B. LA VITALITÉ DE LA PRODUCTION NATIONALE

L'année 1995 a également été une bonne année pour la production française qui a enregistré une hausse lui permettant de retrouver le niveau du début de la décennie et de favoriser un renouvellement important de la création puisqu'un film sur deux est un premier ou second film. En matière de financement, les tendances observées ces dernières années -accroissement de la part des chaînes de télévision et internationalisation de la production- se confirment.

1. Une augmentation du nombre de films produits

En 1995, 141 films ont reçu l'agrément d'investissement délivré par le Centre national de la cinématographie contre 115 films en 1994. Cette augmentation concerne aussi bien le nombre de films d'initiative française 2 ( * ) qui atteint 97 unités contre 89 en 1994 que les coproductions minoritaires françaises (32 unités contre 22 en 1994) ou les films ayant bénéficié de l'aide aux coproductions avec les pays d'Europe centrale et orientale.

Cette évolution se traduit par une augmentation de 17 % du volume global des investissements dans la production française, qui passe de 2,3 à 2,7 milliards de francs. Comme la croissance des investissements est plus forte que celle du nombre de films, le devis moyen unitaire augmente pour atteindre 28 millions de francs contre 26 millions de francs en 1994 confirmant une tendance de long terme à l'accroissement du budget des films.

Cette tendance se traduit aussi par l'augmentation de la part relative des films à budgets élevés ou très élevés (plus de 50 millions de francs) qui passe de 44 % à 51 %.

L'augmentation du coût moyen des films n'empêche cependant pas un renouvellement important de la production nationale : un film sur deux est un premier ou un second film. Le nombre de premiers films augmente sensiblement pour atteindre 33 unités (contre 22 en 1994) dont 60 % ont bénéficié de l'avance sur recettes.

2. La tendance au renforcement du rôle des chaînes de télévision et à l'internationalisation du financement de la production cinématographique se poursuit

a) L'évolution des sources de financement des films d'initiative française

Les principales évolutions qui ont marqué la structure du financement des oeuvres cinématographiques au cours de la décennie se sont poursuivies en 1995.


La marginalisation de l'apport des distributeurs, qui jouaient il y a une dizaine d'années un rôle déterminant, se confirme. Leur contribution, consentie sous forme « d'à valoir » sur les recettes escomptées, ne représente plus que 4 % des investissements totaux réalisés en 1995 contre 23,9 % en 1985 et une moyenne de 5 à 6 % ces dernières années.


Le rôle déjà prépondérant des chaînes de télévision dans le financement de la production cinématographique continue de s'accroître.

Leur participation au financement des films d'initiative française est passée de 10,1 % en 1986 (6,1 % sous forme de préachat de droits de diffusion et 4 % dans le cadre d'accords de coproduction) à 36,9 % en 1995 (30,1 % correspondant au préachat et 6,8 % à des coproductions), soit 3 % de plus qu'en 1994.

Près de 60 % des films d'initiative française sont ainsi coproduits ou préachetés par des chaînes en clair. Canal Plus a pour sa part contribué au financement de 80 % des films d'initiative française produits en 1995.


Les autres sources de financement du cinéma restent proportionnellement stables, comme l'indique le tableau ci-après.

STRUCTURE DE FINANCEMENT DES FILMS D'INITIATIVE FRANÇAISE

(1986-1995)

- La participation des SOFICA s'est maintenu au même niveau que les années précédentes, soit 5 à 6 % du financement des films d'initiative française.

- L'apport des producteurs français a légèrement fléchi, passant de 29 % à 26 % du financement des films d'initiative française.

- La contribution du secteur vidéographique reste marginale, alors que son intervention est déterminante aux Etats-Unis.

- Les aides publiques à la production représentent au total un peu plus de 14 % du coût des films français. Près de la moitié des films d'initiative française ont bénéficié de l'avance sur recettes, qui couvre en moyenne 11,6 % du devis des films concernés. En outre l'avance sur recettes semble jouer un rôle de catalyseur lors du montage financier des films dans la mesure où la quasi-totalité des films bénéficiaires de l'avance font l'objet d'un préachat par une chaîne de télévision.

b) La tendance à l'internationalisation de la production française s'accroît


• En 1995, plus d'un film français sur deux est une coproduction internationale. On recense en effet, dans la production 1995, 63 films intégralement français, 34 coproductions à majorité française et 32 coproductions à majorité étrangère. En outre 12 films ont bénéficié de l'aide aux coproductions avec les pays d'Europe centrale et orientale.

Ainsi, les investissements français dans les films majoritairement étrangers ont progressé de 26 % par rapport à l'an dernier (192,1 millions en 1995 contre 142,1 millions en 1995). Les investissements des producteurs étrangers dans les films majoritairement français se sont également accrus : ils passent de 253,8 millions à 298 millions soit une augmentation de 15 %.

* 2 Il s'agit des films dont le financement est entièrement français et des coproductions majoritairement françaises.

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