E. LA CHAUSSURE
Pour la chaussure, 1995 a été décevant. L'an dernier, les consommateurs ont, comme en 1994, consacré 46 milliards de francs à l'achat d'articles chaussants, soit une baisse d'environ 2 % en francs constants. Ce recul s'est accompagné d'une érosion de la production nationale tant en volume (- 1 % à 154 millions de paires) qu'en valeur (- 5 % à 13,6 milliards de francs HT) et d'une baisse des effectifs (- 3 % à 30.000 salariés). En effet, les exportations n'ont pas permis de compenser la situation observée en France. D'autant moins qu'elles ont une nouvelle fois fléchi alors que les importations continuaient de faire montre de dynamisme. D'où une dégradation du taux de couverture des importations par les exportations, passé de 48% en 1993 à 45% en 1994 et 42% l'an dernier et une balance commerciale négative de 6,9 milliards de francs en 1995.
L'exercice 1996 a démarré dans un climat d'incertitude.
Des fabricants comme La Chausseria se heurtent à des difficultés
Le dépôt de bilan, en août 1996, puis la mise en redressement judiciaire de la filiale française du chausseur suisse Bally, les projets de reprise de Myris et la mise en chômage technique du personnel de Bata ont souligné les difficultés du secteur.
La concurrence des pays à bas salaires met à mal les fabricants français. Les dévaluations compétitives favorisant des importations en provenance du sud de l'Europe (+ 20 % en 1995 avec 248 millions de paire) ont mis à mal nos exportations dans cette zone. La consommation des ménages français, qui stagne en volume (343 millions de paires en 1995) a régressé en francs constants de 2 % à 47 milliards de francs. Dans ces conditions, le premier semestre de 1996 a été marqué par un recul de 10 % de la production et de 4 % de l'emploi.
Au total, en vingt ans, l'industrie de la chaussure a connu une perte de 60.000 emplois, soit les deux tiers de ses effectifs. Les commentateurs estiment parfois qu'une nouvelle perte de 10.000 emplois serait à craindre.