3. Le développement de la coéducation avec l'entreprise
Ce développement passe d'abord, pour la commission Fauroux, par une progression équilibrée et conjointe de l'offre de formation en alternance sous statut scolaire et de l'apprentissage avec contrat de travail.
Il suppose ensuite un élargissement de l'offre d'activités adaptées aux élèves en alternance et aux apprentis dans les entreprises, les services publics et les administrations, l'objectif attendu par la commission étant d'accueillir chaque année deux millions de stagiaires en situation d'activité pendant une durée moyenne de quatre mois à échéance de cinq ans.
Cet objectif implique également de généraliser la formation par alternance à l'ensemble des parcours d'études supérieures, hors DEUG généraux et classes préparatoires, et d'élargir le recrutement sur des critères d'expérience, et par validation des acquis, dans l'ensemble des grandes écoles.
La commission Fauroux préconise enfin la création de centres de formation professionnelle ouverts à l'accueil en formation initiale et continue dans cinq cents nouveaux lycées, cette proposition ayant d'ailleurs été reprise, comme il a été vu, par le ministre de l'éducation nationale.
Tout en soulignant l'intérêt de ces orientations, notamment celles concernant la polyvalence des diplômes professionnels, qui est de nature à faciliter les reconversions ultérieures des salariés, le rapporteur de votre commission exprime davantage de réserves concernant le développement d'une coéducation avec l'entreprise et de l'apprentissage dans les établissements d'enseignement ; celle-ci ne devrait pas aboutir à définir trop étroitement des formations axées sur la satisfaction de besoins immédiats des entreprises, lesquels sont susceptibles d'évoluer très rapidement en fonction de la conjoncture économique et de la mondialisation des échanges.
Votre commission considère en revanche que la création d'une direction générale de l'enseignement professionnel et de l'insertion au sein d'un ministère qui regroupe heureusement aujourd'hui tous les niveaux du système éducatif, serait une mesure particulièrement opportune pour relancer et revaloriser les enseignements technologiques et professionnels. Cependant, elle ne peut qu'être déçue par la réponse fournie à la question de son rapporteur, au terme de laquelle toute modification des structures de l'administration centrale, comme pourrait l'être la création d'une direction générale de l'enseignement professionnel et de l'insertion, ne saurait être envisagée que dans le cadre de la réflexion, en cours, sur la réforme de l'État.