D. LA NÉCESSITÉ D'UNE ORIENTATION POSITIVE DES ÉLÈVES VERS L'ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE ET PROFESSIONNEL
1. Les conditions d'une orientation positive
Les familles accepteraient plus volontiers que leurs enfants s'engagent dans des formations technologiques et professionnelles, si ces dernières permettaient d'accéder à des études supérieures, parallèles aux formations générales, avec des possibilités de passerelles à tous les niveaux.
Leur préoccupation principale consiste en effet à ne pas engager leurs enfants dans une voie sans perspectives et à leur offrir la formation générale la plus élevée possible afin de favoriser d'éventuelles reconversions imposées par les évolutions technologiques et le développement du chômage.
Au cours de ces dernières années, le système éducatif s'est efforcé de prendre en compte ces préoccupations, mais d'une manière insuffisante.
2. Les réformes récentes en matière d'orientation
a) Le rééquilibrage des séries
En lycée d'enseignement général et technologique, le rééquilibrage des séries, et leur égale valorisation, ont constitué l'ossature de la rénovation pédagogique engagée depuis 1992 à partir de la classe de seconde. En théorie, chacune des séries a désormais vocation à l'excellence et les élèves devraient être aidés à s'orienter entre les différentes séries de baccalauréat en fonction de leurs goûts, de leurs projets et de leurs capacités, et non pas en fonction d'une hiérarchie qui reste cependant forte entre les formations.
Enfin, l'accès à une série de première n'est plus subordonné au choix des options de seconde, ce qui donne aux élèves la possibilité de ne choisir leur orientation qu'à l'issue de cette classe.
b) Les résultats obtenus
A la rentrée 1995, une stabilité relative de chaque série a pu être constatée en première, mais en même temps, il a été observé une certaine désaffectation pour les formations du secteur industriel. Compte tenu des besoins de l'économie en techniciens supérieurs et ingénieurs, cette désaffection relative des élèves pour les enseignements technologiques industriels devrait être enrayée.
Une réflexion devrait notamment être conduite pour mieux marquer l'identité d'un parcours orienté vers les sciences industrielles et mettre en valeur les formations proposées par la série sciences et technologies industrielles. La revalorisation de cette série passe, également, par un rééquilibrage, au niveau du recrutement dans les sections de techniciens supérieurs et les instituts universitaires de technologie, au profit des titulaires des baccalauréats technologiques industriels, étant rappelé que les bacheliers généraux ont leurs filières propres.