B. LA LUTTE CONTRE LE SIDA ET LES MALADIES TRANSMISSIBLES : UN EFFORT SIGNIFICATIF EN FAVEUR DE LA PRÉVENTION ET DU DÉPISTAGE DU VHC
1. L'évolution des crédits budgétaires
Le
chapitre 47-18, jusqu'ici exclusivement consacré à la lutte
contre le Sida, est cette année élargi à la lutte contre
l'ensemble des maladies transmissibles.
Il rassemblera donc les crédits antérieurement répartis
entre :
- le chapitre 47-18 ("
Programmes et dispositifs de lutte contre
le Sida
"), doté de 472,8 millions de francs en 1998 ;
- les articles 51 et 52 du chapitre 47-12 ("
Veille, alerte et
interventions sanitaires
"), respectivement consacrés aux
dépenses non déconcentrées et déconcentrées
de la lutte contre les épidémies et maladies transmissibles,
dotés de 3,3 et 6,6 millions de francs en 1998 ;
- et l'article 70 du chapitre 47-12 (
Subventions aux Instituts
Pasteur
), doté de 14 millions de francs en 1998.
Les crédits du chapitre 47-18 nouveau ("
Lutte contre le Sida et
les maladies transmissibles
") s'élèvent, cette
année, à 523,5 millions de francs. A structure constante,
ils progressent de 26,8 millions de francs.
L'augmentation des moyens inscrits au chapitre 47-18 permettra notamment,
à hauteur de 16 millions de francs, de renforcer le dispositif de
prévention, de dépistage et de surveillance
épidémiologique de l'hépatite C. Sur ces 16 millions
de francs, 3 millions de francs seront consacrés à
l'élargissement de l'activité des consultations de
dépistage anonyme et gratuit au dépistage de l'infection par le
VHC.
2. Utilisation des crédits en 1998
Le bilan de l'utilisation des crédits, au niveau national et local, n'intervient qu'en fin d'exercice budgétaire. Pour l'année 1998, il n'existe donc que des projections sur l'utilisation des crédits. Le tableau suivant globalise l'ensemble des actions engagées, par grand domaine d'intervention (niveaux national et local confondus) depuis 1996.
(En francs)
|
Bilan 1996 |
Bilan 1997 |
Projections 1998 |
DÉPISTAGE ANONYME ET GRATUIT |
18.518.650 |
20.678.624 |
23.600.000 |
ETUDES/ÉPIDÉMIOLOGIE |
13.070.401 |
14.147.176 |
6.000.000 |
PRÉVENTION dont |
236.194.888 |
252.136.433 |
252.100.000 |
actions proximité (n.c. usage.drogue) |
88.991.987 |
104.609.754 |
76.950.000 |
réduction des risques usage drogue |
53.548.355 |
66.346.833 |
74.000.000 |
1er décembre |
9.914.785 |
11.004.473 |
6.000.000 |
information dont Sida info service |
38.354.447 |
41.065.643 |
40.150.000 |
communication |
45.385.314* |
29.109.730* |
55.000.000 |
FORMATION |
27.035.229 |
29.298.211 |
25.000.000 |
PRISE EN CHARGE EXTRA HOSPITALIÈRE dont |
155.026.154 |
161.006.127 |
166.100.000 |
soutien aux malades |
41.140.972 |
47.503.447 |
47.503.447 |
aides à la vie quotidienne |
46.960.939 |
41.203.956 |
39.496.553 |
hébergement |
61.354.014 |
67.184.045 |
74.000.000 |
réseau ville/hôpital |
5.570.229 |
5.114.679 |
5.100.000 |
TOTAL |
449.845.322 |
477.266.571 |
472.800.000 |
3. Situation de l'épidémie à VIH
a) Evolution du nombre de séropositifs
Le
nombre de personnes séropositives n'est connu que par estimation. La
dernière estimation faite en 1995 ne peut être affinée tant
que les modalités de surveillance de l'infection n'ont pas
été modifiées pour tenir compte de la modification
introduite par les nouveaux traitements, qui se traduisent par un
ralentissement important de l'évolution vers le Sida et la baisse de la
mortalité par Sida : elle est de 110.000 personnes atteintes.
Le nombre des nouvelles contaminations est également une
estimation : il serait de 53.000 par an et ce chiffre serait stable.
L'épidémie a progressé très rapidement chez les
homosexuels et les usagers de drogue : la date à laquelle le nombre
annuel de nouvelles contaminations a été le plus important se
situerait entre 1983 et 1986 pour les homosexuels/bisexuels et entre 1984 et
1987 pour les usagers de drogue. Depuis cette date, le nombre de nouvelles
contaminations diminue chaque année et de façon
particulièrement nette chez les usagers de drogue. En revanche,
l'épidémie chez les hétérosexuels a commencé
en même temps que celle des homosexuels, mais a été
beaucoup plus lente ; le nombre de nouveaux cas a augmenté faiblement
mais régulièrement chaque année.
L'étude des personnes pour lesquelles il est possible de
" dater " l'infection semble montrer qu'actuellement, le nombre de
personnes homosexuelles infectées égale celui des personnes
hétérosexuelles dans la même situation. Cependant, compte
tenu de la faible dimension de la population homosexuelle par rapport à
l'ensemble de la population, le risque de contamination demeure 400 fois plus
important pour un usager de drogues par voie intraveineuse que pour un
hétérosexuel et 5 fois plus important pour un homosexuel que pour
un hétérosexuel.
Malgré tout, compte tenu de la taille de la population
hétérosexuelle (18 millions d'hommes et 19 millions de
femmes), et malgré la lenteur de la diffusion de l'infection dans cette
population, il est assez probable que, dans un avenir plus ou moins proche, le
nombre de nouveaux cas annuels de contamination par le VIH chez les
hétérosexuels soit supérieur à celui qui est
constaté chez les homosexuels ou chez les usagers de drogue.
Les modifications du système de surveillance de l'infection à VIH
qui doivent intervenir en 1999 (notification à visée
épidémiologique des séropositivités, du Sida
avéré et des décès) permettront d'affiner
l'ensemble de ces données sur l'évolution récente de
l'épidémie à VIH.
b) Evolution du nombre de cas de Sida déclarés
En
France, le système de surveillance du Sida a été mis en
place en 1982 et repose sur la déclaration obligatoire des cas faite par
les praticiens depuis 1986.
Le nombre cumulé de cas de Sida déclarés au 31
décembre 1997 était de 47.407, en augmentation de 8 % sur un
an. Le nombre cumulé de décès, à la même
date, est estimé entre 34.000 et 37.000.
Grâce au développement des trithérapies, on assiste, depuis
la fin de l'année 1996, à une chute brutale (moins 50 % en
un an) du nombre de nouveaux cas de Sida : 1.671 cas de Sida
avéré ont ainsi été déclarés en 1997.
La même diminution s'observe également en ce qui concerne les
décès, dont le nombre est passé de 2.824 en 1996 à
1.311 en 1997.
La diminution du nombre de nouveaux cas de Sida a intéressé de
façon égale les trois principaux groupes de transmission. La
répartition des cas de Sida déclarés en 1997 selon le mode
de contamination était en effet de :
- 34,7 % par relation homo ou bisexuelle ;
- 18,9 % par usage de drogues ;
- 34,6 % par relations hétérosexuelles ;
- 0,4 % par transmission materno-foetale (6 cas).
Ces tendances concernent les formes tardives de l'infection par le VIH :
en effet, ces formes se développent plus de 10 ans après la
contamination pour la moitié des individus. Les tendances de
l'épidémie de sida avéré ne reflètent donc
pas l'évolution actuelle des nouvelles contaminations.