II. LES FORCES DE PROJECTION
La
fonction de projection de puissance, avec le groupe aéronaval (GAN), ou
de projection de forces, avec le groupe amphibie, est la fonction principale
des forces classiques de la Marine. Elle doit être prête à
agir en association ou en complément des forces des autres armées
et, si nécessaire, dans un cadre multinational.
L'opération " Force alliée "
en a
été un exemple. Les forces aéronavales françaises
(Task Force 470) ont montré qu'elles étaient parfaitement
capables de s'intégrer dans ce dispositif interarmées et
interallié. Elles ont pu y jouer un rôle clef grâce
principalement aux
capacités combinées du porte-avions et d'un
SNA.
L'apport du porte-avions a été déterminant, non
seulement en termes de capacités opérationnelles, mais
également en termes de visibilité politique en appui des
ambitions de la France.
L'engagement du porte-avions Foch a apporté une contribution
essentielle par ses capacités de mobilité, qui lui ont permis de
se positionner au plus près des objectifs à traiter. Ainsi, sa
grande réactivité a notamment favorisé l'utilisation du
groupe aérien pour les missions d'appui aérien avec court
préavis (240 missions effectuées) ainsi que de recherche et
sauvetage de pilotes.
En revanche,
le groupe aérien, dans l'attente de ses premiers Rafale,
était dépourvu d'avions de défense aérienne. De
plus, la Marine n'a pu assurer une permanence de frégates
antiaériennes au sein du groupe aéronaval.
En effet, les
amputations réalisées sur l'entretien programmé des
matériels de la flotte à l'occasion du budget 1998 ont conduit
à reporter les périodes d'entretien des frégates Suffren
et Duquesne. Celles-ci n'ont donc pas été disponibles pour
les opérations du Kosovo. Cela a conduit à intégrer
pendant plusieurs mois une frégate britannique au sein du groupe
aéronaval français, illustration en retour d'une parfaite
interopérabilité. Néanmoins, l'importance du rôle
joué par les frégates antiaériennes pendant les
opérations confirme la nécessité de la réalisation,
dans les délais prévus, du programme des futures frégates
anti-aériennes " Horizon ", destinées à
remplacer le Suffren et le Duquesne à partir de 2005.
Le Foch a cependant dû quitter la zone d'opérations sans
pouvoir être remplacé
pour recevoir une maintenance
indispensable. Ses capacités de catapultage avaient, en effet,
été utilisées au maximum.
Enfin, il convient de souligner que l'action conduite par le groupe
aéronaval en Adriatique aurait globalement été
réalisée de façon équivalente à 7000
kilomètres de la métropole - il aurait simplement fallu faire
appel à un second pétrolier ravitailleur.
A. L'ENTREE EN SERVICE DU PORTE-AVIONS " CHARLES DE GAULLE "
Le
porte-avions " Charles de Gaulle " est un programme qui se termine
puisqu'il
entrera au service actif en 2000
.
Les dernières AP seront mises en place en 2000 (51 millions de francs).
Les
crédits de paiement s'élèveront à
362 millions de francs
dont 13 millions pour l'acquisition d'un
filet anti-nageurs à Toulon et 30 millions pour financer la mise en
place d'une capacité de transmission satellite à haut
débit.
Le coût total du programme
(développement,
industrialisation, logistique et PA n°1)
est estimé à
19 514 millions de francs
.
Avant son entrée en service, le Charles de Gaulle sera revenu à
quai un peu plus de cinq mois afin d'effectuer sa remise à niveau
après essais (RANAE), opération parfaitement normale dans tout
grand programme naval. Il y sera procédé à des ajustements
qui n'ont pas non plus de caractère exceptionnel compte tenu de la
durée du programme et de sa complexité. Les surcoûts
occasionnés sont pris en charge par les industriels dans le cadre de
leurs contrats.
Le porte-avions est l'élément essentiel du groupe
aéronaval (GAN). Par sa présence, il entretient la menace de la
puissance de feu de ses avions d'assaut, qui peut se concrétiser
à tout instant en mer ou dans la profondeur d'un territoire.
Il participe aussi à la stratégie de dissuasion nucléaire
par sa capacité à délivrer une frappe d'ultime
avertissement sur des objectifs navals ou terrestres.
Le porte-avions " Charles de Gaulle " lors de son admission au
service actif, en 2000, n'aura pas la totalité de ses
équipements. En raison des décisions budgétaires prises
à l'occasion de la loi de programmation 1997-2002 et de la revue des
programmes, deux programmes ont pris du retard. C'est ainsi que
la
première unité de Rafale, en version air-air, ne sera
constituée qu'en 2001 et que les missiles Aster
du système
d'autodéfense ne seront
livrés qu'en 2000
. La
première flottille d'interception équipée de Rafale sera
au complet en 2002 avec dix avions. Il sera cependant possible, dès
2001, de réunir un groupe d'intercepteurs de nouvelle
génération à bord du porte-avions.
La capacité de défense aérienne du groupe aéronaval
sera donc amoindrie jusqu'en 2002. Toutefois, la présence des Hawkeye
permettra d'atténuer cette faiblesse en donnant une meilleure
connaissance des mouvements adverses.
Il faut rappeler qu'un deuxième porte-avions doit, si les conditions
économiques le permettent, être construit lors de la prochaine loi
de programmation. La commande du deuxième porte-avions est prévue
au delà de 2002 pour une admission au service actif prévue en
2012. La construction du second porte-avions doit permettre d'assurer la
permanence du groupe aéronaval français, comme l'avaient fait
pendant plus de 30 ans les porte-avions Foch et Clemenceau.
Le premier porte-avions étant construit, la question est
désormais posée de savoir si un deuxième sera mis en
chantier.
La réflexion est d'ores et déjà
engagée dans le cadre de la préparation de la loi de
programmation pour 2003-2008 et des évolutions de la défense
européenne.
B. LA PROFONDE ÉVOLUTION DU MATÉRIEL AÉRIEN
1. Evolution du parc d'aéronefs
L'essentiel de l'évolution tient
à la
disparition
d'ici la fin de l'année 1999 des 10 Crusader F8P encore en service ainsi
que la diminution du parc de Super Frelon ramené de 16 à 9
appareils. S'y ajoute la disparition en 2000 des Etendard Photo et des
Alizé.
Deux des trois Hawkeye commandés sont maintenant en ligne et 3 nouveaux
Rafale seront livrés à la Marine en 2000.
L'année 2000 est donc marquée par
le retrait de la partie la
plus ancienne de l'aviation embarquée du Foch, tandis que le Charles de
Gaulle et les appareils modernisés ou les avions nouveaux entrent en
service.
L'évolution prévisible du parc des avions de combat
embarqués et des hélicoptères moyens-lourds fait l'objet
des tableaux ci-dessous :
Le parc Atlantique 2 de patrouille maritime évoluera de 28 à
24 appareils tandis que les Falcon 50 de surveillance maritime passeront
de 2 à 4 exemplaires. Le troisième et denier Hawkeye sera
livré en 2003.
Aviation embarquée (au 1 er juillet 1999) |
|||||
Type |
en parc |
en ligne |
âge moyen |
retrait du service |
remplacement |
F8 P(Crusader) |
9 |
8 |
34 A 9M |
31.12.99 |
Rafale M (à partir de 2001) |
SEM (Super Etendard) |
52 |
28 |
19 A 3M |
2007/2010 |
Rafale M (à partir de 2006) |
E4PM (Etendard Reco) |
5 |
4 |
35 A |
01.08.00 |
Super Etendard modernisé équipé d'un châssis de reconnaissance |
ALH (Alizé) |
9 |
8 |
38 A 10 M |
2000 |
Hawkeye |
E-2C (Hawkeye) |
2 |
2 |
1 A |
Livraison du dernier en 2003 |
3 appareils prévus au total |
RFM (Rafale Marine) |
0 |
0 |
- |
Livraison à partir de 2000 |
60
appareils prévus
|
Patrouille maritime (au 1 er juillet 1999) |
|||||
ATL2 (Atlantique 2) |
28 |
18 |
6 A 4 M |
2020/2025 |
|
Surveillance maritime (au 1 er juillet 1999) |
|||||
F 50 M (Falcon 50 Marine) |
0 |
0 |
- |
livraison en 1999 (2 appareils) |
4 appareils prévus au total |
DA 200G (Gardian) |
5 |
4 |
16 A 2 M |
2014/2020 |
|
2. Le Super-Etendard modernisé (SEM)
Pour
faire face à l'évolution de la menace et compte tenu de
l'ancienneté des appareils,
une modernisation des Super-Etendard a
été décidée pour assurer les missions
jusqu'à la livraison des Rafale au standard F2 air-sol, à partir
de 2006 et F3 polyvalent.
Elle a conduit à l'intégration du nouveau radar
Anémone, l'installation d'un combiné de visualisation
" tête haute/tête moyenne ", la création de
deux nouveaux points d'emport sous voilure et enfin la modernisation
du calculateur et du système d'attaque. Ces modifications permettent
d'équiper le SEM des missiles AS 30 Laser et de bombes guidées
laser. Des modifications complémentaires permettront de donner au SEM
une capacité d'attaque au sol de précision de nuit.
Hors attrition, le parc de SEM comprendra
52 avions à l'issue de la
dernière livraison en 2005
.
En 2000, 68 millions de francs de crédits de paiement sont inscrits
pour le développement et 130 millions de francs pour la production.
3. Le programme Rafale
Le
programme Rafale pour la Marine vise au
remplacement de trois types d'avions
en service :
-
le Crusader
(mission de supériorité aérienne
au profit de la force navale) ;
-
le Super-Etendard modernisé
(mission d'assaut contre la
terre ou à la mer avec armement conventionnel ou nucléaire) ;
-
l'Etendard IV PM
(mission de reconnaissance à la mer ou
à terre).
Le nombre d'exemplaires prévus est de 60
. La commande de 10
avions avant 1997 correspond à la première flottille qui sera
constituée de Rafale M au standard F1 de défense aérienne.
Le premier avion (M1) a été livré en 1999 et est
affecté dans un premier temps au développement ; il sera
rendu à la Marine en 2002. Un deuxième avion livré
à la Marine (M2) arrivera à Landivisiau dans le courant de
l'été 2000, le M 10 au premier trimestre 2002.
La commande 7+8 en 1999 correspond à la commande globale qui a
été notifiée le 9 juin 1999 à l'avionneur dans le
cadre d'une réduction des coûts (commande de 48 avions (15 Rafale
M) dont une tranche ferme de 28 (7 Rafale M) et une tranche conditionnelle de
20 (8 Rafale M), qui doit être affermie avant 2002, sous peine de
dédit).
Le coût total du programme est de 191 550 millions de francs dont 43
975 millions pour le développement et 147 575 millions pour la
production. La part de la Marine s'élève à 41 500 millions
de francs dont 7 000 millions de francs pour le développement et 34 500
millions pour la production.
Par ailleurs, dans le cadre de la " communalité " maximum des
moyens mis en oeuvre, il a été décidé que la
formation spécifique sur Rafale serait commune à l'armée
de l'Air et à la Marine dès lors que les deux armées
auraient reçu leurs premiers appareils. C'est donc à partir de
2005 qu'un escadron de formation Rafale devrait voir le jour, avec pour mission
de former les futurs pilotes de Rafale Marine et Air.
4. Le Hawkeye
Grâce à ses moyens de détection lointaine
et de
liaisons de données automatiques, l'E-2C Hawkeye est en mesure de guider
et informer les aéronefs de combat en mission d'assaut ou
d'interception, assurer la sûreté de la force navale,
élaborer et diffuser la situation tactique de zone.
Le programme " avion de guet embarqué " prévoit
d'acquérir
trois aéronefs E-2C Hawkeye auprès de l'US
Navy
. Les deux premiers appareils ont été commandés en
avril 1995 et livrés à la marine nationale respectivement en
décembre 1998 et en avril 1999 . Une
lettre d'intention pour la
commande du troisième
avion de guet embarqué
a
été signée le 13 novembre 1998.
Le contrat relatif
à sa
commande ferme devrait être signé en janvier
2001
. Il sera
livré
, dans un standard évolué,
en 2003
. Les deux premiers aéronefs seront alors remis à
niveau.
La procédure d'acquisition, dite de " Foreign Military
Sales " (FMS),
est particulière.
Elle permet, moyennant
une redevance fixe de 3%, de bénéficier des mêmes
conditions de vente que l'US Navy. Cette acquisition de trois avions
représente, d'après le CPRA ( Comité des prix de revient
des fabrications d'armement), un achat sur étagère d'un
caractère exceptionnel par son
poids financier, proche de 6 milliards
de francs
(francs 1998), ainsi que par la procédure utilisée.
La conduite du programme fait ressortir,
selon le CPRA, un coût
excessif de la gestion des compensations industrielles
par Grumman pour
lesquelles il serait bon qu'un pôle de compétence soit
développé au sein de la DGA.
5. L'hélicoptère NH 90
Afin
d'assurer le remplacement de ses hélicoptères de combat Lynx et
de maintenir une capacité de soutien actuellement dévolue aux
Super-Frelon, la Marine devrait
acquérir 27
hélicoptères de type NH 90, 14 en version
" combat "
pour la lutte anti-sous-marine et antinavire et
destinés aux frégates de premier rang et
13 en version
" soutien "
pour assurer à la fois la logistique des
forces navales à partir notamment des porte-avions et des TCD
(Transport de chalands de débarquement) et le secours maritime hauturier.
Ce programme, mené en coopération avec l'Allemagne, l'Italie et
les Pays-Bas au profit de quatre marines, trois armées de terre et deux
armées de l'air, est en phase de développement jusqu'en 2002. Sur
619 appareils, 160 sont prévus pour la France.
Le contrat marquant le début de la phase industrialisation et production
devrait être signé assez prochainement entre la NAHEMA (agence
OTAN représentant les quatre Etats) et NHI (groupement des quatre
industriels).
La loi de programmation militaire prévoit la commande de onze
appareils d'ici fin 2002
. L'opportunité d'une commande globale est
actuellement à l'étude. La
livraison
de ses
hélicoptères à la Marine est prévue
entre 2005
et 2011
, au rythme de 4 hélicoptères par an.
Le projet de budget pour 2000 prévoit 320 millions de francs d'AP et
221 millions de francs de CP pour le développement. Le coût total
du programme est actuellement estimé à 10,7 milliards de francs
pour la Marine.
C. LES BÂTIMENTS DE SURFACE
1. Les frégates antiaériennes " Horizon "
Le
besoin de la Marine est de quatre frégates antiaériennes
(format Marine 2015).
La mission prioritaire de ces bâtiments est d'assurer l'escorte
antiaérienne d'un groupe aéronaval constitué autour d'un
porte-avions type "Charles de Gaulle ", ou l'escorte d'un groupe de
bâtiments peu ou pas armés comme, par exemple, une force amphibie
ou anti-mines.
Les deux premiers exemplaires
du programme actuel, dont la
commande
est prévue par la loi de programmation 1997-2002
, sont
destinés à remplacer les frégates " Suffren " et
" Duquesne ", admises au service actif respectivement en 1967 et en
1970. L'objectif est de disposer de
la première
frégate
" Horizon " lors de la sortie de la première période
d'entretien et de réparation du porte-avions " Charles de
Gaulle "
en 2005.
Les deux derniers exemplaires de ce programme devront remplacer les deux
frégates type " Cassard " en 2010 et 2012, dates
prévues du retrait du service actif de celles-ci.
Le 25 avril dernier, lors du sommet de Washington, les ministres de la
défense français, britannique et italien, prenant acte du fait
que l'organisation et l'offre commerciale proposées par le maître
d'oeuvre industriel (composé de GEC-Marconi, de DCN/International et
d'Orizzonte) ne correspondaient pas aux clauses prévues, ont
déclaré qu'il n'était plus envisageable de poursuivre le
programme en commun dans les conditions qui avaient été
envisagées initialement.
Cette décision était la conséquence logique de
l'échec des négociations entre les différents industriels
en matière de maîtrise d'oeuvre d'ensemble et de
répartition des tâches, mais aussi de l'impossibilité
d'aboutir à un projet suffisamment commun du fait d'exigences
spécifiques aux trois nations.
La poursuite d'une coopération avec l'Italie a été
décidée début septembre après accord sur la
définition d'une frégate antiaérienne commune
.
Outre
la première de la série, dont la commande est
prévue en 2000
, les ressources inscrites en programmation devraient
permettre la commande d'une
deuxième frégate en 2001
. La
commande de la première frégate a été permise par
un prêt de 2 milliards d'autorisation de programme par l'armée de
l'Air et l'activation de 3 milliards d'AP non utilisées en 1999 puisque
la commande avait été repoussée.
Montant prévisionnel des dépenses et des ressources
|
|
|
Programmation (MF 1998) |
||
|
|
PLF 2000 |
2001 |
2002 |
Période 2001-2002 |
Ressources prévues |
AP |
2 800 |
2 779 |
400 |
3 179 |
|
CP |
385 |
961 |
1 623 |
2 584 |
2. Programme NTCD
Le
programme "NTCD" (nouveau transport de chalands de débarquement) a pour
objet la construction de
deux bâtiments amphibies
permettant, avec
la Foudre et le Siroco, de conduire des opérations amphibies. Les deux
NTCD devront être admis au service actif en 2004 et 2006, dates du
désarmement de l'Ouragan et l'Orage.
Bâtiments d'un tonnage de l'ordre de 16 000 tonnes à pleine
charge, les NTCD
pourront embarquer 450 hommes, 60 véhicules, au
minimum 6 hélicoptères et 2 engins amphibies de classe 70
tonnes.
La phase préparatoire du programme NTCD vient de s'achever. Le programme
va entrer en stade de conception.
La revue des programmes a financièrement fortement contraint le
programme en en fixant l'enveloppe budgétaire. Les travaux conduits lors
du stade préparatoire ont permis de fixer un
premier cadrage de
coût du programme à 3 650 millions de francs grâce à
une démarche comparative.
Elle a pour objet d'étudier et
d'adopter des solutions techniques, technologiques et industrielles
susceptibles de générer des gains financiers nécessaires
à sa réalisation. Elle est placée sous la
responsabilité de la DGA. Cette démarche doit permettre
également à la DCN d'améliorer sensiblement ses
méthodes et son organisation en les comparant avec les pratiques de
l'industrie civile voire en s'appuyant sur celle-ci (sous-traitance pour le
développement et la réalisation de sous-ensembles). La
démarche comparative sera poursuivie lors du stade de conception.
La
première commande est prévue en 2001.
D. LES ARMEMENTS
1. Programme " famille sol-air futur " (FSAF)
La
France et l'Italie sont associées depuis 1988
au sein du programme
"Famille Sol Air Futur" destiné à équiper leurs forces
armées de systèmes de défense aérienne
adaptés à la menace missiles des années 2000-2010.
Ce programme doit fournir :
- aux marines française et italienne, un système
d'autodéfense antimissile (SAAM) ;
- aux armées de terre et de l'air françaises, ainsi qu'à
l'armée de terre italienne, un système de défense de zone
(SAMP/T : sol air moyenne portée/terre).
Le besoin naval de défense de zone, initialement compris dans FSAF, a
été reporté sur un programme séparé mais
fortement lié, le PAAMS, de manière à permettre une
ouverture de la coopération à la marine britannique.
Le système SAAM est un
système d'armes courte portée,
à capacité multicibles, destiné à être
embarqué
sur des bâtiments de surface de tonnage
supérieur à 2000 t, pour leur
autodéfense
antiaérienne, y compris contre les missiles antinavires.
Le système comprend :
- une conduite de tir basée sur un radar multifonctions (Arabel pour la
France et EMPAR pour l'Italie) ;
- un système de lancement vertical, qui comprend entre 2 et 6 lanceurs
(4 dans le cas du porte-avions " Charles de Gaulle ") ;
- des missiles Aster 15.
Le premier bâtiment équipé
de système SAAM
est le porte-avions " Charles de Gaulle ".
Au delà, il
est envisagé d'équiper les 8 frégates anti-sous-marines de
nouvelle génération à partir de 2009.
327 millions de francs en autorisations de programme et 272 millions de
francs en crédits de paiement sont prévus en 2000
pour le
financer, alors que sont
coût global
est estimé, pour la
France, à
2 481 millions de francs.
2. Programme PAAMS (principal anti air missile system)
Le PAAMS
est appelé à être développé dans le cadre
d'un programme trilatéral qui associe la France, l'Italie et le
Royaume-Uni.
Il a notamment pour objectif de fournir aux frégates
" Horizon " un système capable de
protéger une force
maritime de missiles aérodynamiques supersoniques.
Le système comprend une conduite de tir fondée sur un radar
multifonctions, 6 lanceurs verticaux et 48 missiles Aster 15 et 30. La France
et l'Italie ont choisi le radar Empar issu du programme FSAF ; le Royaume-Uni a
pour sa part obtenu de développer son propre radar de conduite de tir,
le Sampson.
Le contrat global tripartite pour le développement et la fourniture
des premiers systèmes
concernant l'ensemble des deux variantes
(Empar et Sampson)
a été signé en juillet 1999
.
Cette action permettra de tenir les délais.
L'entrée en
service des premiers systèmes est prévue en 2005 sur les
frégates " Horizon ".
Ce programme est doté
en 2000 de 776 millions de francs
d'autorisations de programme et de 643 millions de francs de crédits de
paiement.
3. Le missile antinavires futur (ANF)
L'ANF
est destiné à
remplacer les missiles de la famille Exocet
à partir de 2005. Il a pour vocation de fournir aux frégates
un système antinavires
suffisamment dissuasif pour tenir
l'adversaire hors de portée de ses armes. La capacité de
pénétration du missile ANF reposera sur sa vitesse supersonique,
sa manoeuvrabilité et sur un autodirecteur dérivé de la
version la plus récente de l'Exocet. L'architecture globale du
système sera identique à celle de ce dernier.
Il équipera en premier lieu
les frégates " Horizon "
à partir de 2005,
le Rafale en 2008 et à terme le SMAF
(sous-marin d'attaque futur), sous réserve de faisabilité.
La phase de définition du programme ANF (version mer-mer) est
achevée. Le document d'orientation prévoit de passer à
l'industriel une commande globale relative au développement, à
l'industrialisation et à la
fabrication de 200 missiles et 7
installations de tir pour un montant de 3 382 millions de francs.
4. Programme de torpille légère MU90
70
millions de francs d'autorisations de programme et 469 millions de
crédits de paiement seront inscrits en 2000 pour financer la commande
pluriannuelle de 300 torpilles lancée en 1997.
La torpille légère MU90 est issue des programmes italien A290 et
français Murène. Un accord de coopération a
été signé en 1991. Le développement de la MU90 est
achevé et la production a débuté.
Les deux marines veulent se doter de 600 torpilles chacune. Une première
commande globale franco-italienne de 500 torpilles (dont 300 pour la France) a
été notifiée en janvier 1998.
Les premières
livraisons devraient intervenir en 2001.
L'Allemagne est associée au programme : la marine allemande a
commandé 285 torpilles en janvier 1998 et STN/ATLAS fabrique le moteur
de la MU 90, ce qui représente 10 % de part industrielle.
5. Programme de missile porte-torpille Milas
Un
accord de coopération entre la France et l'Italie avait
été signé en 1986 pour développer un missile
porte-torpille successeur du Malafon. Il portera une torpille
légère MU90. Il est destiné à équiper les
bâtiments majeurs de lutte anti-sous-marine.
La France a décidé l'abandon du programme
après la
revue des programmes (économie de 1,2 milliards de francs sur la
période 1998-2010). La marine nationale
s'est, néanmoins,
engagée à financer la fin du développement. 17 millions de
francs en crédits de paiement sont inscrits à ce titre pour
2000.
La marine italienne a l'intention de poursuivre seule la production du missile.