II. LES ACTIONS DE COOPÉRATION CULTURELLE, UNIVERSITAIRE, SCIENTIFIQUE, ET ÉDUCATIVE
Au-delà de l'action stricto-sensu du centre culturel, un ensemble d'actions de coopération ont été développées dans de nombreux domaines avec plus ou moins de succès.
Une coopération universitaire et scientifique à renforcer Environ une cinquantaine d'étudiants azerbaïdjanais effectuent des études en France et les villes les plus prisées sont Strasbourg, Lyon, Nancy. Le gouvernement français attribue une vingtaine de bourses chaque année à des étudiants azerbaïdjanais : pour une année niveau master (français langue étrangère, sciences politiques, droit, économie), pour des doctorats scientifiques en cotutelles sur des projets bi et multilatéraux dans des domaines industriels (biochimie, biologie, génétique, pharmacologie), et dans le domaine de la justice. En 2010-2011 : 20 bourses ont été attribuées (10 bourses de taux 1, 5 bourses de sécurité sociale, 5 bourses linguistiques de court séjour).En 2011-2012 : 25 bourses ont été attribuées (13 bourses de taux 1, 5 bourses de sécurité sociale, 6 bourses linguistiques de court séjour, 1 bourse de cotutelle).En 2012-2013 : 22 bourses ont été attribuées (8 bourses de taux 1, 3 bourses de sécurité sociale, 11 bourses linguistiques de court séjour). En 2013-2014 : 14 bourses de taux 1 sont programmées. Le nombre de bourses linguistiques de court séjour n'est pas encore déterminé (il dépendra du montant de notre enveloppe 2014). (sources PRISME) 23 ( * ) Toutefois, l'attractivité des universités françaises a reculé, passant de la 1ère (en 2009) à la 5ème place. D'après les données recueillies auprès de divers organismes ayant géré les BGF, le nombre de boursiers azerbaïdjanais présents en France sur financement du gouvernement français s'établissait ainsi :
Source Campus France Des bourses financées par d'autres bailleurs sont gérées par Campus France
Votre Rapporteure estime souhaitable qu'un Espace Campus France puisse être mis en place rapidement dans le cadre du centre culturel 24 ( * ) . En 2007, le Gouvernement azerbaïdjanais a lancé un programme de bourses d'études à l'étranger avec en France le concours du CNOUS. Très sélectif, il concernait les meilleurs étudiants du pays. Toutefois, ce programme a fait l'objet d'un profond remaniement et est en perte de vitesse depuis 2010 25 ( * ) . La coopération est active dans le domaine de l'archéologie grâce aux partenariats signés entre le CNRS, l'Académie azerbaïdjanaise des Sciences et la Fondation pour le Développement de la Science en Azerbaïdjan. Il s'agit de travaux, menés par des équipes franco-azerbaïdjanaises sur trois sites, qui bénéficient d'allocations de recherche du ministère des affaires étrangères. En outre, le financement de projets en géosciences a été déclaré prioritaire. Par ailleurs des actions ont été développées avec le CNRS et l'Académie des sciences; l'INALCO et Université slave. Enfin l'antenne de l'Institut Français d'Études Anatoliennes - l'Observatoire du Caucase installé à Bakou en 2002 -, est un élément important de la coopération grâce au développement de programmes scientifiques et l'organisation de séminaires et de colloques. Une coopération éducative dynamique Le nombre d'apprenants de français, en augmentation depuis plusieurs années, est estimé à 80 000. La langue française est actuellement la 3ème langue étrangère enseignée. Le ministère azerbaïdjanais de l'éducation mène une politique volontariste en faveur de l'enseignement du français. La promotion du français passe par la formation des professeurs de français (estimés à 900), la dispense de cours dans plus d'une quinzaine d'administrations, la formation de jeunes fonctionnaires azerbaïdjanais de l'appareil présidentiel, du Parlement et du Ministère des affaires étrangères, ainsi que par le soutien aux filières bilingues délivrant des diplômes reconnus par les universités françaises (coopération avec l'Université de Strasbourg notamment) et à la rénovation de la filière des interprètes et traducteurs de l'Université de Bakou dont la première promotion de 12 élèves sortira en 2013. Le projet d'École française de Bakou s'inscrit dans cette démarche. Souhaité depuis de nombreuses années par les entreprises françaises présentes en Azerbaïdjan 26 ( * ) et par une élite francophone locale très active, fortement soutenu par la Première Dame d'Azerbaïdjan et par la Société Nationale Azerbaïdjanaise des Hydrocarbures (SOCAR) qui a acquis le terrain et assure le financement intégral de la construction (selon des normes écologiques), il a été entériné par la signature, le 7 octobre 2011, à l'occasion de la visite du Président de la République, de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République d'Azerbaïdjan relatif à la création de l'École française de Bakou. La Mission laïque française est le partenaire du futur établissement. Cette école est construite pour accueillir 320 élèves à terme. La première année, seuls les niveaux de maternelle seront ouverts et, au fur et à mesure, seront réalisées des montées pédagogiques. L'objectif est d'avoir tous les niveaux représentés : élémentaire, collège et lycée. Il s'agira un établissement de programmes français enseigné en français, avec un enseignement de langue et d'histoire d'Azerbaïdjan en azerbaïdjanais.. L'établissement aura vocation à être homologué par le ministère de l'Éducation nationale. La dernière mission de la MLF a mis en avant la volonté du poste et des Azerbaïdjanais d'ouvrir l'école en septembre 2013, mais les travaux n'ont pas commencé. A ce stade, il existe deux "avant projets sommaires", celui de la MLF et celui des Azerbaïdjanais. Une coopération culturelle, centrée sur l'audiovisuel Les autorités azerbaïdjanaises et la société française CTM Debrie travaillent sur le projet, de création à Bakou d'une « Cité du cinéma », dont l'objectif sera le développement de l'enseignement des métiers du cinéma et la réhabilitation des studios hérités de la période soviétique, afin redynamiser l'industrie cinématographique locale. En matière de télévision, une coopération a été initiée par Canal France International (CFI) avec la chaîne Khazar TV. Toutefois, on observe une certaine inertie des chaînes publiques pour l'acquisition de programmes français. |
* 23 Le nombre de boursiers est calculé selon une année universitaire (de septembre à juin), et non pas pour une année pleine, de janvier à décembre (car cela présente l'inconvénient de compter deux fois certains boursiers d'une année sur l'autre). Une bourse de taux 1 est une bourse de 980 € par mois, dont 615 € reviennent directement à l'étudiant boursier. Une bourse de sécurité sociale sert à couvrir uniquement la couverture sociale de l'étudiant (110 € par moi), à l'exonérer des droits d'inscription à l'université et à lui donner accès à un logement en résidence universitaire. Une bourse linguistique de court séjour permet à des enseignants azerbaïdjanais de suivre des formations en français langue étrangère d'un mois.
* 24 Les équipes de Campus France sont en contact avec l'ambassade et lui a transmis les grilles d'évaluation nécessaires. Un VI a été identifié et l'opérateur a prévu sa formation.
* 25 Le ministère de l'Éducation d'Azerbaïdjan a indiqué lors du transfert de la gestion des bourses gérées par le CNOUS à Campus France, qu'il n'y avait plus lieu faute d'étudiants concernés à reconduire cette prestation. Campus France envisage toutefois fortement de reprendre les contacts utiles afin de présenter son offre de services car l'établissement considère ce pays comme un objectif important.
* 26 La communauté française en Azerbaïdjan compte 149 personnes, dont 28 enfants scolarisables.