CHAPITRE II - L'ACTIVITÉ DES FORCES
Le rapport annexé à la loi de programmation souligne que « sur la période, l'effort global des armées porte en priorité sur le financement et la mise en oeuvre des mesures de réorganisation et de restructuration. Ceci conduit à accepter une réduction temporaire des activités et de l'entraînement des forces au cours des prochaines années et limite pendant quelque temps certaines de nos capacités d'engagement extérieur » .
Le budget en projet ne dément pas cette orientation délibérée.
I. LES CRÉDITS DE CARBURANTS
Ils conditionnent directement l'activité des forces. Leur évolution est retracée dans le tableau ci-dessous :
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE CARBURANTS OPÉRATIONNELS
(En millions de francs)
Les bases d'évaluation de ces crédits appellent certains commentaires.
En effet, les dotations pour 1997 ont été calculées sur un dollar à 5,05 F. et sur un baril à 19 dollars, alors qu'aujourd'hui le dollar cote 5,20 F. et le prix du baril est de 30 dollars, soit un décalage de plus de 60 % !
Cette évaluation est-elle vraiment réaliste ?
Permettra-t-elle de répondre aux besoins de l'entraînement ou d'éventuelles opérations ? Il est permis d'en douter. D'ores et déjà l'armée de l'Air a dû réduire les heures de vol de ses pilotes de combat de 180 heures à 170 heures par an (Recommandation OTAN : 200 heures).
II. LES DOTATIONS POUR LES MUNITIONS
CRÉDITS DE MUNITIONS
Même si l'on considère que les crédits de reports seront intégralement consommés, on constate que le secteur des munitions continue à être l'un des plus touchés par les réductions de crédits.
III. L'ENTRETIEN DES MATÉRIELS
Les crédits accusent une baisse sensible. Toutefois un transfert vers le titre V de 1 074 millions de francs rétablit le niveau des crédits, en francs courants, à celui de 1996.
La répartition des crédits de l'espèce entre le titre III et le titre V conduit donc à une récapitulation globale.
L'accroissement assez sensible des crédits destinés à l'armée de Terre corrige, quelque peu, les fortes diminutions des années précédentes en même temps qu'il traduit les coûts générés par les opérations extérieures (priorité donnée à l'entretien des matériels ainsi déployés, suractivité de ceux-ci par rapport aux normes habituelles).
Pour la Marine la priorité donnée à l'entretien des aéronefs et des sous-marins absorbe l'augmentation constatée. L'entretien des bâtiments de surface souffrira donc, comme à l'accoutumée, de glissements dans le temps au risque d'un accroissement du taux d'indisponibilité.