II. L'ÉVOLUTION SECTORIELLE
Le tableau ci-après retrace l'évolution enregistrée dans chacune des branches du secteur agro-alimentaire en 1994.
III. LE COMMERCE EXTÉRIEUR : UN INFLÉCHISSEMENT SIGNIFICATIF
A. LE BILAN DE 1994
Durablement excédentaire depuis 1979 -alors que la France était structurellement déficitaire au début des années soixante- la balance commerciale agro-alimentaire a connu, en 1994, un fléchissement significatif.
Avec un excédent de 46,7 milliards de francs, le solde commercial s'affiche en retrait de 18 % par rapport à l'excédent record enregistré en 1993 (57,1 milliards de francs).
Comme illustre le tableau ci-après, ce recul est imputable à l'effondrement du solde des produits agricoles (- 70 %), tandis que le solde des produits des industries agro-alimentaires continue de progresser (+ 6 %).
COMMERCE EXTÉRIEUR AGRO-ALIMENTAIRE
L'excédent de 1994 correspond approximativement à celui dégagé en 1991, mais ses composantes sont radicalement différentes.
Le solde des produits agricoles qui représentait 30 % du solde global n'en représente désormais plus que 12 %. En 1994, le solde des industries agro-alimentaires entre pour 88 % dans l'excédent agro-alimentaire total.
• L'effondrement de l'excédent des
produits agricoles
(-12,7 milliards de francs, - 70 %) est
principalement du aux
céréales,
dont
l'excédent régresse de 28% et de 8,4 milliards (21,5 milliards en
1994 contre 29,9 milliards en 1993).
Les oléagineux (colza et tournesol) voient leur solde positif continuer à se réduire (0,7 milliard contre 1,8 milliard).
À l'importation, enfin, la flambée des prix des matières premières tropicales a pesé lourdement sur le déficit imputable aux achats de café (4,6 milliards contre 2,7 milliards soit + 70 %).
ï De son côté, l'amélioration du solde des industries agroalimentaires s'explique par la poursuite des bons résultats de nos principaux points forts à l'exportation : les vins et spiritueux (29,7 milliards d'excédent en 1994 contre 27,5 milliards de francs en 1993), les produits laitiers (12,4 milliards de francs contre 11,1 milliards), le sucre (6,1 milliards contre 5,1 milliards) et les viandes de volaille (5,5 milliards contre 5,4 milliards).
ï Enfin, on constate au plan géographique, un fléchissement de l'excédent avec l'Union européenne qui s'établit à 37,4 milliards de francs en 1994 (régressant de 12% par rapport à 1993 : 42,7 milliards), essentiellement sous l'effet d'une hausse moins rapide (+ 4 %) de nos exportations (140 milliards soit 71 % du total de nos exportations) que de nos importations qui ont progressé de 11% pour s'établir à 102,6 milliards de francs.
La chute du solde positif avec les pays-tiers : 9,3 milliards contre 14,4 milliards (soit -35 %) est imputable, notamment, à l'effondrement des ventes vers la Russie (1,9 milliard contre 4 milliards).
On observe toutefois une nette reprise de notre excédent avec les États-Unis (2,2 milliards contre 1 milliard) et la poursuite des excellents résultats des exportateurs français en Asie (Hong Kong + 17 %, Taiwan + 18 %, Singapour + 33 %).
B. LES PERSPECTIVES POUR 1995
Les résultats du premier semestre 1995 font apparaître une amélioration du solde commercial : l'excédent cumulé s'élève à 24,2 milliards de francs soit une augmentation de 15 % et de 3 milliards de francs par rapport au premier semestre 1994.
Cette augmentation par rapport à 1994 s'explique par la poursuite de l'accroissement rapide du solde des industries agro-alimentaires tandis que le solde des produits agricoles continue à se détériorer, mais sur un rythme moindre.
On enregistre, en effet, un nouveau recul du solde bénéficiaire des produits agricoles qui s'établit à 3,4 milliards de francs soit 9 % de moins que l'an dernier (3,4 milliards de francs). On peut cependant noter que l'accroissement du solde positif des céréales (+ 13 % et 14,2 milliards de francs) semble marquer un retour à une situation plus normale, de même que celui dégagé par les oléagineux qui triple avec 1,3 milliard de francs. La poursuite de la détérioration du solde s'explique par l'accroissement du déficit sur le café qui avec 3 milliards de francs se creuse de près de 70 % par rapport à l'an dernier.
De son côté, l'excédent dégagé par les échanges extérieurs des produits des industries agro-alimentaires s'élève à 21,2 milliards de francs, soit près de 20 % de plus qu'en 1994, essentiellement sous l'effet de l'augmentation des excédents des produits laitiers (7 milliards de francs, soit une progression de 13 %) et du sucre (3,9 milliards de francs, + 70 %).
Il reste que ces résultats du premier semestre ne peuvent pas refléter les conséquences éventuelles du boycott à l'encontre des produits français décidé dans certains États.