C. UNE POLITIQUE DESSERVIE PAR UNE CONJONCTURE DÉFAVORABLE ET DE LONGS DÉLAIS DE MISE EN oeUVRE

Le rythme des créations d'emplois est cependant très dépendant de la conjoncture économique, qui a jusqu'ici pesé dans un sens plutôt défavorable. De plus, les réformes de fond engagées par le Gouvernement ne pourront faire sentir leurs effets qu'à moyen terme.

1. Une conjoncture faiblement porteuse

Le niveau des créations d'emplois est naturellement étroitement corrélé au rythme de la croissance ; or, celle-ci est demeurée très modérée depuis le retournement intervenu en 2000, à la suite de l'éclatement de la bulle spéculative qui s'était formée sur les marchés boursiers. Cette période de basse conjoncture fait suite à une période plus favorable qui s'était accompagnée de nombreuses créations d'emplois, ce qui laisse entendre que le retour d'une croissance plus soutenue devrait entraîner une baisse rapide du chômage.

Taux de croissance du PIB

(en %)

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

3,8

2,1

1,2

0,5

2,3

1,9*

2,2*

* moyenne des prévisions des instituts.

Source : rapport économique, social et financier
annexé au projet de loi de finances pour 2005 et prévisions des instituts.

2. De longs délais de mise en oeuvre

Il s'écoule toujours un délai important entre le moment où une décision est prise et annoncée et sa mise en oeuvre effective sur le terrain. Cela s'explique par la longueur de la procédure parlementaire et par le temps nécessaire à la publication des décrets d'application, à la mise en place concrète des dispositifs et à leur appropriation par les acteurs concernés.

De ce fait, plusieurs des réformes engagées commencent seulement aujourd'hui à faire sentir leurs effets. C'est le cas notamment pour les nouveaux contrats aidés qui ne concernent à l'heure actuelle que des effectifs réduits. Au début du mois de juin, le ministère en charge du travail ne recensait qu'un peu plus de 4.000 contrats d'accompagnement vers l'emploi et environ 6.500 contrats initiative-emploi. Les collectivités territoriales, compétentes pour le contrat d'avenir envisagent d'en signer 93.500 en 2005, ce qui est en deçà de l'objectif de 185.000 affiché dans la loi de cohésion sociale.

Le choix de s'en remettre à la négociation collective pour introduire certains changements peut aussi être à l'origine de délais supplémentaires. On comprend ainsi aisément que, dans un contexte de faible activité, peu d'entreprises ou de branches s'empressent de négocier des accords d'assouplissement des trente-cinq heures.

*

Dans ces conditions, le Gouvernement a choisi de donner une nouvelle impulsion à la politique d'emploi afin de restaurer la confiance des Français.

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