3. Une révision à la baisse d'ores et déjà insuffisante pour l'INSEE
La
révision à la baisse de la croissance pour l'an 2000
apparaît d'ores et déjà insuffisante aux yeux de l'INSEE.
En effet, à l'occasion de son point de conjoncture d'octobre 2000,
l'INSEE a été conduit à réviser à la baisse,
une nouvelle fois, la perspective de croissance pour l'année en
cours :
celle-ci est désormais de 3,2 %.
Perspectives de croissance pour 2000 (octobre 2000)
(aux prix de 1995)
|
2000 |
1998 (1) |
1999 (1) |
2000 |
|||
|
1 er T |
2 ème T |
3 ème T |
4 ème T |
|
|
|
PIB (100%) |
0,7 |
0,7 |
0,8 |
0,7 |
3,2 |
2,9 |
3,2 |
Importations (26%) |
3,9 |
3,1 |
1,7 |
2,1 |
11,3 |
3,8 |
12,6 |
(dont marchandises) (23 %) |
4,7 |
3,0 |
1,8 |
2,3 |
12,3 |
4,7 |
14,0 |
Dépense de consommation des ménages (53 %) |
0,8 |
0,2 |
0,8 |
0,6 |
3,5 |
2,3 |
2,6 |
Dépense de consommation des administrations |
0,1 |
0,4 |
0,4 |
0,5 |
0,3 |
2,5 |
1,6 |
FBCF totale (20 %) |
1,9 |
1,7 |
1,7 |
1,2 |
6,6 |
7,2 |
6,4 |
dont : SNF EI (2) (10 %) |
1,4 |
1,9 |
2,1 |
1,9 |
8,3 |
7,6 |
6,6 |
Ménages (5%) |
3,0 |
1,2 |
0,8 |
0,3 |
3,6 |
8,2 |
6,2 |
Exportations (29 %) |
3,6 |
3,9 |
0,9 |
2,0 |
7,7 |
3,8 |
12,1 |
(dont marchandises) (25 %) |
4,4 |
3,8 |
0,8 |
2,2 |
8,8 |
3,8 |
13,2 |
Demande intérieure |
0,7 |
0,4 |
1,0 |
0,7 |
3,9 |
2,9 |
3,1 |
Contributions |
|
|
|
|
|
|
|
Demande intérieure hors stocks |
0,8 |
0,5 |
0,9 |
0,6 |
3,2 |
3,2 |
3 |
Variation de stocks |
- 0,2 |
- 0,1 |
0,1 |
0,0 |
0,6 |
- 0,4 |
0,1 |
Echange de biens et services |
0,0 |
0,3 |
+ 0,2 |
0,0 |
- 0,6 |
0,1 |
0,2 |
(1)
Rappel
(2) SNF EI : Sociétés non financières, entrepreneurs
individuels
La révision des perspectives de croissance pour 2000
opérée en octobre par l'INSEE ne provenait pas d'une
détérioration des perspectives du commerce extérieur plus
prononcée que celle retenue dans les « budgets
économiques » associés au projet de loi de finances
pour 2001. Elle concernait en effet les composantes de la
demande
intérieure
, les stocks des entreprises et la consommation des
ménages.
Elle demeurait toutefois relativement limitée (- 0,2 point de PIB) et
faisait l'hypothèse du retour à un réel dynamisme de la
consommation des ménages dès le troisième trimestre 2000
et au maintien d'un investissement robuste de la part des entreprises.
Cette prévision reposait notamment sur l'hypothèse que la
consommation devrait s'accroître parallèlement aux gains de
pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages en moyenne
annuelle, c'est-à-dire de 2,5 %.
Dans le cadre du rapport sur le projet de loi de finances pour 2001, votre
rapporteur général estimait ainsi que «
les
révisions somme toute plutôt modérées des
perspectives de croissance pour 2000 tranchent avec la nette dégradation
des perspectives des agents économiques dont témoignent les
enquêtes de conjoncture réalisées au cours de
l'été
».
Les premiers résultats des comptes nationaux pour le troisième
trimestre 2000, qui ont été publiés par l'INSEE le 24
novembre dernier, confirment cette intuition.
En effet, pour le troisième trimestre 2000, la progression du PIB
pourrait être légèrement inférieure aux
prévisions (+ 0,7 % au lieu de + 0,8 %).
Cette nouvelle réestimation à la baisse résulte notamment
de deux effets contraires :
- d'un côté, la progression de la
consommation
a
été moitié moindre que prévu (+ 0,4 % au lieu de +
0,8 %).
- de l'autre, les
stocks
des entreprises se sont considérablement
accrus au troisième trimestre, puisque la contribution des stocks
à la croissance aurait été de + 0,5 point de PIB.
Cette seconde évolution est d'interprétation difficile :
lorsqu'il résulte d'un choix des entreprises, le restockage est le signe
d'anticipations favorables ; en revanche, lorsqu'il résulte de
débouchés insuffisants, le développement des stocks est un
signe avant-coureur de ralentissement de l'activité.