b) Aide liée ou déliée ?
Le choix des méthodes doit, certes, nous inviter à nous interroger en priorité sur l'adéquation de notre aide aux besoins des populations. Il doit également nous appeler à réfléchir sur la portée de notre aide sur notre propre économie. Les contraintes budgétaires, les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens ne permettent pas d'esquiver la question. Aujourd'hui plus de 50 % de l'aide française revient à notre pays sous la forme d'achat de biens et services . Si aucune étude sérieuse n'a permis de chiffrer cet effet retour, nul doute n'est cependant permis sur l'impact positif de l'aide. Un faisceau de signes, parmi lesquels le solde excédentaire de nos échanges avec le continent, permet de s'en convaincre. Le souhait manifesté par M. Yves Marchand, dans son rapport, par ailleurs excellent ("Une urgence : l'afro-réalisme") de mettre fin à l'aide liée suscite, dans ce contexte , une certaine circonspection. L'« effet retour » de notre aide constitue une garantie, qui, il ne faut pas se leurrer, est la justification pour beaucoup de nos concitoyens du maintien de notre aide en Afrique. A un moment où notre coopération fait l'objet de contestations, votre rapporteur ne pense pas qu'il soit opportun de remettre en cause le principe d'une aide liée .