B. UN EFFORT BUDGÉTAIRE IMPORTANT EN COMPARAISON INTERNATIONALE, STABILISÉ À 2,0 % DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
Le budget de défense de la France représentait 2,0 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2024. Ce pourcentage est légèrement en hausse. Alors qu'il était de 1,9 % environ en 2023, il atteindrait 2,1 % à compter de 2026.
En 2021, il classait la France devant celui de l'Allemagne mais derrière celui du Royaume-Uni et à plus forte raison des États-Unis et de la Russie.
Classement des budgets de défense de
puissances militaires
exprimées en pourcentage de la richesse
nationale, en 2022
(en pourcentage du produit intérieur brut)
Note : les dépenses militaires incluent les charges de pensions.
Source : commission des finances du Sénat, d'après les réponses du ministère des armées au questionnaire du rapporteur spécial (données : Otan ; Stockholm International Peace Research Institute pour les pays hors Otan)
Si l'indicateur du budget de défense exprimé en pourcentage du PIB a le mérite de faciliter les comparaisons internationales, notamment dans le cadre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), il convient toutefois de ne pas en exagérer la portée. L'atteinte imprévue de la cible otanienne des 2 % en 2020, année où le PIB s'est fortement contracté du fait de la crise sanitaire, atteste des limites évidentes de cet indicateur.
En tout état de cause, la détermination du bon niveau du budget de la défense ne peut s'apprécier qu'à l'aune de la menace à laquelle un pays donné fait face, du système d'alliances dans lequel il s'inscrit et de sa doctrine d'emploi de l'outil militaire. L'investissement financier consenti en faveur de l'armée française, armée d'emploi régulièrement engagée sur plusieurs théâtres d'opérations, ne saurait revêtir la même signification que celui qui peut être mené dans d'autres pays relevant de cultures stratégiques distinctes.
D'où l'importance d'inscrire le budget de la défense dans le cadre d'une programmation pluriannuelle répondant à un diagnostic de l'environnement géostratégique, et donc d'une loi de programmation militaire (voir infra).