III. UN ASPECT CENTRAL DE L'ÉCONOMIE DE LA PRESSE : LA DISTRIBUTION
La distribution, au point de rencontre de deux axes majeurs du renforcement de l'économie de la presse : la réduction des coûts d'exploitation et l'élargissement de la diffusion, donne lieu depuis plusieurs années à des initiatives dont il apparaît important à votre rapporteur de faire une nouvelle fois le point, dans la continuité du rapport d'information consacré à cette question par votre commission à la fin de 1994 (n° 152, 1994-1995).
A. LES MODALITÉS DE DISTRIBUTION
1. Données générales
Les tableaux suivants montrent l'évolution des modes de distribution des différentes catégories de presse (source : enquête annuelle rapide du SJTI).
PRESSE NATIONALE D'INFORMATION GÉNÉRALE ET POLITIQUE
En milliers d'exemplaires et pourcentages
PRESSE LOCALE D'INFORMATION GÉNÉRALE ET POLITIQUE
En milliers d'exemplaires et pourcentages
PRESSE SPÉCIALISÉE GRAND PUBLIC
En milliers d'exemplaires et pourcentages
PRESSE SPÉCIALISÉE TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE
En milliers d'exemplaires et pourcentages
TABLEAU 5 JOURNAUX GRATUITS D'ANNONCES
En milliers d'exemplaires et pourcentages
L'enquête rapide annuelle du SJTI évalue aussi l'importance du portage.
Le volume annuel du portage a légèrement diminué en 1994 (- 1,5 % par rapport à 1993). Sa part dans la diffusion totale annuelle passe à 10,3 % contre 10,5 % en 1993 et 9,3 % en 1992. Il progresse cependant fortement en volume pour 1994 dans la presse nationale d'information générale et politique et notamment pour les quotidiens (+ 31 %).
La partie majeure du portage est réalisée par la presse d'information générale et politique locale (91 % de l'ensemble des exemplaires portés). La part du portage de la catégorie est de 22 % de la diffusion totale annuelle et atteint 23,2 % en 1994 pour les quotidiens.
LE PORTAGE TOTAL ANNUEL
En milliers d'exemplaires et pourcentages
2. La diversification des points de vente
La diversification des points de vente correspond à la recherche d'une plus grande capillarité du réseau conformément au souhait des éditeurs. Les actions menées à cet égard par les NMPP ont dépassé le stade des projets dans au moins trois domaines : les points de vente quotidiens (PVQ), l'opération « Mille villages de France » et les stations services.
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Les points de vente quotidiens
Avec l'accord des éditeurs des quotidiens nationaux, les NMPP ont lancé en mai 1995 une opération consistant à installer des titres dans des commerces de proximité afin de créer et multiplier les occasions de contacts entre les lecteurs d'Île-de-France et leurs quotidiens nationaux, et par conséquent de développer les ventes. Deux vagues de prospection menées du 15 mai au 30 juin 1995, puis du 18 septembre au 1er décembre 1995, ont permis de rencontrer plus de 4.000 commerçants franciliens. Ce travail a permis de créer 482 nouveaux points de vente pour les quotidiens, en plus des 333 magasins existants créés à l'occasion d'une opération similaire menée en 1988. Au total 815 commerces de ce type sont aujourd'hui actifs : il s'agit majoritairement de stations-service, cafés, boulangeries et supérettes.
Des observations menées en juillet 1995 sur 200 points de vente montraient une vente moyenne journalière de 10 exemplaires. Celle-ci était de 17 à fin 1995. Elle progresse à nouveau début 1996. Une action est en cours pour consolider ce nouveau réseau et y développer l'offre de titres.
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Mille villages de France
Les NMPP ont signé le 27 février 1996 une convention avec le ministère des PME, du Commerce et de l'Artisanat pour s'associer à l'opération « Mille villages de France » et contribuer à une présence accrue de la presse dans les communes de moins de 2.500 habitants. Sur les 1.000 villages recensés, 650 bénéficient déjà d'un point de vente de presse : l'objectif est d'atteindre au moins 800 fin 1996.
L'officialisation du partenariat entre les ministères et les NMPP va donner un nouvel élan à cette action, en liaison avec les maires et responsables de commerces multiservices.
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Les stations services
La presse est déjà présente de façon sporadique dans des stations-service. Contactées à l'occasion de l'opération points de vente quotidiens, des chaînes gestionnaires de stations-services ont fait connaître leur intérêt pour une mise en place plus systématique de la presse dans leurs boutiques. Des discussions sont en cours qui portent sur la palette de titres mais également sur les emplacements, le mobilier et le linéaire d'exposition.
Toutes ces actions ne sont pas étrangères à l'inversion de tendance constatée en 1995 dans la variation du nombre de points de vente de presse en France. En effet, alors que, dans le même temps, le nombre de la plupart des autres commerces de proximité est en baisse, celui des commerces de presse a progressé légèrement.
La Commission d'organisation des ventes (COV), qui siège au sein du Conseil supérieur des messageries de presse, a constaté, pour la première fois depuis 1989, plus de créations de points de vente (576) que de suppressions (553). En 1994, ces chiffres s'élevaient respectivement à 494 et 676. En 1995, 23 points de vente supplémentaires ont donc été créés.
Au total, le nombre de diffuseurs de la presse parisienne s'élève à 33.266, auxquels il faut ajouter les 378 maisons de la presse gérées par des dépositaires. Les diffuseurs se répartissent ainsi :
- 827 Relais H
- 22.729 approvisionnés par des dépositaires de province et banlieue parisienne
- 2.075 servis par Paris Diffusion Presse
- 7.635 servis par les Sociétés d'agences et de diffusion (SAD).
Rappelons que la presse régionale et locale se diffuse également par l'intermédiaire de 8.672 points de vente dont elle a seule l'usage.