F. LA REDISTRIBUTION AUX JOUEURS ET À L'ETAT
L'étude du taux de retour aux joueurs (TRJ) est très « à la mode » de nos jours. S'il traduit les niveaux différents de générosité des différents opérateurs à l'égard de leurs joueurs et parieurs, on évalue désormais son aptitude à fidéliser la clientèle, à soutenir ou non la compétitivité des jeux et les capacités concurrentielles des opérateurs et des sites.
Aujourd'hui, le ministère des finances soutient fermement que des TRJ par trop généreux pourraient constituer un facteur d'addiction. La Commission européenne conteste le point de vue français et les psychiatres français (comme ils l'ont toujours fait et dans tous les domaines de leur art) professent des opinions complètement divergentes.
Jusqu'ici, les opérateurs français (la FDJ, le PMU et les casinos) ont pu, sans dommages pour eux, accorder des TRJ différents par ce qu'ils n'étaient pas, à proprement parler, concurrents, chacun de ces trois secteurs disposant soit d'un monopole (FDJ et PMU), soit d'une activité totalement encadrée et cantonnée. Il en sera demain tout autrement pour les futurs opérateurs en ligne légaux qui affronteront la concurrence des sites illégaux.
Décomposition des mises sur les jeux de la Française des jeux entre TRJ et prélèvements depuis 1995
(en millions d'euros)
Année |
Montant revenant aux joueurs |
Part du chiffre d'affaires |
Couverture du risque de contrepartie |
Part du chiffre d'affaires |
Montant revenant aux finances publiques |
Part du chiffre d'affaires |
Organisation des jeux |
Part du chiffre d'affaires |
1996 |
2.945 |
57,3 % |
7 |
0,2 % |
1.429 |
27,8 % |
757 |
14,7 % |
1997 |
2.961 |
56,9 % |
4 |
0,1 % |
1.478 |
28,4 % |
761 |
14,6 % |
1998 |
3.101 |
57,0 % |
- 6 |
- 0,1 % |
1.566 |
28,8 % |
782 |
14,4 % |
1999 |
3.325 |
57,7 % |
0 |
0 % |
1.623 |
28,2 % |
813 |
14,1 % |
2000 |
3.834 |
59,1 % |
20 |
0,3 % |
1.752 |
26,9 % |
920 |
14,1 % |
2001 |
4.147 |
59,2 % |
29 |
0,4 % |
1.855 |
26,5 % |
979 |
14,0 % |
2002 |
4.427 |
59,6 % |
41 |
0,6 % |
1.992 |
26,8 % |
969 |
13,1 % |
2003 |
4.670 |
60,0 % |
33 |
0,4 % |
2.085 |
26,8 % |
999 |
12,8 % |
2004 |
5.115 |
59,8 % |
46 |
0,5 % |
2.330 |
27,2 % |
1.062 |
12,4 % |
2005 |
5.325 |
59,7 % |
30 |
0,3 % |
2.505 |
28,1 % |
1.065 |
11,9 % |
2006 |
5.652 |
59,7 % |
23 |
0,2 % |
2.670 |
28,5 % |
1.098 |
11,6 % |
2007 |
5.588 |
60 % |
35 |
0,4 % |
2.633 |
28,3 % |
1.050 |
11,3 % |
2008 |
5.632 |
61,2 % |
24 |
0,3 % |
2.522 |
27,7 % |
1.025 |
11,1 % |
N.B : la rubrique « Finances publiques » inclut le prélèvement au profit du CNDS. La commission d'organisation correspond aux commissions versées à la FDJ pour sa propre rémunération et celle du réseau de distribution.
Source : La Française des jeux
Ces données appellent les quelques remarques suivantes :
- les jeux de la FDJ ont des TRJ différents, fixés par décret, et il peut y avoir des écarts importants selon les jeux puisque le plancher est de 45 % et le plafond de 75 % ;
- le TRJ de la FDJ a augmenté de 3,5 points entre 1995 et 2008 , soit de 6 % ;
- l'évolution des frais de gestion de la FDJ, entre 1995 et 2008, est marquée par une diminution constante , année après année, de cette dépense. De 14,80 % en 1991, le taux est ainsi tombé à 11,14 %, soit une baisse de 24,7 %. Cette évolution, contemporaine d'une croissance de 100 % du chiffre d'affaires pendant la même période, traduit de très remarquables efforts de gestion de l'entreprise ;
- le rapprochement des ratios de TRJ et de frais de gestion montre bien que l'amélioration du TRJ a été entièrement et exclusivement financée par la baisse des frais de gestion . L'Etat, pour sa part, n'y a en rien contribué et a toujours maintenu ses prélèvements à leur taux initial.