E. LES PARIEURS DU PMU CONSTITUENT UNE CLIENTÈLE IMPORTANTE ET FIDÈLE
Ces parieurs sont nombreux puisque le PMU en annonce quelques 6,5 millions en 2008 . De 1999 à 2008, ce nombre a cru de 8,3 %. Dans le rapport d'information que votre rapporteur avait publié 2006, les données statistiques fournies à l'époque par le PMU étaient sensiblement différentes .
Il faut reconnaître que l'évaluation du nombre de parieurs, qui fait l'objet chaque année d'un savant calcul effectué par le PMU, est particulièrement difficile, évoqué page 57 du rapport d'information précité. Cette « évaluation » est donc moins significative que la simple connaissance du chiffre d'affaires et on ne peut guère lui accorder une grande importance.
Nombre de parieurs du PMU
(en millions d'euros)
Données de 2009 |
Données de 2006 |
|
1999 |
6 |
6,5 |
2000 |
6 |
6,3 |
2001 |
6,5 |
6,7 |
2002 |
6,5 |
6,8 |
2003 |
6,5 |
6,7 |
2004 |
6,5 |
6,8 |
2005 |
6,5 |
6,8 |
2006 |
6,5 |
|
2007 |
6,5 |
|
2008 |
6,5 |
Source : PMU
Selon le PMU, « le PMU ne dispose pas d'éléments concernant la moyenne hebdomadaire des mises et des pertes des joueurs (tels que l'on peut les trouver dans les analyses de la FDJ). Une telle moyenne concernant les mises ne pourrait, au reste, refléter la réalité, les parieurs de la semaine n'étant pas nécessairement ceux du week-end. Il en est de même s'agissant de la perte moyenne, qui n'apparaît pas pertinente dans le cadre du mutuel, les gains des uns provenant des pertes des autres ».
Les arguments du PMU sont fondés . La notion d'activité de week-end ne représente rien de significatif pour la FDJ, alors que, pour le PMU, elle traduit la réalité de l'organisation d'une majorité des courses. On peut cependant regretter de ne rien disposer dans ce domaine pour les courses de chevaux, car ces éléments seraient fort utiles quand s'engageront (enfin !) des études sérieuses sur le jeu en France.
F. LE RETOUR AUX PARIEURS ET LES PRÉLÈVEMENTS AU PROFIT DE L'ETAT ET DE LA FILIÈRE ÉQUINE
1. Une évolution contrastée de la redistribution depuis le début des années 1990
L'« assiette » de la redistribution financière effectuée par le PMU est représentée par la masse totale des paris constituant le chiffre d'affaires du GIE. Elle intéresse quatre entités : les parieurs, le budget de l'Etat, la filière hippique française et le PMU lui-même pour ses charges de fonctionnement.
Le taux de retour aux joueurs (TRJ) ou parieurs, qui était de 71,9 % en 1991, a connu une période de très faible amélioration jusqu'en 1995 , passant de 71,9 % à 72,2 % (!), suivie d'une période « grise » de détérioration jusqu'en 2001 (69,6 %), et enfin une phase de croissance relativement régulière jusqu'en 2008 (74,8 %). La progression totale est donc de 2,9 points du chiffre d'affaires sur dix-sept années, soit de seulement 0,23 % par an !
Cette amélioration sur longue période n'a donc rien de spectaculaire et le TRJ du PMU français ne figure toujours pas sur le podium des TRJ mondiaux.
Une fois réalisé le TRJ, la redistribution s'effectue par le partage du PBJ entre le PMU qui paie ses charges de gestion, l'Etat qui prélève au profit de son budget, et la Direction des sociétés de courses en charge de la part du prélèvement qui revient directement aux sociétés.
Les prélèvements publics effectués par l'Etat pour son propre budget étaient de 17,8 % en 1991 . A l'exception d'une courte période de deux ans (1997 et 1998), pendant laquelle ils ont connus une faible augmentation, leur taux n'a, depuis, cessé de baisser pour atteindre 11,8 % en 2008 , soit une réduction du tiers en proportion.
Sur une période de 17 ans, cela correspond à une baisse de 2 points par an, ce qui est louable de la part d'un Etat plutôt « croupier » à son habitude.
Les prélèvements en faveur de la filière hippique française constituent un point particulièrement important compte tenu, d'une part, de la valeur économique significative de cette aide apportée à un secteur agricole aussi digne d'intérêt, et d'autre part, de la place qu'occupe ce processus dans les négociations entre la France et la Commission européenne dans la perspective d'une ouverture du marché français aux jeux en ligne.
Ce taux « de retour » à la filière hippique était de 5 % en 1991 et représentait 263 millions d'euros. En 2008, il était de 8 % et représentait 736 millions d'euros.
Enfin les charges de fonctionnement du GIE sont apparemment restées stables entre 1991 et 2008 (5,5 %), mais en fait, cette évolution rassurante sur dix-sept ans masque une période de croissance des frais de gestion assez prolongée , pendant laquelle ceux-ci ont crû de 49 %, passant, en huit ans, de 5,3 % du chiffre d'affaires à 7,9 %.
Cette dérive des dépenses de fonctionnement valut à l'époque au PMU de vives critiques de la part des pouvoirs publics. Une sérieuse reprise en main de la gestion en 1999 permit une réduction progressive et sensible des charges puisque celles-ci baissèrent de 30 %, ramenant, entre 2000 et 2008, leur taux de 7,9 % à 5,5 %, c'est-à-dire pratiquement leur niveau de 1991.
Evolution depuis 1991 du TRJ, des
prélèvements publics
et du prélèvement en faveur
de la filière hippique
(en millions d'euros)
Année |
TRJ |
Prélèvement public |
Fonctionnement du PMU |
Filière hippique |
||||
Montant |
En % des enjeux |
Montant |
En % des enjeux |
Montant |
En % des enjeux |
Montant |
En % des enjeux |
|
1991 |
3.794 |
71,9 % |
942 |
17,8 % |
281 |
5,3 % |
263 |
5 % |
1992 |
3.786 |
72 % |
933 |
17,7 % |
278 |
5,3 % |
264 |
5 % |
1993 |
3.682 |
72 % |
883 |
17,3 % |
285 |
5,6 % |
264 |
5,2 % |
1994 |
3.653 |
72,2 % |
864 |
17,1 % |
297 |
5,9 % |
247 |
4,9 % |
1995 |
3.596 |
72,2 % |
847 |
17 % |
288 |
5,8 % |
247 |
5 % |
1996 |
3.766 |
70,2 % |
884 |
16,5 % |
360 |
6,7 % |
356 |
6,6 % |
1997 |
3.658 |
69,4 % |
910 |
17,3 % |
353 |
6,7 % |
349 |
6,6 % |
1998 |
3.682 |
69,1 % |
930 |
17,4 % |
375 |
7 % |
345 |
6,5 % |
1999 |
3.754 |
69,2 % |
921 |
17 % |
427 |
7,9 % |
327 |
6 % |
2000 |
4.023 |
69,6 % |
954 |
16,5 % |
437 |
7,6 % |
370 |
6,4 % |
2001 |
4.343 |
70,4 % |
979 |
15,9 % |
457 |
7,4 % |
392 |
6,4 % |
2002 |
4.569 |
71,2 % |
976 |
15,2 % |
459 |
7,1 % |
410 |
6,4 % |
2003 |
5.049 |
71,9 % |
1.033 |
14,7 % |
477 |
6,8 % |
461 |
6,6 % |
2004 |
5.478 |
72,5 % |
1.083 |
14,3 % |
481 |
6,4 % |
516 |
6,8 % |
2005 |
5.826 |
72,7 % |
1.126 |
14,1 % |
493 |
6,1 % |
566 |
7,1 % |
2006 |
5.901 |
72,8 % |
1.026 |
12,7 % |
525 |
6,5 % |
653 |
8,1 % |
2007 |
6.546 |
74 % |
1.074 |
12,1 % |
495 |
5,6 % |
727 |
8,2 % |
2008 |
6.924 |
74,8 % |
1.096 |
11,8 % |
506 |
5,5 % |
736 |
8 % |
N.B : Les données de 1991 à 1995 concernent les enjeux pris en France sur les réunions ou courses nationales. A partir de 1996 les données concernent les enjeux pris en France et à l'étranger, sur toutes les courses supports de paris PMU. A partir du 1 er janvier 2007, la présentation des comptes a été affectée par la mise en place du taux de retour aux parieurs. En 2007 et 2008, le financement public intègre les prélèvements sociaux (CSG et CRDS).
Source : PMU
Source : rapport annuel du PMU pour l'exercice 2008