BARÈMES DE RÉMUNÉRATION
LA RÉPARTITION DE LA RÉMUNÉRATION POUR COPIE PRIVÉE
I. Le schéma global de répartition
Plusieurs sociétés de gestion collective intervenant dans chaque secteur, ces dernières ont constitué des structures communes afin d'organiser la gestion de la rémunération pour copie privée. Ainsi, la société Copie France représente les ayants droit du sonore et de l'audiovisuel, la société Sofia (Société française des intérêts des auteurs de l'écrit), ceux de l'écrit, et la société AVA (Société des arts visuels associés), ceux de l'image fixe. Ces sociétés perçoivent et répartissent les sommes concernées aux sociétés associées selon les clefs de répartition fixées par la loi (article L. 311-7 du CPI), comme précisé ci-dessous.
? Pour la copie privée sonore
Organisme gestionnaire : Copie France depuis juillet 2011 (ex-Sorecop) |
Sociétés associées |
Part de copie privée (Clefs de répartition fixées par l'article L. 311-7) |
Collège auteurs |
- représenté par la SDRM agissant pour la SACEM, la SACD, la SCAM. |
50 % |
Collège artistes-interprètes |
- représenté l'ADAMI et la SPEDIDAM. |
25 % |
Collège producteurs |
- représenté par la SCPA agissant pour la SCPP et la SPPF. |
25 % |
Les prélèvements pour frais de gestion effectués par SORECOP s'élèvent à 0,6 % en 2010.
? Pour la copie privée audiovisuelle
Organisme gestionnaire : Copie France |
Sociétés associées de Copie France. |
Part de copie privée (Clefs de répartition fixées par l'article L. 311-7) |
Collège auteurs |
Représenté par la SDRM agissant pour la SACEM et l'ADAGP, la SACD, la SCAM et la SAJE. |
1/3 |
Collège artistes-interprètes |
représenté par l'ADAMI et la SPEDIDAM. |
1/3 |
Collège producteurs |
représenté par la PROCIREP. |
1/3 |
Les prélèvements pour frais de gestion retenus par Copie France s'élèvent à 1,6 % en 2010.
? Pour la copie privée de l'écrit
Depuis la loi du 17 juillet 2001, la Sofia (auteurs et éditeurs de l'écrit hors presse), la SEAM (auteurs et éditeurs de la musique imprimée), le CFC (éditeurs presse) et la SCAM (auteurs presse) ont donné mandat à Copie France.
Organisme gestionnaire : Copie France puis Sofia, SEAM CFC et SCAM |
Part de copie privée (Clefs de répartition fixées par l'article L. 311-7) |
Collège auteurs |
50 % |
Collège éditeurs |
50 % |
? Pour la copie privée de l'image fixe
Depuis la loi du 17 juillet 2001, les sociétés AVA (auteurs presse), CFC (éditeurs presse) et Sorimage ont donné mandat à Copie France .
Organisme gestionnaire : Copie France puis AVA et Sorimage |
Part de copie privée (Clefs de répartition fixées par l'article L. 311-7) |
Collège auteurs |
50 % |
Collège éditeurs |
50 % |
II. Le partage entre sociétés et la répartition aux ayants droit
Le partage entre les sociétés représentant chaque catégorie bénéficiaire de la rémunération est variable. Il fait l'objet d'un accord annuel entre les sociétés (par exemple, entre Adami et Spedidam) et se fait en fonction de sondages d'utilisation des répertoires des sociétés .
Puis chaque société membre ventile ainsi les sommes lui revenant :
- 75 % sont répartis aux ayants droit : conformément au principe de répartition unitaire, celle-ci est effectuée en fonction du taux de copie des oeuvres, tel qu'évalué par des sondages qui permettent de connaître le volume des enregistrements, la nature des oeuvres enregistrées et les sources à l'origine des enregistrements ;
- et 25 % sont affectés au financement d' actions culturelles . En effet, en application de l'article L. 321-9 du code de la propriété intellectuelle (CPI), les sociétés bénéficiaires de la rémunération pour copie privée doivent affecter le quart des sommes perçues à ce titre à des actions d'aides à la création, à la diffusion de spectacles vivants et à la formation d'artistes. Ces actions d'aides ont été définies par le décret du 6 septembre 2001, précisé par une lettre-circulaire du 13 septembre 2001.
Chaque société opère une retenue pour frais de gestion.
III. Évolution des perceptions au titre de la rémunération pour copie privée depuis 1986
en millions d'euros
Copie France (audiovisuel) |
Sorecop (sonore) |
Collège Écrit |
Collège Arts visuels |
Montants |
|
1986 |
0,20 |
0,12 |
0 |
||
1987 |
24,70 |
11,13 |
36 |
||
1988 |
45,28 |
15,70 |
61 |
||
1989 |
49,39 |
17,38 |
67 |
||
1990 |
68,60 |
19,82 |
88 |
||
1991 |
78,66 |
18,90 |
98 |
||
1992 |
97,72 |
16,92 |
115 |
||
1993 |
96,65 |
19,51 |
116 |
||
1994 |
104,58 |
18,29 |
123 |
||
1995 |
89,34 |
16,77 |
106 |
||
1996 |
82,63 |
16,16 |
99 |
||
1997 |
77,90 |
14,18 |
92 |
||
1998 |
75,46 |
14,03 |
89 |
||
1999 |
69,67 |
14,18 |
84 |
||
2000 |
69,06 |
13,11 |
82 |
||
2001 |
58,5 |
36,81 |
95 |
||
2002 |
60,01 |
65,47 |
125 |
||
2003 |
59,02 |
86,95 |
0,30 |
0,30 |
147 |
2004 |
77,05 |
87,79 |
1,68 |
1,67 |
168 |
2005 |
70,30 |
82,48 |
1,27 |
1,27 |
155 |
2006 |
71,73 |
82,08 |
1,05 |
1,05 |
156 |
2007 |
79,74 |
81,85 |
0.9 |
0,9 |
163,4 |
2008 |
87 |
80 |
3.5 |
3,12 |
173,62 |
2009 |
88 |
85 |
4,80 |
3,80 |
182 |
2010 |
84,71 |
93,24 |
5,88 |
4,90 |
189 |
Source : ministère de la culture et de la communication
LES ACTIONS CULTURELLES DES SPRD : MONTANTS ET AFFECTATIONS
La plupart des SPRD font ressortir la répartition de leurs aides selon les critères législatifs établis à l'article L. 321-9 du code de la propriété intellectuelle, soit des « actions d'aide à la création, à la diffusion du spectacle vivant et à la formation d'artistes », ainsi que celles de l'article R. 321-9 : « actions de défense de promotion et d'information engagées dans l'intérêt des créateurs et de leurs oeuvres » (actions dites « d'intérêt général »).
Il n'y a en revanche pas de pratique unifiée quant à l'intégration ou non des subventions aux organismes de mutualisation (type FCM ou Fair) à ce décompte. On fait apparaître ces derniers en sus des tableaux présentés lorsqu'ils ne sont pas « classés » dans les quatre catégories ci-dessus.
De plus, certaines SPRD (Adami, Sacem) ont des organismes dédiés à l'action culturelle dont les initiatives ne relèvent pas nécessairement de ce classement (Association artistique de l'Adami, Fonds d'action Sacem). Ils sont en général dédiés au mécénat et au soutien à l'émergence de jeunes talents. Le tableau les mentionne en sus lorsque c'est nécessaire.
Enfin, si les SPRD font généralement apparaitre dans leur budget global le partage des sommes affectées à l'action culturelle selon qu'elles relèvent d'obligation légale (art. L. 321-9 CPI) ou d'une politique volontaire indépendante, cette distinction n'est pas opérée, pour des raisons de complexité pratique compréhensibles, dans le récapitulatif de l'utilisation réalisée des sommes lors des aides apportées aux projets.
I - Musique et audiovisuel
A - Les SPRD d'auteurs
SACD (théâtre, audiovisuel, humour...)
Formation |
159 301 |
5 % |
Création |
120 138 |
4 % |
Diffusion |
637 577 |
20 % |
Aides mixtes |
2 201 111 |
71 % |
Total |
3 118 127 |
100 % |
+ reliquat année en cours |
641 200 |
Source : rapport annuel 2010
SACEM (musique, humour, audiovisuel musical...)
Formation |
1 247 554 |
10 % |
Création |
4 441 149 |
34 % |
Diffusion |
7 314 995 |
56 % |
Total |
13 003 698 |
100 % |
Auxquels il faut ajouter :
Contribution au FCM |
1 321 755 |
Fonds d'action Sacem |
871 933 |
Fonds culturel franco américain pour le cinéma |
428 158 |
Source : rapport de gestion envoyé au MCC et Commission de contrôle
SCAM
Formation |
13 150 |
1 % |
Création |
1 220 030 |
99 % |
Total |
1 233 180 |
100 % |
Source : rapport annuel
B - Les SPRD d'artistes interprètes (musique, comédiens, danseurs...)
ADAMI
Formation |
731 420 |
7 % |
Création |
4 596 800 |
45 % |
Diffusion |
4 990 307 |
48 % |
Total |
10 318 527 |
100 % |
Auxquels il faut ajouter :
Association artistique de l'Adami |
1 193 540 |
Source : rapport de gestion envoyé au MCC et PPT envoyé au MCC
SPEDIDAM
Formation |
1 282 740 |
11 % |
Création |
3 376 629 |
28 % |
Diffusion |
7 165 681 |
59 % |
Actions de défense |
367 719 |
3 % |
Total |
12 192 769 |
100 % |
C - Les SPRD de producteurs
SPPF (musique enregistrée)
Formation |
44 920 |
1 % |
Création et diffusion |
2 728 375 |
88 % |
Spectacle vivant |
342 885 |
11 % |
Total |
3 116 180 |
100 % |
Source : rapport annuel
SCPP (musique enregistrée)
Création de phonogrammes |
955 771 |
27 % |
Création vidéomusiques |
405 116 |
12 % |
Diffusion |
576 899 |
17 % |
Projets spéciaux |
1 550 520 |
44 % |
Total |
3 488 306 |
100 % |
Source : rapport annuel
Aides sélectives uniquement ( budget prévisionnel non réalisé ).
Les aides sous forme de droit de tirage se sont élevées à 8 413 430 euros sur 2010. De fait, le total des aides sélectives engagées sur 2010 s'est élevé à 3 374 982 euros .
PROCIREP (cinéma et audiovisuel)
Création (développement, écriture) |
1,04 |
11 % |
Production |
6,7 |
72 % |
Défense des intérêts |
1,6 |
17 % |
Total |
9,34 |
100 % |
Source : rapport de gestion, envoyé au MCC
II - Écrit et image fixe
SAIF
Formation |
10 500 |
11 % |
Création et diffusion |
80 500 |
81 % |
Mixte diffusion et défense des intérêts |
8 000 |
8 % |
Défense des intérêts |
||
Total |
99 000 |
100 % |
ADAGP
Formation |
28 000 |
5 % |
Création et diffusion |
468 000 |
87 % |
Défense des intérêts |
41 000 |
8 % |
Total |
537 000 |
100 % |
(Déduit du PPT )
SOFIA
Formation |
180 271 |
24 % |
Diffusion/défense des intérêts |
420 633 |
56 % |
Création |
82 624 |
11 % |
Spectacle vivant |
67 602 |
9 % |
Total |
751 130 |
100 % |
Nota bene : Les sommes sont déduites des pourcentages d'utilisation - donnés par Sofia - et de la somme totale dédiée aux actions culturelles - idem.
Source : Données traitées par le ministère de la culture et de la communication, à partir des rapports annuels et des rapports de gestion des SPRD
LE SECTEUR DE LA PRESSE ET LA RÉMUNÉRATION POUR COPIE PRIVÉE
Étendu au domaine de l'écrit par la loi du 17 juillet 2001, le dispositif de rémunération pour copie privée ne prenait cependant pas encore en compte les reproductions numériques d'articles de presse. C'est le cas depuis février 2011, le comité du Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC) ayant accepté de gérer la part de la rémunération qui revient aux éditeurs de presse .
Cette part est encore modeste mais devrait augmenter considérablement :
- grâce à la multiplication des tablettes tactiles multimédias , assujetties à la RCP depuis la décision n° 13 du 12 janvier 2011 ;
- grâce à la participation de représentants des éditeurs de presse à l'élaboration des études d'usage et des barèmes.
Parmi les supports assujettis à la redevance, huit contribuent à la part reversée aux ayants droit de l'écrit : les CD, DVD, clés USB, cartes mémoires non dédiées, disques durs externes standards et à sortie audio ou vidéo, les téléphones multimédias et les tablettes.
Les montants sont perçus par Copie France, puis reversés au CFC pour redistribution auprès des ayants droit. Des règles de partage devraient être établies rapidement 35 ( * ) afin que les droits déjà perçus et mis en réserve depuis 2001 puissent être répartis. Un moteur de recherche sur le site du CFC permet aux éditeurs de vérifier s'ils sont susceptibles de toucher des droits supérieurs à 150 euros.
Les éditeurs de presse qui reçoivent ces droits sont par ailleurs tenus de les partager avec leurs auteurs des textes et images utilisés , selon des coefficients établis par le CFC qui varient selon le type d'oeuvre et selon la proportion texte/image au cas par cas. La répartition entre plusieurs auteurs se fait proportionnellement au nombre de textes fournis par chacun, et non pas à leur taille. Seuls les auteurs ayant participé à l'ouvrage de presse au cours de l'année sont éligibles à la répartition de cette même année.
Le CFC souligne à cet égard que la répartition des droits entre les auteurs in fine ne reflète pas la quantité de copies qui a réellement été effectuée sur leurs oeuvres, et qu'elle donne lieu à l'attribution de sommes souvent très faibles au vu du nombre de contributeurs à un même ouvrage de presse .
COMMISSION PERMANENTE DE CONTRÔLE DES SOCIÉTÉS DE PERCEPTION ET DE RÉPARTITION DES DROITS, RAPPORT ANNUEL 2010 (MAI 2011)
* 35 La Lettre du CFC , mars 2011, p. 7.