B. AU SEIN DES CHANTIERS DU MINISTÈRE, UNE VIGILANCE À CONSERVER SUR CERTAINES FONCTIONS ESSENTIELLES
1. La gestion de crise
Les dépenses du centre de crise et de soutien augmentent de 0,4 M€ en 2025 pour atteindre 5,3 M€. Cette enveloppe permettra de continuer à équiper les ambassades et les consulats en matériels de crise, d'assurer le maintien en condition opérationnelle et la modernisation des matériels de communications de crise, de poursuivre le renforcement de la capacité de réponse téléphonique adossée à la cellule de crise, d'améliorer les « Conseils aux voyageurs », de promouvoir le « Fil d'Ariane » auprès du grand public, d'assurer une veille sécuritaire, notamment épidémiologique et, bien sûr, d'assurer le retour de nos ressortissants en tant que de besoin.
2. La communication
La direction de la communication et de la presse (DCP) devrait poursuivre en 2025 sa montée en puissance et pourra s'appuyer sur les 18 ETP supplémentaires dont elle a pu bénéficier en 2024, qui ont tous été recrutés. En 2024, la sous-direction veille et stratégie a pu financer l'accès au fil AFP pour des médias africains, et lancer des projets de communication stratégique innovants.
La baisse faciale de 1M€ des crédits de communication sur budget 2025 par rapport aux crédits 2024 s'explique par deux mesures transitoires. Il s'agit, d'une part, du non-renouvellement de la ligne de crédits soutenant le lancement de la chaîne vidéo de la Maison des mondes africains, et qui correspondait au versement pour la seule année 2024 d'une subvention de 750K€ par la DCP, à laquelle s'est ajoutée une subvention de 750K€ de la direction générale de la mondialisation, sommes destinées à couvrir le montant sur 4 ans de l'appel d'offre en cours de rédaction par le groupement d'intérêt public. D'autre part, l'enveloppe de 610K€ sollicitée en 2024 au titre des Jeux olympiques n'est pas renouvelée.
3. La sécurisation des emprises à l'étranger
Le budget de la sécurité des emprises diplomatiques à l'étranger diminue de 5,5 % en autorisations d'engagement mais augmente de 3,8 % en crédits de paiement, après avoir augmenté de, respectivement, 11 % et 7,2% en 2023, et 15,5 % et 14 % en 2024.
Les dépenses pour les contrats de gardiennage sont en constante augmentation, en raison des revalorisations annuelles obligatoires de salaire, de la hausse globale des menaces depuis 2015, laquelle oblige à souscrire des contrats coûteux, du redéploiement vers les pays les plus exposés des effectifs de gendarmes ou de policiers, qui oblige à externaliser le gardiennage et, marginalement, de l'ouverture de nouveaux postes décidées en cours d'exercice. Afin de contenir cette hausse, les postes sont fortement incités à remettre en concurrence régulièrement et à mutualiser leurs contrats de gardiennage.
Les dépenses relatives aux véhicules blindés sont rendues nécessaires par leur vieillissement : sur 196 véhicules déployés, 53 ont plus de 10 ans et 8 plus de 20 ans. Leur triplement permettra de rattraper le retard accumulé en entretenant et en renouvelant le parc.
Les dépenses de fonctionnement en sécurité passive diminuent de 2,4%. Cette baisse est susceptible de conduire au report à l'exercice suivant de certaines interventions non urgentes et à la réduction du nombre de visites annuelles de maintenance sur site. Ces dernières années, ces dépenses ont notamment servi à répondre à des situations d'urgence pour les postes diplomatiques situés dans la zone dite de « l'arc de crise » (Irak, République centrafricaine et pays du G5 Sahel : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), tandis que la mise en extinction du CAS 723, qui portait certaines opérations de sécurisation, annonçait le report de la charge sur le programme 105. La hausse des crédits de paiement permettra de finaliser des projets initiés en 2023 et 2024, ainsi que de lancer les projets programmés en 2025, mais le maintien d'une capacité d'investissement à un niveau suffisant permettrait de maintenir la trajectoire de sécurisation des sites classés « pays à risques modérés », trop souvent relégués en priorité basse au regard des urgences constatées dans les zones à haut risque, et d'éviter la création de zones de moindre attention.
4. La coopération de sécurité et de défense
Les crédits hors titre 2 de la direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) sont portés à 35,6 M€, soit une diminution de 3,4 M€, au détriment, surtout, des dépenses d'intervention. Les actions de formation des élites en France et de formation en ENVR, notamment, baissent de 1 M€ chacune, ce qui implique d'élaborer une nouvelle priorisation des actions.
En Afrique sub-saharienne, la DCSD développe des académies de formation dans les bases militaires que l'armée française s'apprête à quitter. C'est le cas au Gabon, avec l'installation de l'ENVR d'administration dans l'ancien camp De Gaulle, et en Côte d'Ivoire avec la création d'une école spécialisées dans les transmissions dans l'ancien camp de Port-Bouët. Les efforts seront poursuivis en faveur de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme, à Abidjan, et une Académie internationale de lutte contre la criminalité environnementale est en cours de développement au Congo-Brazzaville.
La DCSD poursuit ses efforts à l'Est de l'Union européenne, où la France cherche à réorienter à juste raison sa politique d'influence. Ainsi, un coopérant « sécurité civile - déminage » est en place depuis cet été en Ukraine, les formations de plongeurs-démineurs ont commencé et la livraison officielle de matériels de sécurité civile est prévue avant la fin de l'année. Le Centre de développement des capacités cyber des Balkans occidentaux (C3BO) devrait être officiellement inauguré en décembre.
En zone Indopacifique, deux écoles de sécurité maritime seront inaugurées, à La Réunion et au Sri Lanka. La DCSD centralise aussi, en interministériel, les efforts destinés à la mise en place de l'Académie du pacifique, annoncée par le Président de la République lors de sa tournée en Océanie en 2023.