B. LE STOCK DE DETTE AUGMENTE
1. Une dette de l'Etat qui s'approche des 900 milliards d'euros
L'annexe du projet de loi de finances 2005 relative aux charges communes ne fournit plus de prévision de l'évolution de la dette négociable et non négociable de l'Etat . A ce stade, on en est réduit à utiliser les situations hebdomadaires.
Evolution de la dette totale de l'Etat
(en milliards d'euros)
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 23/09 |
Dette négociable |
270,85 |
325,11 |
378,13 |
430,77 |
474,33 |
514,82 |
561,08 |
583,92 |
616,28 |
653,30 |
717,21 |
790,1 |
839,66 |
Dette non négociable |
51,02 |
50,03 |
64,66 |
64,89 |
65,56 |
62,72 |
52,95 |
70,44 |
67,18 |
70,53 |
56,16 |
52,66 |
53,05 |
Dette totale de l'Etat* |
321,87 |
375,14 |
442,79 |
495,65 |
539,89 |
577,53 |
614,03 |
654,36 |
683,46 |
723,83 |
773,37 |
842,76 |
892,71 |
* Hors intérêts courus non échus (ICNE)
Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
2. Plus de 1.100 milliards d'euros de dette publique
Pour retracer l'évolution de la dette publique, ne disposant pas de sources dans les documents officiels, on est amené à calculer par déduction en appliquant aux PIB prévu pour 2005 un ratio dette/PIB.
Source : commission des finances
En 2003, dernière année pour laquelle la répartition du stock de dette entre les catégories d'administrations publiques est connue, la dette de l'Etat représentait 80,5 % de la dette totale .
Evolution de la dette des administrations publiques
(en milliards d'euros)
|
Au 31/12/2000 |
Au 31/12/2001 |
Au 31/12/2002 |
Au 31/12/2003 |
||||
|
% du PIB |
|
% du PIB |
|
% du PIB |
|
% du PIB |
|
Etat |
642,2 |
45,2 |
670,6 |
45,4 |
732,8 |
48,2 |
799 |
51,3 |
Organismes divers d'administration centrale |
51,7 |
3,6 |
49,2 |
3,3 |
44,9 |
3,0 |
56,3 |
3,6 |
Administrations locales |
105,7 |
7,4 |
105,8 |
7,2 |
104,1 |
6,9 |
105,3 |
6,8 |
Administrations de sécurité sociale |
12,5 |
0,9 |
13,1 |
0,9 |
14,8 |
1,0 |
31,4 |
2,0 |
Total administrations publiques |
812,1 |
57,2 |
838,7 |
56,8 |
896,6 |
59,0 |
992,1 |
63,7 |
* au sens du traité de Maastricht
Source :
INSEE Première, n° 895 et 961
Pour la première fois en 2003, la dette des administrations publiques a dépassé le seuil de 60 % du PIB, pour s'établir à 63,7 % du PIB. En 2004, ce taux devrait atteindre 64,8 %.
Le graphique ci-dessous montre que, depuis 2001, la France est sortie du cercle vertueux enclenché en 1995 avec une baisse du déficit, qui s'est traduite à compter de 1998 par une baisse du poids de la dette dans le PIB. Il montre également que s'esquisse une spirale ascendante autour d'un axe vertical correspondant à un déficit compris désormais entre 2 % et 3 %, ce qui témoigne d'un évident effet de cliquet à la baisse.
Evolution du déficit public et de la dette publique entre 1992 et 2005
(en % du PIB)
Source : commission des finances
La variation du ratio d'endettement au PIB résulte de trois contributions : un effet « dénominateur », issu de la croissance du PIB nominal et un effet « numérateur » qui correspond à la variation de la dette nominale et qui recouvre lui-même deux facteurs, le déficit public de l'année qu'il faut financer et le solde des flux de créances qui résultent des acquisitions et des ventes d'actifs.
Evolution du déficit public et de la dette publique entre 2002 et 2004
Source : projet de loi de finances pour 2005
Il ressort de ce tableau que, très logiquement, la reprise de la croissance en 2003 et 2004 va avoir un impact favorable sur le ratio dette/PIB en faisant augmenter le dénominateur, ce qui tend à compenser l'accroissement du stock de dettes sous l'effet de l'accumulation des déficits.
Perspective d'évolution de la dette publique 2002-2008
(en points de PIB)
|
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
Dette publique |
58,8 % |
63,7 % |
64,8 % |
65,0 % |
64,6 % |
63,6 % |
62,0 % |
Source : projet de loi de finances pour 2005
Les perspectives pour les prochaines années laissent espérer selon le gouvernement une régression du ratio à partir de 2006 sous l'effet du rétablissement des grands équilibres ainsi que de cessions de titres, dont l'apport pourrait ne pas être négligeable.
Evolution de la dette des administrations publiques dans les programmes de stabilité successifs (scénario à 2,5 % de croissance)
(en points de PIB)
Source : projet de loi de finances pour 2005