C. DES INDICATEURS ÉPIDÉMIOLOGIQUES QUI FONT CRAINDRE UNE RECRUDESCENCE FORTE DE L'ÉPIDÉMIE
En dépit de ces mesures de prévention et d'accompagnement, la France est confrontée depuis quelques semaines à une nouvelle dégradation de la situation sanitaire .
Si le système de santé ne connaît, pour l'heure, pas d'engorgement similaire à celui du mois de mars, les indicateurs épidémiologiques n'en traduisent pas moins une accélération rapide de la circulation du virus sur le territoire national et font craindre une recrudescence de l'épidémie au cours des prochaines semaines.
Ainsi :
- le nombre de nouveaux cas confirmés est en forte augmentation : entre 9 000 et 15 000 cas ont été rapportés chaque jour au mois de septembre , contre moins de 1 000 au début du mois de juillet ;
- le nombre d'hospitalisations et le nombre d'admissions en réanimation ont été multipliés par cinq environ entre le début du mois de juillet et la fin du mois de septembre ;
- le taux de reproduction national du virus , qui était retombé en dessous de 1 au début de l'été, atteint désormais 1,4 à l'échelle nationale, traduisant également une accélération de la propagation du virus.
La dégradation des indicateurs épidémiologiques est particulièrement marquée dans certains territoires , en particulier au sein des grandes villes qui se caractérisent par un taux d'incidence du virus plus élevé et une augmentation des hospitalisations.
Taux d'incidence de la covid-19
au 28 septembre
2020
Territoire |
Taux d'incidence de la maladie au sein de la
population,
|
Territoire national |
102,8 |
Guadeloupe |
259,2 |
Paris |
256 |
Rhône |
211,1 |
Nord |
205,4 |
Haute-Garonne |
193,6 |
Hauts-de-Seine |
184,4 |
Bouches-du-Rhône |
181,2 |
Source : Santé publique France.
Ainsi que le relève le comité de scientifiques dans une note d'alerte du 22 septembre, rendue publique le 1 er octobre, l'une des principales préoccupations réside dans l'accélération récente de la circulation du virus au sein des classes d'âge les plus âgées , à l'origine d'une augmentation progressive des hospitalisations et des admissions en réanimation.
Pour le Conseil scientifique Covid-19, « si la situation semble moins préoccupante qu'en mars dernier, elle peut rapidement conduire, en l'absence de nouvelles interventions, à des situations critiques à court ou moyen terme dans certaines régions » et « aboutir à une saturation des services de soins (en particulier en réanimation), à une augmentation de la mortalité liée au COVID-19 ou à d'autres maladies suite à la désorganisation du système de soins ».
Il invite, dès lors, à agir, pour vite « pour ralentir la circulation du virus et conserver une maîtrise de l'épidémie ».