B. DES EMPLOIS MAINTENUS OU CRÉÉS PAR REDÉPLOIEMENT
Dans une
situation de forte baisse démographique touchant les
élèves de l'enseignement scolaire, le projet de budget pour 1999
ne prévoit aucune suppression d'emplois d'enseignants titulaires du
premier degré et prévoit pour le second degré un
renforcement des conditions d'encadrement résultant de mesures de
redéploiement.
Au total, 1,3 million de personnes travaillent dans les écoles, les
collèges et les lycées, publics ou privés :
- 1,07 million relèvent de l'Etat et 225 000 des communes ou
des établissements publics ;
- 514 000 exercent dans le premier degré, dont un peu plus de
320 000 enseignants et 190 000 personnels communaux ou personnels de
service des écoles privées ;
- 786 000 dans les établissements du second degré, dont
509 000 enseignants.
1. Dans le premier degré
Alors
que 2 900 emplois avaient été supprimés en 1997
(1 700 emplois de professeurs stagiaires, 500 emplois
d'élèves de cycle préparatoire, 200 congés de
mobilité et 500 emplois d'instituteurs), aucune suppression
d'emploi n'est intervenue en 1998.
Le projet de budget pour 1999 ne prévoit aucune suppression d'emplois
d'enseignants titulaires du premier degré.
Seuls seront supprimés 490 emplois de professeurs des écoles
stagiaires vacants ainsi que 15 emplois d'instituteurs
spécialisés qui permettront de créer autant de contrats
dans les établissements privés d'enseignement
spécialisé.
L'évolution des personnels enseignants du premier degré, relevant
du chapitre 31-92, est retracée dans le tableau ci-après :
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Personnels d'enseignement |
310 951 |
310 253 |
310 258 |
310 650 |
Personnels en stage |
13 490 |
11 290 |
11 290 |
10 400 |
TOTAL |
324 441 |
321 543 |
321 58 |
321 050 |
2. Dans le second degré
Il
convient de rappeler que les effectifs des personnels enseignants du second
degré ont enregistré une baisse de 947 emplois entre 1996 et 1997
et ont connu une quasi stabilité de 1997 à 1998. Les suppressions
d'emplois ont principalement concerné le recrutement de nouveaux
maîtres (stagiaires) et les moyens consacrés au congé
mobilité.
Alors que la loi de finances pour 1998 a mis fin aux suppressions d'emplois
d'enseignants, le projet de budget pour 1999 prévoit la création
de 3 050 emplois d'enseignants du second degré, dont 1 935
emplois de professeurs certifiés et 1 000 emplois de
professeurs de lycée professionnel de 2e grade.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des effectifs des
personnels du second degré depuis 1996 :
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Personnel d'enseignement et d'encadrement |
401 875 |
401 752 |
401 867 |
377 420 |
Personnel d'information et d'orientation |
4 447 |
4 448 |
4 449 |
4 800 |
MI / SE* |
37 137 |
37 287 |
37 287 |
33 987 |
Personnels en stage |
14 750 |
13 775 |
13 775 |
13 775 |
BCES |
|
|
|
27 386 |
Total |
458 203 |
457 262 |
457 378 |
457 368 |
*
Suppression de 3 300 supports budgétaires en 1999, les crédits de
rémunération de ces personnels sont transférés au
chapitre 31-97 (rémunérations sur crédits)
Afin de respecter le principe du " gel " des emplois publics, les
créations d'emplois enseignants et non enseignants sont gagées
sur la diminution du nombre de postes en administration centrale
(111 emplois administratifs), sur la suppression d'emplois vacants et sur
un transfert de 3 300 emplois de maîtres d'internat et surveillants
d'externat (MI-SE) sur des crédits globaux de remplacement.
Les MI-SE concernés seront ainsi rémunérés sur des
crédits déconcentrés et globalisés de fait avec les
crédits réservés aux maîtres auxiliaires et aux
assistants étrangers.
Force est de reconnaître que l'application du principe du gel des emplois
publics ne facilite pas le contrôle du législateur.
Enfin, afin de développer l'apprentissage des langues vivantes dans le
premier degré, 1 000 assistants étrangers
supplémentaires devaient être recrutés à la
rentrée 1998.
3. Les personnels non enseignants
Le
projet de budget pour 1999 prévoit la création de 250 emplois de
conseillers principaux d'éducation et de 616 emplois de non enseignants
dont 400 emplois de personnels médico-sociaux (30 médecins, 185
infirmières et 185 assistantes sociales).
Il faut rappeler que la loi de finances pour 1998 avait permis de créer
1 320 emplois de personnels non enseignants, soit 620 emplois d'ATOS, 100
emplois de CPE, 300 emplois d'infirmières et 300 emplois
d'assistantes sociales et que les moyens de remplacement en personnels ATOS
correspondaient à environ 280 équivalents temps plein.
Il convient donc de constater que les moyens prévus en 1999 en faveur
des personnels non enseignants, notamment pour ceux chargés de la
santé scolaire, sont en retrait par rapport à ceux de
1998.
4. Les besoins de recrutement
a) Dans le premier degré
Les
besoins induits mécaniquement par les sorties des corps sur la
période 1999 à 2003 peuvent être estimés à
13 900 enseignants en moyenne annuelle.
Ces besoins sont couverts par les personnels issus des listes principales
à leur sortie des IUFM, ou des listes complémentaires pour une
faible part (environ 6,5 %) des concours de recrutement.
Lors de la session 1998, le nombre total de postes offerts aux concours
externes et aux seconds concours internes était équivalent
à celui de 1997, mais les postes proposés aux seuls concours
externes ont augmenté de 4,7 %.
b) Dans le second degré
D'après les réponses fournies au rapporteur de la
commission, le second degré devrait être en mesure de
répondre aux besoins d'enseignement par l'emploi de titulaires en nombre
suffisant.
L'enseignement général, y compris dans les disciplines
scientifiques qui ont longtemps connu des besoins, ne présenterait plus
de déficit en personnels. Il en serait de même dans l'enseignement
technique.
En revanche, l'enseignement professionnel présente encore des besoins en
personnels titulaires dans certaines disciplines.
S'agissant des besoins globaux en personnels d'ici 2003, la direction de la
programmation et du développement estime qu'en moyenne 12 390
nouveaux enseignants titulaires seront nécessaires chaque année
pour assurer chacune des rentrées scolaires.
Le tableau ci-après recense les besoins moyens annuels en nouveaux
enseignants titulaires pour assurer les rentrées 1999 à
2003 :
(France métropolitaine)
Total premier degré |
13 800 |
Total second degré |
12 390 |
Lettres |
1 675 |
Lettres - Histoire Géographie |
135 |
Sciences |
2 790 |
Sciences humaines |
1 050 |
Lettres - Langues |
215 |
Langues vivantes |
2 370 |
Éducation physique et sportive |
785 |
Enseignements artistiques |
400 |
Total des disciplines d'enseignement général |
9 420 |
Total des disciplines techniques et professionnelles |
2 845 |
Documentation |
130 |
Votre
commission ne peut que s'étonner des éléments de
réponse fournis à son rapporteur. Elle constate en effet que de
nombreuses disciplines connaissent un déficit structurel d'enseignants
(langues étrangères et notamment espagnol, physique,
mathématiques, SUT, lettres classiques, éducation musicale, EPS,
génie mécanique...) qui témoigne de la difficulté
d'adapter le nombre de places mises au concours aux besoins réels des
élèves.
Enfin, si les perspectives de départ massif en retraite des enseignants
nés dans les années d'après-guerre ont été
anticipées par des recrutements de précaution, ceux-ci n'ont,
semble-t-il, pas été ciblés sur les disciplines qui se
libéreront en 2005 : de nombreux titulaires académiques
affectés aujourd'hui à des tâches de remplacement risquent
ainsi dans l'avenir de ne pas obtenir un poste correspondant à leur
formation disciplinaire initiale.