C. LE BUDGET DE LA DGA
S'élevant à 18 milliards de F pour 1999, l'agrégat "DGA" subit une importante modification de périmètre, un certain nombre de programmes d'équipement étant transférés au nouvel agrégat "Etat-major des armées".
1. L'évolution des crédits
Le
montant des crédits alloués à la DGA pour 1999
s'élève à 18,090 milliards de F, contre 25,652 milliards
de F dans le budget 1998. En effet, plusieurs programmes d'équipement,
en particulier dans les domaines du nucléaire et de l'espace, passent
sous le gouvernorat de l'état-major des armées.
Les
dépenses ordinaires
, dont le périmètre est
pratiquement inchangé, s'élèvent à
6,467
milliards de F, soit une diminution de 3,5 %
par rapport à 1998.
Evolution des dépenses ordinaires de la DGA (en millions de F)
|
1998 |
1999 |
% |
Rémunérations et charges sociales |
4 637 |
4 549 |
- 1,9 |
Fonctionnement courant |
1 267 |
1 141 |
- 11,1 |
Subventions de fonctionnement |
770 |
750 |
- 2,6 |
Dépenses diverses |
28 |
27 |
- 4,6 |
Total |
6 702 |
6 467 |
- 3,5 |
La
diminution des dépenses de rémunérations et charges
sociales recouvre les mouvements suivants :
- une économie de 114 millions de F liée à la
réduction des effectifs budgétaires (751 emplois supprimés
en application de la loi de programmation auxquels s'ajoutent 119 emplois
supprimés en vertu de la "revue de programmes"),
- une augmentation des dépenses de 237 millions de F au titre de la
revalorisation des rémunérations et de l'augmentation du taux de
cotisation au fonds spécial des ouvriers d'Etat,
- une diminution de dépenses de 214 millions de F correspondant à
un transfert de crédits relatifs au plan formation-mobilité (-
174 millions) et à un transfert, inverse à celui pratiqué
l'an passé, de 125 emplois de la DGA vers le compte de commerce de la
DCN (- 40 millions de F).
Les dépenses de fonctionnement courant connaîtront une
très forte diminution, supérieure à 11 %.
Les subventions de fonctionnement diminueront de 2,6 %.
La subvention de fonctionnement à l'Office national d'études et
de recherches aérospatiales (ONERA) s'élève à 385,3
millions de francs, soit 1,3 % de moins qu'en 1998. Elle est
complétée au titre VI par d'une part une participation de 133
millions de francs (- 4,3 %) aux dépenses d'investissement et d'autre
part une participation de 247,4 millions de francs (- 3 %) aux
dépenses d'études. Globalement, les crédits
affectés à l'ONERA s'élèveront donc à 765,7
millions de francs, soit 2,4 % de moins qu'en 1998.
La subvention de fonctionnement à l'Ecole polytechnique est
inchangée et s'élèvera à 275,3 millions de F, alors
que la subvention d'investissement se limitera à 40,5 millions de F,
contre 57 millions de F en 1998.
Les subventions aux écoles de la DGA seront réduites : 89,4
millions de F pour le fonctionnement (- 14,4 %) et 70,8 millions de F pour
l'investissement (- 9,2 %).
Enfin, la participation aux dépenses de l'Institut franco-allemand de
Saint-Louis, imputée au titre VI, sera réduite de 2,7 % et
s'élèvera à 125,5 millions de F.
Les
crédits du titre V
de la DGA ont connu une importante
modification de périmètre
. Outre le transfert du
gouvernorat de certains crédits "nucléaire" et "espace" à
l'état-major des armées (7,9 milliards de F), on observera que
192 millions de F ont été transférés à la
Marine au titre de l'entretien des immobilisations de l'ex-DCN étatique
(installations nucléaires à terre, pyrotechnie, installations
portuaires), particulièrement dans les ports de Brest et Toulon. Cette
démarche participe du souci de mieux délimiter les
responsabilités entre la Marine, la DGA et la DCN.
Ainsi modifiés, les crédits du titre V de la DGA
s'élèveront à 10 milliards de F.
Outre les crédits transférés à la direction des
applications militaires du CEA, le principal poste de dépenses du titre
V est constitué des
études-amont
, regroupées depuis
1998 sous la responsabilité de la DGA, qui bénéficieront
en 1999 de
3 milliards de F
de crédits, soit
6,9 % de moins
qu'en 1998.
Dans le cadre de la "revue de programmes", un abattement de 5 % a
été décidé sur les crédits d'infrastructure,
qui se monteront à 1,2 milliard de F.
Enfin, rappelons que sur le titre VI de la DGA est imputée une dotation
de 900 millions de F transférée au budgétaire de recherche
et de développement, et ce en contradiction avec les dispositions de la
loi de programmation.
2. L'évolution des effectifs de la DGA
Le tableau suivant retrace l'évolution des effectifs budgétaires de la DGA de 1998 à 1999, en distinguant les personnels relevant du budget de l'Etat proprement dit, et ceux relevant des comptes de commerce.
|
Zone budgétaire 1998 |
Compte de commerce 1998 |
Total
|
Zone budgétaire 1999 |
Compte de commerce 1999 |
Total
|
Officiers |
2 646 |
788 |
3 434 |
2 521 |
850 |
3 371 |
Sous-officiers |
896 |
3 |
899 |
884 |
3 |
887 |
MDR |
20 |
0 |
20 |
0 |
0 |
0 |
Contingent |
603 |
22 |
625 |
303 |
22 |
325 |
Total militaires |
4 165 |
813 |
4 978 |
3 708 |
875 |
4 583 |
Titulaires |
6 388 |
3 186 |
9 574 |
6 049 |
3 186 |
9 235 |
Contractuels |
3 729 |
1 150 |
4 879 |
3 545 |
1 213 |
4 758 |
Ouvriers |
5 755 |
16 891 |
22 646 |
5 740 |
15 391 |
21 131 |
Total civils |
15 872 |
21 227 |
37 099 |
15 334 |
19 790 |
35 124 |
TOTAL GÉNÉRAL |
20 037 |
22 040 |
42 077 |
19 042 |
20 665 |
39 707 |
On
observera qu'en 1999, une réduction globale de 2 370 postes sera
appliquée à la DGA, répartie de manière
pratiquement équivalente entre la zone budgétaire, qui perdra un
millier de postes environ, et les comptes de commerce (- 1 375 postes).
Cette déflation des effectifs touchera en priorité les personnels
ouvriers (- 1 515 postes), mais également les personnels civils non
ouvriers (- 460 postes), et les personnels militaires (- 395 postes, dont
300 postes d'appelés).
Elle s'effectue par l'exploitation de l'ensemble des possibilités de
départ basées sur le volontariat ou les mesures d'âge :
préretraites, départs volontaires indemnisés,
reclassements au sein d'autres administrations, mutations vers les
armées et services communs.
3. La réduction du "coût d'intervention" de la DGA
La DGA a
pour objectif de réduire son "coût d'intervention", notion
économique qui retrace le coût de ses structures permanentes et
des moyens mis en oeuvre pour assurer leur fonctionnement.
Tel que calculé par la DGA, selon une méthode exposée dans
son rapport d'activité de 1997, le coût d'intervention
s'établissait à
6,6 milliards de F en 1997
et devrait
connaître un niveau comparable en 1998, cette stabilité apparente
traduisant en fait le report sur 1998 de dépenses de fonctionnement et
d'investissement technique. La DGA entend obtenir une réduction de ces
dépenses de l'ordre de 20 % d'ici 2002 grâce :
- à la maîtrise des dépenses de rémunérations
et charges sociales, liée à la déflation des effectifs,
- à la réduction des dépenses de fonctionnement courant
(politique de rationalisation systématique du soutien par le
regroupement des moyens au sein d'un établissement central de soutien,
le redimensionnement du parc informatique, l'adaptation de la politique
d'achat),
- au contrôle centralisé des investissements, afin
d'évaluer l'opportunité et le coût de toutes les
opérations significatives.