL |
1.665,605 |
1.701,185 |
+ 35 |
1.666 |
1.701,71 |
+ 35 |
Section d'investissement
(en milliards de francs)
Dépenses |
1997 |
1998 |
Recettes |
1997 |
1998 |
1. Dépenses
d'investissement
|
169,56
|
158,05
|
Déficit section de fonctionnement |
- 115 |
- 100 |
2. Dépenses
opérations
financières
|
399
|
392
|
Cessions d'immobilisations
financières
|
|
|
TOTAL |
569 |
550 |
569 |
550 |