B. LE SUCCÈS DU CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION
S'ajoutent aux prescriptions des programmes scolaires de nombreuses actions éducatives organisées par l'éducation nationale, en coopération avec des acteurs publics, associatifs ou privés, afin de compléter la formation des élèves et de leur donner la possibilité d'approfondir les enseignements reçus. Tel est par exemple le cas du concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD).
Créé il y a cinquante et un ans sous l'impulsion des associations d'anciens résistants et déportés, c'est le premier concours scolaire en termes de participation, avec près de 40 000 participants chaque année. Ouvert aux élèves de troisième et de tous les niveaux du lycée, il prend plusieurs formes : devoir individuel en temps limité, travail collectif écrit ou travail collectif audiovisuel.
Chaque session annuelle est organisée par le ministère de l'éducation nationale en coopération notamment avec la DMPA, l'Onac et les associations et fondations de mémoire, en particulier la fondation de la Résistance et la fondation pour la mémoire de la Déportation. Une fois le thème annuel défini, l'une de ces deux dernières réalise une brochure nationale qui sert de support pédagogique pour les classes qui préparent le concours.
Le thème du concours national de la
Résistance et de la Déportation depuis 2001
2001-2002 : Connaissance de la Déportation et production littéraire et artistique
2002-2003 : Les jeunes dans la Résistance
2003-2004 : Les Français libres
2004-2005 : 1945, libération des camps et découverte de l'univers concentrationnaire ; crime contre l'humanité et génocide
2005-2006 : Résistance et monde rural
2006-2007 : Le travail dans l'univers concentrationnaire nazi
2007-2008 : L'aide aux personnes persécutées et pourchassées en France pendant la Seconde Guerre mondiale : une forme de résistance
2008-2009 : Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi
2009-2010 : L'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle et son impact jusqu'en 1945
2010-2011 : La répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy
2011-2012 : Résister dans les camps nazis
2012-2013 : Communiquer pour résister (1940-1945)
Les épreuves, qui se déroulent habituellement au mois de mars, sont corrigées par des jurys départementaux qui établissent un premier palmarès. Les meilleurs travaux sont transmis à un jury national, où tous les organisateurs sont représentés, qui détermine un palmarès national. Une cérémonie de remise de prix est ensuite organisée, sous la présidence du ministre de l'éducation nationale et du ministre chargé des anciens combattants.
La très forte implication des anciens résistants et déportés dans le déroulement du concours, à travers des témoignages dans les établissements scolaires, l'appui apporté par leurs organisations à sa bonne réalisation et leur participation au jury est sans nul doute l'une des principales raisons de sa réussite. Connu et apprécié des enseignants, il donne l'occasion aux élèves de s'investir et de mener un travail de réflexion personnel ou collectif sur une thématique précise de l'histoire de la Résistance et de la Déportation, souvent à partir d'exemples locaux.
Pour des raisons de calendrier, il ne semble malheureusement pas possible de faire coïncider la journée nationale de la Résistance avec la cérémonie récompensant les lauréats nationaux du CNRD. Face au risque de fragilisation que peut entrainer la disparition des témoins directs de cette période de l'histoire, il doit être pérennisé par un soutien actif de la part du ministère de l'éducation nationale. Les établissements scolaires devraient être plus fortement incités à participer à ce vecteur de transmission de la mémoire de la Résistance. Il pourrait par exemple être envisagé de rendre obligatoire son inscription dans le projet d'établissement des collèges et des lycées. A rebours de l'image d'une jeunesse se désintéressant de l'histoire contemporaine, le CNRD, outil de perpétuation de l'esprit civique de la Résistance et d'initiation des jeunes à ses valeurs, démontre par sa longévité qu'elle reste sensible au souvenir de celles et ceux qui se sont opposés à l'occupation et qui en ont payé le prix.