c) La prise en compte des dernières estimations de l'Insee semble impliquer une croissance de l'ordre de - 3 % en 2009
Malgré les facteurs de soutien, la dernière note de conjoncture de l'Insee, publiée le 19 mars 2009, suggère que la croissance serait de l'ordre de - 3 % en 2009.
Certes, l'Insee ne fait pas de prévision pour l'ensemble de l'année 2009. Il prévoit cependant une croissance de - 1,5 % et - 0,6 % aux premier et deuxième trimestres 2009. Personne ne peut, à ce stade, savoir ce que sera la croissance au deuxième trimestre, mais la prévision de - 1,5 % pour le premier trimestre, qui s'appuie sur les données dont dispose actuellement l'Insee, est nettement plus pessimiste que ce que prévoyaient les conjoncturistes, qui considéraient généralement que le dernier trimestre de 2008 devait marquer le « creux » de la crise.
Le graphique ci-après indique les principaux scénarios désormais envisageables.
Les principaux scénarios envisageables en matière de croissance du PIB
(croissance de trimestre à trimestre
ou en
moyenne annuelle, en %)
Les chiffres sont arrondis.
* Scénario simplifié permettant de retrouver les ordres de grandeur du Consensus Forecasts de mars 2009 (croissance de - 2 % en 2009 et 0,6 % en 2010). Ce consensus est dépassé, compte tenu des estimations publiées par l'Insee le 19 mars 2009 concernant le PIB du premier trimestre 2009.
Sources : Insee, calculs de la commission des finances
Le scénario en pointillés représente le scénario retenu jusqu'à présent par le consensus : une croissance qui devient progressivement moins négative aux premier et deuxième trimestres de 2009, et redevient légèrement positive à partir de la fin 2009, ce dont il résulte une croissance de l'ordre de - 2 % en 2010 et 0,5 % en 2010.
La prévision de l'Insee pour le premier trimestre de 2009 (- 1,5 %) rend ce scénario caduc. Désormais, trois grands scénarios sont envisageables :
- un premier scénario où, après un « creux » atteint au premier trimestre 2009, la croissance rejoindrait progressivement son taux moyen (comme lors des crises précédentes), ce dont découlerait une croissance en moyenne annuelle 7 ( * ) de - 3 % en 2009 et 1 % en 2010 ;
- un deuxième scénario, où du fait de l'aspect financier de la crise, la croissance demeurerait durablement faible, ce dont découlerait une croissance en moyenne annuelle de - 3 % en 2009 et 0,5 % en 2010 ;
- un troisième scénario, identique au précédent, sauf que la sortie du « creux » serait encore décalée d'un trimestre, et que la croissance serait ensuite nulle, ce dont découlerait une croissance en moyenne annuelle de - 4 % en 2009 et - 0,5 % en 2010.
Au total, il semble donc raisonnable de considérer que la croissance de 2009 sera de l'ordre de - 3 %.
* 7 On rappelle que la croissance du PIB une année donnée est exprimée en « moyenne annuelle », c'est-à-dire en évolution du PIB total par rapport au PIB total de l'année précédente. Comme en 2008 la croissance a été fortement négative au dernier trimestre, une croissance nulle chaque trimestre de 2009 correspondrait à un PIB global plus faible que celui de 2008 (puisqu'on « partirait » de plus bas) : l'« acquis de croissance » serait négatif. On calcule que l'acquis de croissance de 2009 est de - 0,9 %, ce qui signifie que, même si la croissance de trimestre à trimestre était nulle chaque trimestre de 2009, la croissance en moyenne annuelle serait de- 0,9 %.