II. LE PROJET DE BAPSA POUR 1999 COMPREND UNE MESURE DE REVALORISATION IMPORTANTE DES PETITES RETRAITES AGRICOLES
Le budget annexe des prestations sociales agricoles (BAPSA) s'élève dans le projet de loi de finances pour 1999 -après amendement gouvernemental adopté par l'Assemblée nationale, majorant de 400 millions de francs les crédits- à 89,162 milliards de francs , soit une augmentation de 1,11 % par rapport à 1998.
A. DES DÉPENSES EN LÉGÈRE AUGMENTATION DU FAIT DE LA PROGRESSION DES DÉPENSES D'ASSURANCE VIEILLESSE
Les dépenses du BAPSA s'établissent comme suit :
Les dépenses du BAPSA
(en millions de francs)
|
|
1998
|
1999 |
Evolution en % |
Titre III |
Moyens des services |
91 |
0 |
|
Titre IV |
Interventions publiques |
|
|
|
46-01 |
Assurance maladie (AMEXA) |
33.224 |
33.286 |
+ 0,19 |
46-02 |
Invalidité |
473 |
453 |
- 4,23 |
46-03 |
Remplacement |
58 |
55 |
- 5,17 |
46-07 |
Contribution à la modernisation de l'assurance maladie |
100 |
100 |
0 |
46-04 |
Assurance veuvage |
12 |
12 |
0 |
46-05 |
Etalement et prise en charge des cotisations sociales |
110 |
100 |
- 9,09 |
46-92 |
Prestations familiales |
4.085 |
3.948 |
- 3,35 |
46-96 |
Assurance vieillesse (AVA) |
49.041 |
50.285 |
+ 2,54 |
46-97 |
Etudiants et praticiens |
765 |
750 |
- 1,96 |
Titre I |
Intérêts |
220 |
173 |
- 21,36 |
Total général hors restitution de TVA |
88.180 |
89.162 |
+ 1,11 |
1. Les prestations d'assurance vieillesse progressent en raison des mesures de revalorisation des retraites agricoles
Les
prestations d'assurance vieillesse représentent, avec un montant de
50,285
milliards de francs
, le principal poste de
dépenses.
Les retraites proprement dites (retraites forfaitaires et retraites
proportionnelles, pensions de réversion) progressent de 3,8 % par
rapport à celles prévues dans le BAPSA de 1998, malgré la
légère diminution prévisible du nombre de retraités.
Les retraités agricoles
Les
personnes non salariées de l'agriculture bénéficient d'un
régime d'assurance vieillesse spécifique. Ce régime,
entré en vigueur le 1
er
juillet 1952, est géré
par la Mutualité sociale agricole.
Relèvent de l'assurance vieillesse :
- les chefs d'exploitation ou d'entreprise agricoles ;
- les conjoints d'exploitation lorsqu'ils participent aux travaux de
l'exploitation ;
- les membres majeurs de la famille de l'exploitant ou de son conjoint
(ascendants, descendants, frères, soeurs et alliés au même
degré), ce que l'on appelle les " aides familiaux ".
On dénombrait au 31 décembre 1996 plus de 2,1 millions de
non-salariés agricoles retraités :
Chefs d'exploitation 960.000
Conjoints 362.000
Membres de la famille 342.000
Veufs et veuves 440.000
Total 2.104.000
Quatre mesures expliquent l'augmentation des dépenses d'assurance
vieillesse en 1999 :
1. L'application en année pleine de la mesure votée en
loi de finances initiale pour 1998
consistant à majorer de
5.100 francs par an les retraites des conjoints et aides familiaux ayant
validé 150 trimestres
2(
*
)
en agriculture et ayant pris leur retraite avant 1998 ;
2. La dernière étape de la mise en oeuvre des mesures
votées en loi de finances pour 1997
et relevant le nombre minimum de
points de retraite proportionnelle.
L'ensemble de ces deux premières mesures représente un
surcoût estimé à 440 millions de francs en 1999.
3. Une mesure significative de relèvement des retraites les plus
faibles introduite par le projet de loi.
Cette mesure concernerait
607.000 retraités et entraînerait un coût de
1,2 milliard de francs en 1999 (1,6 milliard de francs en
année pleine). Elle permettrait, pour les agriculteurs ayant
cotisé 150 trimestres dans le régime, d'augmenter de
manière importante le montant minimum mensuel perçu.
La mesure de revalorisation des retraites agricoles du BAPSA pour 1999
|
Augmentation mensuelle |
Montant minimum
mensuel
|
Chefs d'exploitation |
250,00 |
3.000,00 |
Veufs et veuves |
320,00 |
2.800,00 |
Aides familiaux et/ou carrière mixte-seuls |
490,00 |
2.500,00 |
Aides familiaux et/ou carrière mixte-mariés |
490,00 |
2.200,00 |
L'effort pour les personnes seules et les veufs et veuves est sensible et représente plus de 50 % du total du relèvement. Il s'inscrit dans la droite ligne de la politique menée depuis 1994.
La
revalorisation des petites retraites des non-salariés agricoles :
un
effort continu depuis 1994
La loi
du 18 janvier 1994 (décret d'application n° 94-714 du
18 août 1994)
a permis la prise en compte pour le calcul de la
retraite proportionnelle des chefs d'exploitation, de tout ou partie des
années pendant lesquelles ils ont été aides familiaux, ces
années donnant lieu à l'attribution de points de retraite
gratuits. Pour les exploitants déjà retraités avant 1994,
la carrière a été reconstituée fictivement ; pour
ceux retraités à compter de 1994, le nombre de points gratuits
est calculé en fonction de leur carrière réelle. Pour en
bénéficier, l'intéressé doit justifier d'un minimum
de 17,5 années de chef d'exploitation et de 32,5 années
de non-salarié agricole.
Le décret n° 95-289 du 15 mars 1995 portant
application de l'article 71 de la loi de modernisation agricole
a
rendu possible le cumul des droits propres et des droits dérivés
pour les veufs et les veuves. L'interdiction de cumul a été
levée par tiers sur trois ans de 1995 à 1997 : la retraite
personnelle peut ainsi être cumulée avec une pension de
réversion correspondant à 54 % de la retraite
proportionnelle du décédé et d'un tiers de la retraite
forfaitaire dudit décédé en 1995, des deux tiers en 1996,
et de la totalité à partir de 1997. Quant aux veufs et veuves
déjà titulaires d'une pension de réversion avant 1995 et
s'étant acquis des droits à une retraite personnelle, ils
bénéficient d'une majoration forfaitaire de 6.000 francs
mise en place par tiers sur trois ans de 1995 à 1997.
La loi de finances pour 1997
a instauré un ensemble de mesures
concernant les chefs d'exploitation, et les autres actifs, conjoints et aides
familiaux (
décret d'application n° 97-163 du
24 février 1997
). Une majoration forfaitaire de
1.000 francs en 1997 et de 1.500 francs à compter de 1998 a
été accordée aux conjoints, aides familiaux et chefs
d'exploitation ayant une carrière courte (moins de 17,5 ans),
à condition d'avoir liquidé leur retraite avant 1998 et de
justifier d'un minimum de 32,5 années de non-salarié
agricole.
Pour les chefs d'exploitation à carrière longue, retraités
avant 1997, des majorations de points ont été accordées
pour les bénéficiaires justifiant de retraite d'au moins
32,5 années d'activité non salariée agricole, dont au
moins 17,5 années en tant que chef d'exploitation. Pour les chefs
d'exploitation retraités depuis 1997, des majorations de points de
retraite ont été attribuées aux intéressés
justifiant de 37,5 années, tous régimes confondus et
17,5 années de chef ou assimilé.
La loi de finances pour 1998
a complété les dispositifs
précédents en relevant la retraite des conjoints, aides familiaux
et chefs d'exploitation ayant une carrière courte, à condition
d'avoir liquidé leur retraite avant 1998 et de justifier d'un minimum de
32,5 années de non-salarié agricole (
décret
d'application n° 98-125 du 3 mars 1998
). La majoration des
conjoints et aides familiaux est fixée à 5.100 francs par an.
Le projet de loi d'orientation agricole 1998
intègre une nouvelle
mesure de revalorisation des avantages vieillesse servis aux conjoints, aux
aides familiaux et les chefs d'exploitation à carrière courte.
Une majoration gratuite de points de retraite proportionnelle, permettant de
prolonger l'effort consenti aux aides familiaux retraités avant 1998
sera accordée aux aides familiaux retraités à compter du
1
er
janvier 1998 et justifiant d'un minimum de
32,5 années d'activité non salariée agricole et d'un
maximum de 17,5 années de chef d'exploitation.
Cette mesure
inclut également un dispositif d'harmonisation des
carrières pour le calcul de la majoration des pensions, au titre des
périodes accomplies en tant que membre de la famille. Environ
20.000 retraités seraient concernés.
4. L'intégration, dans le projet de BAPSA pour 1999, des
dispositions figurant dans le projet de loi d'orientation agricole.
Ces
dispositions permettent l'attribution gratuite de points de retraite
proportionnelle aux conjoints et aides familiaux qui prennent leur retraite
à compter du 1
er
janvier 1998, ce qui
bénéficierait en 1999, à environ 32.000 nouveaux
retraités, pour un coût évalué à
131 millions de francs.
2. Les dépenses d'assurance maladie sont maîtrisées
Les
dépenses d'assurance maladie maternité et
invalidit
é sont évaluées pour 1999, à
33,794 milliards de francs
, soit un montant quasiment identique
à celui inscrit en loi de finances pour 1998, mais supérieur de
1,6 % aux prévisions de réalisation 1998.
Cette faible évolution s'explique à la fois par une meilleure
maîtrise des dépenses dans le régime agricole que dans le
régime général, et par une baisse du nombre d'assujettis.
Dépenses maladie - maternité - invalidité du régime agricole
|
LFI 1998 |
LFI 1999 |
Evolution en % |
Total Soins de ville + établissements sanitaires hors DGH |
19.264 |
19.155 |
- 0,57 |
DGH y compris régularisations |
13.311 |
13.464 |
+ 1,15 |
DOM |
461 |
457 |
- 0,88 |
Assurance personnelle |
189 |
210 |
+ 11,11 |
Pension d'invalidité |
473 |
453 |
- 4,23 |
Allocation de remplacement |
58 |
55 |
- 5,17 |
TOTAL |
33.756 |
33.794 |
+ 0,11 |
DGH : Dotation Globale Hospitalière
Le projet de BAPSA pour 1999 n'a pas tenu compte, en ce qui concerne
l'allocation de remplacement, de l'article 23 du projet de loi d'orientation
agricole qui prévoit que la prise en charge sera désormais totale.
En effet, seule une femme sur trois en agriculture sollicite le
bénéfice de l'allocation de remplacement en cas de
maternité. Cette situation, préoccupante en termes de
santé publique, est due notamment au surcoût restant à la
charge de l'exploitante. La suppression du ticket modérateur,
actuellement de 10 %, permettra un recours plus large à la formule
de remplacement, qui s'applique aussi bien pour les conjointes participant aux
travaux que pour celles qui ont le statut d'associé ou de
co-exploitant.
3. Les dépenses de prestations familiales décroissent en raison de la baisse du nombre de bénéficiaires
Les
dépenses de prestations familiales, évaluées à
3,948 milliards de francs, continuent leur décroissance
(- 3,35 % par rapport à l'an dernier) en raison de la
poursuite de la baisse du nombre de bénéficiaires (entre - 5
et - 7 % selon les prestations).
Cette diminution des effectifs de bénéficiaires de prestations
familiales provient essentiellement :
- de la diminution de la population agricole ;
- du vieillissement de cette même population ;
- de l'augmentation du célibat dans le milieu agricole.
Effectifs de familles bénéficiaires de prestations familiales
Type de prestations |
1998 |
1999 |
Evolution |
Allocations familiales |
102.037
|
97.037 |
- 4,9 % |
Complément familial |
24.468 |
23.245 |
- 5,0 % |
Allocation soutien familial |
3.278 |
3.115 |
- 5,0 % |
Allocation d'éducation spéciale |
1.991 |
1.991 |
0 % |
Allocation aux adultes handicapés |
19.810 |
18.146 |
- 8,4 % |
Allocation de logement à caractère familial |
17.530 |
16.917 |
- 3,5 % |
Allocation parentale d'éducation |
7.503 |
6.978 |
- 7,0 % |
Allocation de rentrée
scolaire
|
130.798 |
122.950 |
- 6,0 % |
AJE-APJE " longue " + " courte " |
14.847 |
13.808 |
- 7,0 % |
APL |
48.787 |
48.299 |
- 1,0 % |
Source : ministère de l'Agriculture
(*) en tenant compte de la mise sous condition de ressources des allocations
familiales
Il est à noter que le projet de BAPSA pour 1999 a été
construit en tenant compte d'une revalorisation de la base mensuelle des
allocations familiales de 1,2 %. Elle ne sera finalement que de 0,71 %.
Votre commission des Affaires sociales l'a regretté lors de l'examen du
projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Votre rapporteur souhaite formuler les deux observations suivantes :
- premièrement, le Gouvernement semble avoir changé d'avis
sur la question de la revalorisation de la base mensuelle des allocations
familiales entre l'élaboration du BAPSA et l'élaboration du
projet de loi de financement de la sécurité sociale ;
- deuxièmement, il existe une contradiction entre ce que vote le
Parlement dans le cadre du projet de loi de financement de la
sécurité sociale et ce qu'il approuve dans le cadre du BAPSA,
même si la différence pour le montant des prestations familiales
agricoles est de l'épaisseur d'un trait.
En outre, le projet de BAPSA pour 1999, s'il tient compte du retour à
l'universalité des allocations familiales, ne prend pas en
considération l'ensemble des mesures proposées à
l'occasion du projet de loi de financement de la sécurité sociale
(recul des majorations d'âge, extension de l'allocation rentrée
scolaire aux familles ayant un enfant...).
Pour conclure sur les dépenses, il est à noter que des
crédits de 100 millions de francs sont prévus pour financer
les étalements et les prises en charge partielles des cotisations pour
les exploitants en difficulté (110 millions en 1998). Cette
enveloppe avait été créée pour accompagner la
réforme des cotisations, lancée en 1990.
Enfin, les crédits correspondant aux moyens de fonctionnement du BAPSA
(91 millions de francs en 1998), sont transférés sur le
budget général du ministère.
B. UNE CONTRIBUTION MOINDRE DES FINANCEMENTS STRICTEMENT BUDGÉTAIRES
Le
financement du BAPSA peut se décomposer en quatre agrégats :
1- cotisations professionnelles ;
2- taxes affectées ;
3- ressources provenant de la sécurité sociale ;
4- dépenses strictement budgétaires.
Une présentation du BAPSA par agrégat permet d'apprécier
la structure très particulière de financement du régime.
Evolution relative de la structure de financement du BAPSA
Comptes agrégés |
Structure 1998 |
Structure 1999 |
Cotisations professionnelles |
18,47% |
19,02% |
Taxes |
29,64% |
30,94% |
Sécurité sociale |
42,32% |
43,86% |
Etat |
9,57% |
6,13% |
Recettes diverses |
0,00% |
0,06% |
Total |
100,00% |
100,00% |
Evolution 1999/1998 des diverses sources de financement du BAPSA
Comptes agrégés |
1998 LFI |
1999 PLF |
Evolution |
Cotisations professionnelles |
16.276 |
16.955 |
4,17% |
Taxes |
26.174 |
27.586 |
5,39% |
Sécurité sociale |
37.298 |
39.105 |
4,84% |
Etat |
8.432 |
5.466 |
-35,18% |
Recettes diverses |
|
50 |
|
Total |
88.180 |
89.162 |
1,11% |
1. Les contributions professionnelles progressent
A partir de 1990, la réforme des cotisations sociales des non-salariés agricoles a progressivement substitué à partir de 1990 l'assiette " revenu professionnel " (sur les trois dernières années) à l'assiette " revenu cadastral ". Cette réforme s'est achevée en 1996. Les cotisations professionnelles sont, par définition, davantage sensibles à l'évolution du revenu agricole. La mise en place de la réforme a eu pour conséquence une baisse du financement professionnel en 1994 et 1995, prenant en compte les années défavorables (1991, 1992 et 1993). En conséquence, elles augmentent à nouveau depuis 1996, le revenu agricole ayant fortement progressé en 1994 et en 1995.
Evolution des principales composantes du revenu brut agricole
(en %)
|
1996/1995 |
1997/1996 |
Revenu brut agricole (valeur) |
- 0,8 |
+ 3,1 |
Nombre d'exploitations |
- 3,8 |
- 3,8 |
RBA moyen par exploitation en valeur courante |
+ 3,2 |
+ 7,1 |
Prix du PIB |
+ 1,4 |
+ 1,1 |
RBA moyen par exploitation en valeur réelle |
+ 1,7 |
+ 6,0 |
Source : comptes de l'agriculture
Comme en 1998, il ne subsiste aucune taxe sur les produits agricoles ; le
démantèlement des taxes supportées par les producteurs de
betteraves, céréales et oléagineux est parallèle
à la réforme des cotisations.
Les contributions professionnelles sont ainsi constituées en
totalité par les cotisations professionnelles. Elles devraient
représenter 16,9 milliards de francs en 1999, soit 19 % des
recettes du BAPSA, contre 18,4 % en 1998.
Les cotisations professionnelles intègrent le reversement de CSG due au
titre de la perte de cotisations dans le cadre du basculement CSG/cotisations
maladie.
Les cotisations connaissent une variation inégale. Une partie des
cotisations d'assurance vieillesse (AVA) connaît ainsi une progression
particulièrement forte (+ 9 %), ce qui s'explique par la prise en
compte anticipée d'une mesure du projet de loi d'orientation agricole
(art. 20 et 21), qui vise à instituer un droit à la retraite
proportionnelle pour les personnes choisissant le nouveau statut de conjoint
collaborateur.
Les cotisations professionnelles
(en millions de francs)
|
1998 LFI |
1999 PLF |
Evolution |
Cotisations professionnelles |
16.276 |
16.955 |
4,17% |
dont compensation CSG |
4.275 |
4.428 |
3,58% |
dont cotisations |
12.001 |
12.527 |
4,38% |
Cotisations prestations familiales |
1.981 |
2.071 |
4,54% |
Cotisations AVI (art. 1123 a et 1003-8 code rural) |
1.663 |
1.666 |
0,18% |
Cotisations AVA (art. 1123 b et 1003-8 code rural) |
3.928 |
4.283 |
9,04% |
Cotisations AMEXA |
4.112 |
4.182 |
1,70% |
Cotisations d'assurance veuvage |
46 |
47 |
2,17% |
Cotisations d'assurance volontaire et personnelle |
1 |
1 |
0,00% |
Cotisations acquittées dans les DOM |
13 |
13 |
0,00% |
Cotisations de solidarité |
257 |
264 |
2,72% |
Deux
remarques peuvent être faites sur le manque de lisibilité de
l'effort contributif des exploitants agricoles :
1) Le BAPSA ne prend pas en compte les cotisations
complémentaires ;
Il convient de rappeler que le BAPSA ne retrace pas véritablement la
contribution des non-salariés agricoles au financement de leur
régime, puisqu'il ne prend pas en compte les cotisations dites
" complémentaires ", dues au titre de la gestion et de
l'action sanitaire et sociale des caisses de mutualité sociale agricole.
Ces cotisations complémentaires représentent un montant de
3,1 milliards de francs en 1999.
2) Le BAPSA prend en revanche en compte les cotisations de
solidarité, qui ne sont pas génératrices de droit.
Elles visent respectivement :
- les personnes affiliées à un autre régime mettant
en valeur une exploitation agricole comprise entre 2 ou 3 hectares et la
moitié de la surface minimale d'installation ;
- les associés non exploitants de société
agricoles ;
- les travailleurs indépendants mettant par ailleurs en valeur,
à titre secondaire, une exploitation supérieure à la
moitié de la surface minimum d'installation (SMI).
2. L'évolution favorable des taxes affectées s'explique par les prévisions de croissance retenues par le Gouvernement
Les
recettes de taxes
, principalement celles de TVA, ont été
évaluées à
27,6 milliards de francs
, soit une
augmentation de 5,4 % (31 % des recettes).
La cotisation additionnelle à la taxe foncière sur le non
bâti (48 millions de francs en 1998), instituée en 1959
" à titre provisoire ", est supprimée par l'article 33
du projet de loi de finances pour 1999.
Les taxes affectées au BAPSA
(en millions de francs)
|
1998 |
PLF 1999 |
Evolution |
Taxe sur les farines |
340 |
341 |
0,29% |
Taxe sur les tabacs |
438 |
479 |
9,36% |
Taxe sur les corps gras alimentaires |
621 |
659 |
6,12% |
Prélèvement sur le droit de consommation sur les alcools |
117 |
117 |
0,00% |
Cotisations assises sur les polices d'assurance automobile |
394 |
376 |
-4,57% |
Cotisation incluse dans la taxe sur la valeur ajoutée |
29.079 |
30.799 |
5,91% |
Cotisation additionnelle foncière non bâti |
48 |
|
|
Restitutions de TVA |
-4.863 |
-5.185 |
6,62% |
TVA après restitution |
24.216 |
25.614 |
5,77% |
Total taxes |
26.174 |
27.586 |
5,39% |
3. Les transferts des organismes de sécurité sociale connaissent une évolution contrastée
Ces
transferts ne sont pas toujours sans lien avec le monde agricole. Les
régimes de sécurité sociale des non-salariés -dans
le cadre législatif actuel- bénéficient de la C3S. Cette
contribution est acquittée par les sociétés agricoles,
à condition que le chiffre d'affaires dépasse 5 millions de
francs. Le montant acquitté par les sociétés agricoles est
évalué à 500 millions de francs.
Il est également nécessaire de préciser qu'il ne s'agit
pas exactement des versements des autres régimes de
sécurité sociale. Tous les régimes
bénéficient ainsi du Fonds de solidarité vieillesse (FSV),
qui prend en charge les avantages non contributifs. Le régime agricole
est un bénéficiaire important du FSV en raison de la faiblesse
des pensions d'assurance vieillesse.
Versements des organismes de sécurité sociale
(en millions de francs)
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Evolution |
Versements compensation |
32.467 |
34.001 |
4,72% |
Contribution CNAF |
1.565 |
1.400 |
- 10,54% |
Versements C3S |
|
1.000 |
|
Versements FSV |
3.266 |
2.704 |
- 17,21% |
Total hors C3S |
37.298 |
38.105 |
2,16 % |
Total |
37.298 |
39.105 |
4,84% |
Les
transferts de compensation démographique
sont estimés
à 34 milliards de francs, en progression de 4,7 % par rapport
à la loi de finances pour 1998 (38 % des recettes).
Ces transferts se divisent entre compensation maladie (7 milliards de francs)
et compensation vieillesse (27 milliards de francs).
Compte tenu de l'intégration financière de la branche famille,
la CNAF verse au BAPSA une contribution couvrant la différence entre
les cotisations familiales des exploitants et les prestations familiales dont
ils bénéficient
(hors bourses et allocations aux adultes
handicapés). Le déclin rapide et continu de cette contribution
depuis 1995 s'explique donc tout à la fois par la bonne tenue des
cotisations, corrélées à l'évolution du revenu
agricole, et la diminution des prestations versées, du fait de la baisse
des effectifs de bénéficiaires.
Les remboursements du fonds de solidarité vieillesse
baissent
à un rythme très important (- 17 %).
Le financement des majorations pour enfants du régime agricole par le
FSV, qui représentent 2.172 millions de francs, n'est pas pris en compte
dans le budget annexe. Dans ces conditions, les 2.704 millions de francs
proposés pour 1999 correspondent essentiellement au financement du
minimum vieillesse pour les exploitants agricoles, dont les dépenses
atteindraient 2.652 millions de francs en 1998. La diminution très
importante des dépenses liées au minimum vieillesse rend compte
de l'effort entrepris depuis cinq ans pour revaloriser les retraites agricoles
: ces dépenses représentaient encore 4.402 millions de
francs en 1995.
La poursuite du recul des transferts du FSV s'explique également par le
renouvellement des générations de retraités agricoles, les
" jeunes " retraités ayant en principe acquis plus de points
de retraite que leurs aînés.
Le BAPSA devrait bénéficier, en 1999, d'un
versement au titre
de la contribution sociale de solidarité des sociétés
(C3S)
.
Son montant est fixé dans le bleu budgétaire
à 600 millions de francs, et à 1 milliard dans le projet de loi
de financement de la sécurité sociale. Un amendement
adopté à l'Assemblée nationale a rendu cohérents
-sur ce point- le projet de BAPSA pour 1999 et le projet de loi de financement
de la sécurité sociale, en majorant les crédits de 400
millions de francs.
Le BAPSA perdra cette ressource à partir de 1999, dans le cadre de
l'attribution des excédents du C3S au FSV pour financer le " fonds
de réserve " des retraites (art. 2 du projet de loi de financement
de la sécurité sociale).
Il convient de rappeler que le BAPSA était -théoriquement- l'un
des régimes attributaires des excédents de la C3S. Il n'en a
profité qu'en 1992-1993, à l'occasion d'un tour de passe-passe
budgétaire consistant à réduire le déficit
budgétaire par un " siphonnage "
3(
*
)
des réserves de C3S en sa
faveur.
Votre commission s'est montrée favorable, à l'occasion de la
discussion du projet de loi de financement de la sécurité sociale
pour 1999, à une règle simple d'affectation des excédents
de C3S. Elle n'est pas opposée à ce que le BAPSA perde cette
source de financement, qui s'était avérée
" virtuelle ", à l'exception du précédent
fâcheux des années 1992-1993. Elle observe toutefois que financer
une mesure de revalorisation des retraites (c'est-à-dire une
dépense pérenne) par l'affectation d'une ressource exceptionnelle
n'est pas de bonne gestion.
4. Les contributions du budget général diminuent de manière très sensible
Les évolutions des précédentes ressources expliquent le recul de la subvention du budget de l'Etat.
Etat |
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Evolution
|
Versements du FSI |
108 |
107 |
- 0,93% |
Remboursement AAH |
518 |
456 |
- 11,97% |
Subvention d'équilibre |
7.806 |
4.903 |
- 37,19% |
Total |
8.432 |
5.466 |
- 35,18% |
La subvention d'équilibre représente désormais 5,5 % des recettes du BAPSA.