E. LE SECTEUR ÉLECTRIQUE ET ÉLECTRONIQUE
1. Le secteur électrique
Le
secteur industriel électrique
, en France, est
représenté par près de 200 entreprises opérant
essentiellement dans les secteurs de l'
électrification
(équipements des réseaux publics et privés
d'électricité), des
constituants électriques
industriels et des
automatismes.
Il est un des principaux acteurs de la filière électrique et
énergétique française, avec les opérateurs
(EDF-GDF), les constructeurs de matériels de production
d'énergie, les câbliers et les installateurs.
En 1997, les entreprises françaises du secteur employaient
61.000 personnes en France et 193.000 dans le monde. Le secteur occupe le
4ème rang mondial, après les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne
et représente 5,5 % du marché mondial et 7,3 % du
commerce mondial.
Les données économiques du secteur pour 1997 sont
retracées dans le tableau ci-dessous :
Chiffres d'affaires |
50 milliards de francs (+7,5 % par rapport à 1996) |
Production " Monde " (ensemble groupes français) |
148 milliards de francs |
Exportations |
39 milliards de francs,
+15 % par rapport à 1996,
|
Importations |
22 milliards de francs, +20 % par rapport à 1996; |
Excédent commercial |
17 milliards de francs, soit 10 % de l'excédent français |
Consommation France |
33 milliards de francs, +7 % par rapport à 1996 |
Le
secteur connaît une forte expansion internationale. En 1997, les
exportations directes représentaient 80 % de la production
nationale tandis que la production à partir d'unités
industrielles " délocalisées " à
l'étranger employait deux fois plus de personnes à
l'extérieur de la France que sur le territoire.
Ce secteur est d'ailleurs largement dominé, en France comme dans le
reste du monde, par de grands
groupes de taille mondiale
, Schneider
(60.000 employés dans le monde) et ALSTOM
(90.000 employés dans le monde) notamment, mais aussi Siemens, ABB
et General Electric, principaux concurrents des deux premiers, et qui disposent
en France de plusieurs unités de production.
Les autres entreprises présentes sur le secteur en France sont
fréquemment des
groupes de plus de 500 employés.
Cette structure s'explique par les effets de taille nécessaires pour
financer des investissements très lourds et notamment en
recherche-développement (de 5 à 15 % du chiffre d'affaires
suivant les branches).
2. Le secteur électronique
La
situation de l'industrie française de l'électronique et de
l'informatique est fortement liée aux mouvements conjoncturels
internationaux. Entre 1991 et 1993, le Japon et l'Europe ont été
plus particulièrement touchés par la récession. Ont
été mis en place des plans de restructuration massifs, notamment
dans les secteurs de l'électronique grand public, de l'informatique et
de l'électronique professionnelle.
En 1997, les taux de croissance des marchés français se sont
approchés de ceux que connaissent actuellement les marchés
américains. Pour les spécialistes, le développement des
réseaux locaux, des télécommunications mobiles, des
activités multimédias ou encore des autoroutes de l'information
devraient constituer de puissants facteurs de renouvellement des marchés.
L'industrie électronique française a poursuivi, en 1997, le
redressement amorcé depuis un certain nombre d'années. Les
restructurations engagées durant la récession ont permis
d'accroître la productivité du secteur et ont contribué
à la poursuite de l'amélioration des résultats de
l'ensemble de ses branches d'activité.
Les situations sont, néanmoins, très contrastées selon les
segments de cette industrie.
Dans le secteur
des télécommunications,
les entreprises
françaises bénéficient d'un contexte de marché
relativement favorable. A l'image du marché mondial, qui connaît
depuis 1990 une croissance annuelle moyenne de 5,6 %, le marché
français est engagé depuis quelques années dans une phase
d'expansion. En 1997, la croissance a été particulièrement
soutenue puisqu'elle s'est élevée à 8,8 %
(+6,8 % en 1996).
Le développement du marché des mobiles (dont le nombre
d'abonnés a dépassé les 8 millions au cours de
l'été 1998), la croissance du marché des données
et, d'une manière générale, celle des services constituent
le principal facteur de développement du marché des
télécommunications. L'industrie dispose d'atouts importants avec
des entreprises de taille mondiale comme Matra Nortel Communication, Sagem et
Alcatel.
Alcatel, soulignons-le, est le numéro 4 mondial avec des positions
fortes dans les systèmes de transmission optique (n° 1
mondial), les systèmes d'accès (n° 1 européen)
ou encore les systèmes de transmission (n° 2 européen).
La balance commerciale du secteur a enregistré un excédent de
près de 10 milliards de francs en 1997.
Dans
le secteur des technologies de l'information
(informatique et
services informatiques), la croissance du marché français a
été, en 1997, proche de celle du marché mondial
(8,3 % pour le marché français contre 10 % pour le
marché mondial).
Dans le domaine des matériels, la progression du marché
français (7,1 % en 1997) a même été
supérieure à celle du marché européen (6,9 %).
La reprise des investissements informatiques des entreprises (+13,5 % en
1997 contre +6,5 % en 1996) et la forte demande des ménages en
micro-ordinateurs, dont le taux d'équipement est aujourd'hui proche des
20 %, expliquent le dynamisme de ce marché.
Le chiffre d'affaires du secteur (informatique et bureautique) a
progressé de 4 % entre 1996 et 1997 en passant de 81 milliards
de francs à 84 milliards de francs. Cette évolution devrait
se poursuivre en 1998.
Le secteur du logiciel et des services a enregistré en 1997 un
chiffre d'affaires de l'ordre de 125 milliards de francs dans le cadre
d'une activité particulièrement soutenue.
Dans le domaine des
composants électroniques,
l'année 1997
a confirmé la crise amorcée en 1996, cette situation conduisant
le secteur à se restructurer en profondeur.
La réussite du programme Eurêka Medea (Microelectronics
Development for European Applications) constitue un outil précieux par
la synergie qu'il permet entre les industriels européens.
La balance commerciale française, notons-le, est excédentaire
depuis trois ans dans l'ensemble de ce secteur.
Le marché de
l'électronique grand public
connaît
depuis le début des années 90 une situation de saturation des
marchés classiques et affronte une vive concurrence.
Les principales perspectives de développement du secteur sont
liées au
développement du multimédia
et à la
numérisation des réseaux.
Sur ces segments, avec notamment Thomson Multimédia et Sagem, dans le
domaine du décodeur de TV numérique, la France dispose
d'indéniables atouts.
Dans
l'électronique professionnelle
(électronique de
défense et de sécurité), les ventes ont avoisiné
30 milliards de francs en 1997 (+5 % par rapport à 1996). Les
ventes et les commandes à l'exportation ont confirmé leur reprise
entamée en 1996 (+32 % pour les ventes et +46 % pour les
commandes). La baisse des effectifs directement employés
(31.000 personnes en 1997) s'effectue à un rythme ralenti. La haute
technologie de l'industrie de l'électronique de défense et de
sécurité nécessite une forte proportion
d'ingénieurs et de cadres (plus de 43 %).
Le solde commercial du secteur s'est établi à
12,8 milliards de francs en 1997 (+20 % par an depuis 1995).
L'année 1997 aura été marquée par la
décision du Gouvernement de constituer un
grand pôle
d'électronique professionnelle et de défense
centré
sur Thomson-CSF et doté d'un actionnariat public déterminant, en
regroupant autour de Thomson-CSF les activités d'électronique
spatiale et de défense et les activités de communication
militaire d'Alcatel, les activités d'électronique professionnelle
et de défense de Dassault Electronique, ainsi que les activités
en matière de satellites d'Aérospatiale.
Le partenariat stratégique Thomson-CSF/Alcatel/Dassault
Industrie/Aérospatiale consiste en la constitution d'un grand
pôle d'électronique professionnelle et de défense par
regroupement :
- au sein de Thomson-CSF, des activités correspondantes d'Alcatel
et de Dassault,
- dans une filiale commune d'Alcatel et de Thomson-CSF, des
activités Salellites d'Alcatel, d'Aérospatiale et de Thomson-CSF.
Les deux tableaux ci-après retracent :
- l'évolution de la balance commerciale française dans le
secteur de l'électronique (taux de couverture) ;
- les performances des entreprises du secteur de l'électronique et
de l'informatique.
EVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE FRANÇAISE
DANS LE
SECTEUR DE L'ÉLECTRONIQUE (TAUX DE COUVERTURE)
Taux de couverture (en %) |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Bureautique |
60 |
58 |
64 |
68 |
64 |
Matériels Informatiques |
63 |
62 |
68 |
74 |
74 |
Composants |
80 |
90 |
101 |
107 |
110 |
Télécommunications (Industrie) |
163 |
154 |
157 |
175 |
157 |
Electronique grand public |
58 |
59 |
68 |
69 |
70 |
Electronique médicale |
141 |
143 |
130 |
131 |
121 |
Matériel de mesure et contrôle |
96 |
97 |
101 |
100 |
122 |
ENSEMBLE |
77 |
78 |
85 |
90 |
92 |
LES PERFORMANCES DES ENTREPRISES DU SECTEUR DE L'ÉLECTRONIQUE ET DE L'INFORMATIQUE
|
Variation 1997/1996 du chiffre d'affaires |
Variation 1997/1996 des effectifs |
Exportations/ chiffre d'affaires 1997 |
Investissements/ chiffre d'affaires |
Bureautique |
7 % |
3,3 % |
51 % |
3 % |
Informatique |
0,5 % |
5,2 % |
45 % |
2 % |
Composants |
24 % |
3,5 % |
57 % |
9 % |
Matériels télécommunications |
6 % |
-1,6 % |
37 % |
3 % |
Electronique grand public |
20 % |
-4,4 % |
50 % |
2 % |
Electronique médicale |
7 % |
-0,3 % |
74 % |
1 % |
Matériel de mesure et contrôle |
-1 % |
-0,3 % |
43 % |
2 % |