3. Les perspectives de poursuite d'études des diplômés de la voie professionnelle

S'agissant de la voie professionnelle, à l'issue de la classe de troisième, les effectifs des classes des BEP-CAP en deux ans, qui ont enregistré une augmentation depuis 1993, ont poursuivi leur progression en 1995 (plus de 12.000 élèves). Les préparations aux diplômes de niveau V, ouvrent l'accès au marché de l'emploi, mais pour ce qui concerne le BEP, conduisent, également, de plus en plus souvent à des formations professionnelles ou technologiques de niveau IV.

Le niveau V constitue, de ce point de vue, un enjeu important en matière d'orientation.

A la rentrée 1995-1996, 49 % des effectifs des classes terminales de BEP des enseignements publics et privés ont poursuivi leurs études, soit en première professionnelle (33 %), soit en première technologique (16 %). Ceci permet à ces élèves, notamment à ceux qui ont été admis dans la voie technologique, d'envisager, en cas de réussite, d'accéder, à des formations professionnelles supérieures (sections de techniciens supérieurs, instituts universitaires de technologie, instituts universitaires professionnalisés), l'allongement de la scolarité traduisant les aspirations nouvelles des familles et répondant aussi aux besoins des milieux professionnels.

4. La nécessité d'une information et d'une orientation positive dès le collège

a) L'expérimentation engagée en application du NCE

Les élèves sont conduits à construire, progressivement, leur premier choix de formation au cours de leur scolarité au collège, mais ils sont souvent porteurs de représentations simplificatrices et stéréotypées, qu'il convient de rectifier et de compléter par des actions pédagogiques adaptées.

A cet effet, a été expérimentée en 1995-96, en classe de cinquième, une éducation à l'orientation qui permet à chaque élève d'acquérir une meilleure connaissance de lui-même, de ses goûts, de ses aptitudes et de ses aspirations ; celle-ci est de nature à lui apporter des informations plus concrètes sur les activités professionnelles et l'environnement social et économique, et peut lui offrir les moyens de découvrir les diverses voies de formation et les reconversions possibles en cours de scolarité, et tout au long de sa vie professionnelle.

Cette expérimentation devait être étendue à tous les collèges à la rentrée scolaire 1996, et sera poursuivie en classe de quatrième, dans les collèges expérimentaux, et étendue progressivement jusqu'à la fin de la scolarité en collège.

Parallèlement, une expérimentation identique devait être mise en place à la dernière rentrée dans les lycées.

b) Les observations de la commission

S'agissant de l'orientation des élèves, du collège jusqu'au lycée, votre commission reprendra les observations et propositions formulées par sa mission d'information déjà citée.

Il lui paraît nécessaire de formaliser davantage les séquences d'éducation à l'orientation prévues à partir de la classe de 5e, en prévoyant notamment un horaire mensuel d'au moins une heure qui serait consacré à l'orientation, aux formations et aux métiers et qui serait assuré par des personnels mieux formés (professeurs principaux, conseillers d'orientation...) et par des intervenants extérieurs (professionnels, bénévoles, étudiants avancés dans leurs études).

Il serait également indispensable que les moyens consacrés à l'orientation des élèves du collège et du lycée se trouvent substantiellement augmentés : ceci permettrait de mettre à la disposition de chaque établissement, un conseiller d'orientation à temps plein (au-delà d'un certain effectif d'élèves) et d'accorder des aménagements de service aux enseignants principalement chargés de l'orientation.

L'adoption de telles mesures contribuerait ainsi largement à faire évoluer la démarche d'orientation des élèves vers l'enseignement technique ou professionnel, en substituant à un système d'orientation par défaut, celui d'une véritable orientation choisie.

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