E. LA TENTATIVE DE RÉFORME DE L'HOSPITALISATION PRIVÉE : LA QUESTION OUVERTE DE L'HOSPITALISATION PUBLIQUE
L'hospitalisation n'est présente dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 qu'au travers de l'article 24 qui inaugure une réforme du mode de régulation applicable aux cliniques privées.
1. Le vide de la politique hospitalière
Les
différents aspects de la politique hospitalière du Gouvernement
laissent rêveur devant le vide dont elle fait l'objet.
L'accréditation a commencé en 1999 avec seulement
40 établissements engagés. Ceux-ci suivent dans une
démarche volontaire les recommandations du manuel définitif que
l'ANAES a publié seulement à la fin du premier semestre de
l'année. Pour 2000, 200 établissements devraient entamer la
procédure : évaluation, amélioration de la
qualité, de l'organisation, de l'hygiène, de la satisfaction des
patients, de mise en place de bonnes pratiques cliniques et de
références. L'objectif de 1996 était d'avoir
accrédité l'ensemble des établissements d'ici à la
fin de 2001. Votre rapporteur craint ainsi que l'objectif ne puisse être
atteint.
Par ailleurs, l'accréditation paraît avoir surtout concerné
les bâtiments et les normes de sécurité, plus que les
éléments directement liés à la santé et aux
pratiques médicales.
La politique hospitalière brille par son absence et ses inconnues.
La première inconnue est la politique régionale. Le Parlement ne
connaît ni des schémas régionaux d'organisation sanitaire
ni des dotations hospitalières, ni, ce qui est plus grave, des
interactions entre ces deux informations. La carte des disparités
régionales est pourtant éloquente et votre rapporteur pour avis
ne peut que déplorer ce manque d'information qui ramène
l'autorisation parlementaire a un chèque en blanc.
La réforme de la pathologie constitue une seconde grande inconnue.
L'ensemble de la profession hospitalière réclame une telle
réforme. La loi sur la couverture maladie universelle a ouvert la voie
à des expérimentations de tarification par pathologie, ce dont
votre rapporteur pour avis ne pourrait que se réjouir si ces initiatives
avaient vraiment commencé.
Or force est de constater que la loi de financement est muette sur ce point. De
nombreux préalables sont en effet nécessaires comme la
réforme des systèmes d'information, afin de disposer de
données fiables et surtout comparables entre cliniques et
hôpitaux. Le PMSI, le point ISA, les pondérations pour recherche
et enseignement, autant d'instruments qui paraissent atteindre leurs limites et
pour lesquels il aurait été important que le projet de loi de
financement propose des évolutions.
a) L'inconnue de la politique régionale
(1) Les dotations régionales
Les dotations hospitalières ont été communiquées au début de l'examen en séance publique du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l'an 2000 à l'Assemblée empêchant les députés de se prononcer de façon attentive et nuisant fortement au travail de contrôle du Parlement. Leur lecture semble montrer une réduction des inégalités hospitalières par effet de rattrapage des régions les moins favorisées comme la Picardie.
Les
dotations régionalisées de dépenses hospitalières
pour 2000,
région par région (hors soins de longue
durée)
(en milliards de francs)
Région |
Dotations régionalisées |
Taux
d'évolution
|
Alsace |
9,17 |
2,46 |
Aquitaine |
12,05 |
2,27 |
Auvergne |
6,03 |
2,27 |
Bourgogne |
6,52 |
2,71 |
Bretagne |
13,37 |
2,39 |
Centre |
8,87 |
2,51 |
Champagne-Ardenne |
5,71 |
2,52 |
Corse |
1,03 |
2,10 |
Franche-Comté |
5,06 |
2,57 |
Ile-de-France |
59,43 |
1,25 |
Languedoc-Roussillon |
9,09 |
2,14 |
Limousin |
3,74 |
2,27 |
Lorraine |
11,96 |
2,33 |
Midi-Pyrénées |
10,60 |
1,84 |
Nord-Pas-de-Calais |
16,34 |
3,55 |
Basse-Normandie |
6,82 |
2,43 |
Haute-Normandie |
6,78 |
2,55 |
Pays de la Loire |
12,21 |
2,42 |
Picardie |
8,02 |
3,80 |
Poitou-Charentes |
6,52 |
3,78 |
Provence Alpes Côté d'Azur |
19,98 |
1,91 |
Rhône Alpes |
25,38 |
2,15 |
France Métropolitaine |
264,69 |
2,20 |
Guadeloupe |
1,67 |
3,85 |
Guyane |
0,69 |
3,87 |
Martinique |
2,14 |
3,81 |
Réunion |
2,50 |
3,90 |
DOM |
7,01 |
3,86 |
France entière |
271,69 |
2,24 |
Source : ministère de l'emploi et de la
solidarité.
Cependant le rapport de la Cour des comptes montre les limites fortes à
cette politique par dotation :
" il ne semble pas que la
méthode de répartition retenue par le ministère de
l'emploi et de la solidarité aboutisse à l'objectif
recherché c'est à dire à une réduction des
inégalités géographiques, qui tienne compte des besoins
sanitaires. Et, au sein des régions, les péréquations
entre établissements opérés par les ARH mènent
à des dotations qui dépendent de l'enveloppe régionale et
qui peuvent donc différer entre hôpitaux présentant des
coûts voisins mais situés dans des régions distinctes. Il
serait nécessaire de modifier l'ensemble des modalités de
répartition et de péréquation, en distinguant nettement ce
qui relève de l'offre de ce qui est relatif au coût. La
résorption des coûts dans les établissements où ils
sont manifestement excessifs (notamment l'AP-HP et plus
généralement l'Ile-de-france), devrait être explicitement
programmée sur plusieurs années. "
55(
*
)
.
Les indicateurs pour 1999 ont été : un indicateur de besoins
de soins tenant compte de la population, de ses caractéristiques et de
la part du secteur public ; un indicateur de performance avec le point
ISA ; un indicateur de flux entre les régions pour tenir compte des
transferts ; un indicateur de besoin de santé en liant taux de
mortalité et caractéristiques. Le principal reproche que l'on
peut faire à cette batterie de données est de s'appuyer sur des
volumes d'activité et non sur la valeur de cette activité. Comme
le note la Cour des comptes, cela ne permet pas de distinguer ce qui
relève de l'offre de ce qui relève de la performance, conduisant
à doter des régions considérées comme
sous-équipées alors qu'elles ne le sont peut-être pas tant
que cela. Enfin, la Cour regrette que les masses salariales ne soient pas
prises en compte, ce qui n'incite pas les établissements à
engager une politique de résorption de leurs sureffectifs qui
permettrait de s'engager sur la voie d'un rééquilibrage dans un
domaine où les inégalités sont le plus criantes.
(2) Les SROS 1999 / 2004
Les SROS
de nouvelle génération s'inscrivent dans le cadre des
priorités affichées par le Gouvernement : ouverture de
l'hôpital, lutte contre la douleur, personnes âgées, lutte
contre l'alcoolisme et le tabagisme, accompagnement des mourants,
sécurité sanitaire, réseaux de soins en
cancérologie et périnatalité. Chaque ARH a pu
également déterminer ses propres objectifs. Au total, les SROS
ont une large portée :
• améliorer le service sanitaire rendu à la population en
termes de qualité et de sécurité (par exemple pour les
urgences, la périnatalité, la cardiologie et les personnes
âgées) ;
• réduire les inégalités d'accès aux soins
(volet spécifique à la précarité, soins de suite et
réadaptation, cancérologie, réseaux) ;
• permettre le développement d'activité nouvelles ou
insuffisamment mises en oeuvre, comme les soins palliatifs ou la lutte contre
la douleur.
Sur le plan des restructurations, après la fermeture ou l'adaptation de
17 000 lits dans le cadre des premiers SROS 1994-1999, le Gouvernement
prévoit la suppression ou la reconversion de 24 000 lits d'ici
à 2004.
Votre rapporteur pour avis salue ces objectifs qui rejoignent ses propositions
anciennes. En revanche, il constate le décalage énorme entre ces
objectifs et les moyens mis en oeuvre.
Les fonds (FIMHO et FASMO) se mettent en place trop lentement et avec des
moyens en décalage avec les besoins (500 millions prévus pour les
deux en 2000 alors que la CNAMTS proposait dans son plan stratégique
5 milliards de francs par an). Par ailleurs, l'hôpital public
continue à bénéficier d'une forte augmentation de la
partie de l'ONDAM lui revenant (2,5 % selon le communiqué de presse sur
les SROS, 2,4 % selon les précédentes annonces). Comment penser
restructurer sans toucher aux sites et aux personnels ? Comment faire
mieux utiliser les dépenses hospitalières si on continue à
les faire progresser plus vite que la seule inflation ?
Sans ignorer que les réformes hospitalières ont un effet
financier très étalé dans le temps, votre rapporteur pour
avis estime que ces annonces de SROS aboutiront à la fois à
mécontenter (24 000 lits touchés) sans réellement
porter de fruits faute d'un affichage financier clair de maîtrise et de
réorientation des dépenses hospitalières.
b) Le poids croissant des dépenses de personnel
Il
convient de noter qu'une large partie des suppléments de dotations (2,4
% sur la réalisation de 1999 - 253,5 milliards de francs - soit 6
milliards de francs) serviront à prendre en charge les augmentations de
frais de personnel. Le prochain accord sur la CNRACL devrait ainsi
renchérir le coût des cotisations employeurs de la fonction
publique hospitalière de 365 millions de francs en 2000 (450
millions en tenant compte des établissements de long séjour et
médico-sociaux non compris dans le champ de dotations
hospitalières) et 900 millions de francs en 2001.
Par ailleurs, le simple jeu du glissement vieillesse technicité (GVT)
pour 2000 est estimé à 1,4 milliard de francs dans le champ de
l'ONDAM. L'application de l'accord salarial Zucarelli dans la fonction publique
hospitalière créera quant à lui un surcroît de
charge de 2,3 milliards de francs.
Au total, les frais de personnel
confisqueront plus de 68 % de la hausse de dotation pour 2000
. Cela
illustre une fois de plus les limites de toute politique hospitalière
qui ne prendrait pas en compte le poids des dépenses de personnel dans
la dotation. En plus, que signifie dans ce contexte contraint à
68 % par les dépenses de personnel la fière annonce du
Gouvernement qu'il déconcentrera 2,2 des 2,4 % de hausse ?
Coût des mesures de personnel pour les dépenses
hospitalières publiques
(en milliards de francs)
Total de la hausse des dotations hospitalières |
6 milliards de francs |
+ 2,4 % |
dont |
|
|
Accord Zucarrelli |
2,29 |
38,16 % |
GVT |
1,4 |
23,3 % |
CNRACL |
0,35 |
5,8 % |
Emplois jeunes |
0,05 |
0,9 % |
total personnel |
4,09 |
68,16 % |
Par ailleurs, le Gouvernement pourra d'autant moins faire l'économie d'une négociation sur la réduction du temps de travail dans le secteur hospitalier public que le secteur privé s'est engagé dans cette voie dans le cadre de la première loi sur les 35 heures. Cette négociation aura un coût sur lequel le projet de loi de financement, comme sur tant d'autres sujets, brille par son absence.
Application des 35 heures dans les établissements publics de santé
L'accord
salarial dans la fonction publique 1998-1999, qui concerne les personnels des
établissements publics de santé, reconnaît que
" la
situation des trois fonctions publiques au regard du temps de travail
présente une spécificité qui tient notamment à la
diversité extrême de la réglementation et des pratiques
ainsi qu'aux contraintes liées à la nature des missions de
service public auxquelles concourent les fonctionnaires "
. Il dispose
que
" la réflexion qui s'engagera sur le sujet... requiert une
approche nécessairement liée à l'organisation
administrative et à la qualité des services rendus à
l'usager "
et qu'en conséquence,
" il est
nécessaire de réaliser un état des lieux exhaustif de la
réglementation et des pratiques effectives concernant le temps de
travail ou les heures supplémentaires. "
Cette mission a été confiée à M. Jacques
ROCHÉ, conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes,
qui a déposé son rapport en janvier 1999. La mission ROCHÉ
estime que l'application des 35 heures dans les hôpitaux publics
nécessite un délai d'au moins deux ans compte tenu d'une part des
conclusions que fait apparaître l'état des lieux et d'autre part,
des propositions à mettre en oeuvre.
L'état des lieux
Pour l'essentiel, il apparaît que :
- l'environnement réglementaire actuel s'avère inadapté et
qu'il n'a pas empêché, malgré un cadre en principe rigide,
une extrême diversité de situations développées par
accumulation de mesures ponctuelles ;
- la durée hebdomadaire du travail n'est plus qu'une
référence théorique tant les instruments de modulation
à la disposition des agents sont nombreux ;
- fautes de ligne directrice et d'un instrument de mesure uniforme, les
différentes affichées dans les durées de travail ne sont
pas lisibles et non justifiées ;
- les souplesse introduites dans l'aménagement du temps de travail n'ont
pas été suffisamment axées sur les besoins des
usagers ;
- la réduction et l'aménagement du temps de travail n'ont pas
été l'occasion d'une réflexion globale sur l'organisation
du travail.
Propositions à mettre en oeuvre
Elles découlent du constat :
- un préalable nécessaire : uniformiser, dans un cadre
législatif et réglementaire clair, la mesure du temps de travail
dans les trois fonctions publiques :
une unité de temps de travail commune l'heure
et un décompte du temps de travail commun l'année
- définir dans la réglementation la notion de durée
effective du travail ;
- assouplir et clarifier les instruments du temps de travail pour permettre un
meilleur fonctionnement des administrations :
généralisation des horaires variables, calés sur les
besoins des usagers,
introduction d'un compte épargne-temps,
refonte de la réglementation relative au travail à temps partiel.
Pour les mener à bien, il est suggéré la mise en place
d'un comité de pilotage et d'un observatoire au niveau national et de
cellules locales afin d'assurer une concertation élargie, absolument
indispensable (notamment avec les organisations syndicales).
Source : réponse au questionnaire de la commission des
finances.
c) Les fonds de modernisation sous-utilisés
Plusieurs fonds ont été mis en place depuis 1997
pour
accompagner la réforme hospitalière. On peut citer notamment le
Fonds d'investissement pour la modernisation des hôpitaux (FIMHO)
doté par la loi de finances pour 1998 de 500 millions de francs
d'autorisations de programme et 150 millions de francs de crédits de
paiement. Ce fonds subventionne, entre 20 et 50 %, des opérations de
modernisation ayant un caractère d'exemplarité, un effet
d'entraînement pour des actions rentables dans les trois ans et dans des
établissements dotés d'un projet d'établissement. Les
délais de décision du cabinet du ministre ont eu pour
conséquence de décourager nombre de bonnes volontés et il
faudra attendre juillet 1999 pour que les AP de 1998 soient consommées
à hauteur de 94 %
56(
*
)
. 46
dossiers ont ainsi été retenus pour un montant moyen de
participation de l'Etat de 23 %.
En 1999, le FIMHO a reçu 250 millions de francs d'autorisations de
programme et 150 millions de francs de crédits de paiement. Cependant,
la Cour des comptes a constaté que de nombreux projets
présentés n'avaient pu être retenus pour cause de non
éligibilité. Ceci soulève la question du décalage
entre les besoins des établissements et les outils qui leur sont
proposés. En plus, votre rapporteur pour avis ne peut que regretter que
les ressources disponibles pour le FIMHO soient ainsi gelées ou pas
assez consommées.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 1998 a quant
à elle créé le Fonds d'accompagnement social pour la
modernisation des établissements de santé (FASMO). Ce fonds n'est
en réalité entré en fonctionnement qu'au 1
er
janvier 1999, plus d'un an après sa création. De plus, les aides
n'ont été définies que pour les personnels non
médicaux des établissements publics. Il s'agit :
• du financement du coût d'actions de conversion
professionnelle ;
• du remboursement aux établissements de la différence entre
la rémunération de l'agent recruté dans le cadre d'une
restructuration et celle d'un agent qui aurait été recruté
directement à un indice de début de carrière (une sorte de
prime à l'embauche) ;
• du versement d'une indemnité exceptionnelle d'aide à la
mobilité allant de 9 000 à 30 000 francs selon la situation
géographique et familiale ;
• d'une attribution d'une indemnité de départ volontaire (de
12 à 26 mois de traitement en fonction de l'ancienneté et du
niveau hiérarchique dans la limite de 300 000 F) ;
• d'une prise en charge des coûts de fonctionnement induits par la
mise en place de cellules d'accompagnement social dans les
établissements en cours ou en voie de restructuration (300 000 F), au
sein des ARH (220 000 F) et au niveau national (1,28 million de
francs).
Ce fonds a été doté le 29 décembre 1998 de 300
millions de francs. La dotation pour 1999 n'a toujours pas été
déterminée en raison de la mise en place pour le moins tardive de
1998. Pour l'instant il n'a engagé que 27 millions de francs au
titre de 1999 et 25,7 millions au titre de 2000.
Votre rapporteur pour avis ne peut que regretter ces délais qui
montrent bien le peu de considération qu'ont les administrations pour le
Parlement qui délibère en urgence quand elles ont besoin d'un an
pour que le nouveau dispositif entre dans les faits.
2. Le nouveau mode de régulation des cliniques privées (article 24)
Les
cliniques privées ont toujours fait l'objet d'une attention
particulière du régulateur. En 1991, fut mis en place le
système de l'objectif quantifié national (OQN) opposable avec
régularisation des dépassements l'année suivante. Ce
mécanisme a permis une augmentation du nombre de regroupements
d'établissements et de fermetures de lits.
L'instauration de l'ONDAM et le processus de régionalisation ont permis
la création d'objectifs quantifiés régionaux (OQR) par
discipline. Cette trop grande finesse statistique a été
délicate à mettre en oeuvre et la loi de financement de la
sécurité sociale pour 1998 a ajusté le système en
régionalisant un OQR global, charge ensuite à l'ARH de le
répartir entre disciplines. L'impossibilité de mise en place de
ce mécanisme a contraint le Gouvernement et la profession à
négocier en mars 1998 un nouveau mécanisme, distinguant dans
l'OQN une enveloppe d'efficience et une enveloppe accompagnant la mise en
oeuvre de contrats d'objectifs et de moyens.
L'article 24 du projet de loi de financement inaugure un nouveau mode de
tarification des cliniques privées qui s'apparente à un nouveau
mode de régulation de leurs dépenses. Il s'agit pour le
Gouvernement de mieux prendre en compte l'activité médicale dans
la tarification et de confier aux ARH et à la profession la
responsabilité de la régulation.
Le système repose sur deux sortes d'accords. Au niveau national, le
ministère de la solidarité négociera chaque année
avec les organisations professionnelles les évolution de l'objectif
quantifié national, sa ventilation dans chaque région et la marge
de manoeuvre dont disposera chaque ARH. Puis les ARH et les
représentants des organisations dans la région négocieront
l'application des règles de modulation tarifaire.
L'article 24 prévoit les modalités techniques de ce
système. Il contient aussi une validation de l'arrêté
d'avril 1999 qui avait permis à l'Etat de déterminer,
après l'échec des négociations, un OQN 1999 en baisse par
rapport à celui de 1998 pour sanctionner les dépassements
intervenus. La profession contestait ces dépassements en indiquant
qu'ils provenaient en grande partie de la hausse du prix des consommations
intermédiaires sur lequel elles n'ont aucune prise, et de transferts
d'activité de l'hôpital vers les cliniques.
Enfin, il propose la création d'un Fonds pour la modernisation des
cliniques privées, géré par la Caisse des
dépôts et consignations, abondé par une participation des
régimes obligatoires d'assurance maladie fixée par décret.
Il a pour but de subventionner des opérations concourant à
l'adaptation de l'offre de soins hospitaliers, au niveau régional. La
subvention est d'ailleurs mise en oeuvre par les ARH.
La partie hospitalisation privée de l'ONDAM pour 2000 devrait
présenter une hausse par rapport aux réalisations de 1999 de
2,2 % (contre 2,4 % pour l'hospitalisation publique).
Votre rapporteur pour avis se montre plutôt favorable à un
renforcement de la cohérence de la politique en matière
d'hospitalisation publique et privée au niveau des ARH. Il
considère que cette déconcentration et le choix d'une politique
contractuelle vont dans un sens positif. Il s'interroge néanmoins sur la
cohérence avec la volonté du Gouvernement de confier la
maîtrise de l'ONDAM à la CNAMTS.
De plus, il espère que le nouveau fonds verra effectivement le jour
avant la fin de l'année civile 2000 et pourra fonctionner le plus
tôt possible. On peut d'ailleurs s'interroger sur la cohérence de
cette " politique de fonds "
puisque les clinique privées
sont déjà éligibles au FASMO. Votre rapporteur pour avis
se demande enfin si la fixation par décret de la participation des
régimes obligatoires d'assurance maladie (100 millions de francs), est
bien conforme à l'esprit du paritarisme.