C. LA FRANCE CONTINUE À PESER POUR QU'UNE PART CROISSANTE DES RESSOURCES DES BANQUES MULTILATÉRALES SOIT AFFECTÉE À L'AFRIQUE

La participation active de la France aux institutions multilatérales lui confère une part d'influence et de responsabilité significatives dans l'évolution du système international ainsi que dans la programmation de ces institutions.

L'influence de la France, sa capacité à promouvoir sa vision des priorités du développement passent à la fois par une coopération bilatérale réactive et visible et par un engagement clair dans les institutions européennes et multilatérales.

A la Banque mondiale, la dernière évaluation de la dotation de la France à l'AID 13 et 14 a montré que « la présence accrue de la France dans les discussions et débats autour des AID 13 et 14 lui ont permis de faire avancer des priorités géographiques et sectorielles significatives. L'atteinte de l'objectif de 50 % des financements attribués à l'Afrique doit figurer parmi les résultats tangibles. »

En s'impliquant financièrement et techniquement, la coopération française dans son ensemble a pu récolter les fruits de ses efforts dans des secteurs aussi divers que les infrastructures, l'éducation et les projets régionaux.

La Banque mondiale s'est avérée un instrument performant et transparent de livraison des aides qu'offre la France aux pays pauvres. Elle a fait preuve depuis une décennie, d'une capacité à s'adapter et à répondre aux attentes de ses clients au moins autant sinon plus que d'autres canaux.

On observe globalement que le degré de concentration des interventions des banques multilatérales sur l'Afrique est aussi fort, sinon plus, que l'aide bilatérale. L'étude sur les subventions montre, par ailleurs, que la France a, en quelque sorte, délégué une grande partie de son aide sous forme de dons aux instances multilatérales.

Part des ressources subventionnées des banques multilatérales de développement et des fonds multilatéraux qui sont affectées aux zones géographiques prioritaires

Unité

2008
Réalisation

2009
Réalisation

2010
Prévision PAP 2010

2010
Prévision actualisée

2011
Prévision

2013
Cible

Afrique subsaharienne

%

54,5

57,1

52

52

53

54

PMA

%

56,2

52,3

53

52

52

54

Source : DG Trésor/Banques multilatérales de développement.

La répartition géographique des interventions
des principales banques multilatérales de développement

Afrique subsaharienne

Pays les moins avancés

Institution

Année

Montant en millions d'euros

%

Montant en millions d'euros

%

Agence internationale de développement

(Banque mondiale)

2008

2 795,0

51,69

2 888,8

53,42

2009

4 195,5

57,81

3 582,5

49,36

Fonds africain de développement

(Banque africaine de développement)

2008

978,79

100,00

806,48

82,40

2009

1 064,97

100,00

797,58

74,89

Fonds international de développement agricole

2008

129,31

51,97%

120,22

48,32%

2009

161,22

54,35%

207,83

70,06%

Source : DPT 2011

Cette stratégie visant à faire partager les priorités françaises aux principaux bailleurs de fonds multilatéraux repose sur des contributions multilatérales élevées mais aussi sur la force et la pertinence de notre coopération bilatérale.

Comme le souligne le dernier rapport d'évaluation rétrospective de la dotation de la France à l'AID de la Banque mondiale 22 ( * ) : « l'existence d'un secteur bilatéral cohérent et dynamique amplifie l'influence de la France à l'AID en alimentant son expérience de terrain et en enrichissant ses bases de connaissance. Des interventions crédibles, fondées sur des analyses pertinentes, émergent des réseaux que procure l'aide bilatérale. Une contribution à l'AID15 réduisant les budgets du secteur bilatéral aurait des effets négatifs sur l'ensemble du dispositif d'aide français, il serait donc judicieux de maintenir ces budgets bilatéraux ou, à tout le moins, une proportionnalité entre les deux secteurs »


* 22 Évaluation rétrospective de la dotation de la France à l'AID 13 et 14 de la Banque mondiale. DGTPE

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