C. L'ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE : UN ENJEU PRIORITAIRE
Dans le cadre du budget pour 2010, on observe une stabilité des crédits alloués à l'action 2 « soutien à l'éducation artistique et culturelle » par rapport à 2009, puisqu'elle bénéficie de 32,67 millions d'euros en autorisations d'engagement et 34,21 millions d'euros en crédits de paiement .
L'action du ministère de la culture et de la communication vise à favoriser l'ouverture de structures culturelles aux publics d'enfants et de jeunes, et à soutenir des partenariats avec les écoles, établissements scolaires et autres structures.
En outre, le plan d'action de l'éducation artistique et culturelle , défini lors de la réunion interministérielle de juillet 2007, se poursuit à travers la mise en oeuvre de la circulaire de janvier 2008 et de l'arrêté d'organisation de l'histoire des arts, qui fixent les principes de la coopération entre le ministère de la culture et de la communication et le ministère de l'éducation nationale.
LES ÉTAPES DE L'INTRODUCTION DE L'HISTOIRE DES ARTS - L'histoire des arts a été créée, au lycée, à la rentrée de 1993 sous la forme d'un enseignement à titre expérimental, puis en tant qu'enseignement de spécialité (obligatoire et optionnel) à la rentrée de 1996. Près de 7 000 élèves ont bénéficié de cette option en 2008-2009. Elle ne concernait jusqu'à présent que les sections littéraires des lycées d'enseignement général. - Sa généralisation à tous les échelons du système scolaire et pour tous les élèves par arrêté ministériel du 11 juillet 2008 , dans le premier degré à compter de la rentrée de septembre 2008, et dans les collèges depuis septembre 2009, est une évolution capitale dans la mesure ou tous les enseignants et tous les élèves sont désormais concernés. Les récents propos du Président de la République sur les lycées ont confirmé cette mise en place pour, cette fois, tous les lycéens. - Ce dispositif concernera tous les élèves (filière générale, technologique et professionnelle). Il sera assumé par tous les enseignants et donnera lieu à une évaluation au brevet des collèges (optionnel en 2009/ 2010 et obligatoire en 2011). En ce qui concerne les lycées , comme l'a déclaré le Président de la République , un enseignement transversal d'histoire des arts sera créé , grâce à la réécriture des programmes des disciplines fondamentales (histoire, français, sciences...). Cet enseignement fera l'objet, selon des modalités à définir, d'une évaluation au baccalauréat. |
Le ministère de la culture et de la communication accompagne cette réforme à travers deux actions :
•
la production et la diffusion de ressources
numériques documentaires
La création du site annuaire (www.histoiredesarts.culture.fr), hébergé par culture.fr, sur l'enseignement de l'histoire des arts contribue à cet objectif de diffusion et d'accès à la culture. Cet annuaire sera accessible à tout internaute, mais il est prioritairement conçu pour la communauté éducative.
Le site aiguillera directement vers les ressources disponibles sur les sites des établissements publics sous tutelle du ministère et des services à compétence nationale (SCN) pertinentes au regard du programme d'enseignement d'histoire des arts. Le développement de l'opération est prévu pour les deux années à venir.
• la participation à l'offre de
formation initiale et continue des enseignants à l'enseignement de
l'histoire des arts
La relance des pôles de ressources pour l'éducation artistique et culturelle répond à cet objectif. Ils rassembleront, sous l'égide du recteur et du directeur régional des affaires culturelles, une ou plusieurs institutions culturelles, les centres régionaux de documentation pédagogique (CRDP), et les universités auxquelles sont désormais rattachés les IUFM. Ces pôles viseront à mettre en commun les compétences des uns et des autres en matière culturelle et artistique, documentaire ou en matière d'ingénierie de formation, au bénéfice des acteurs de l'éducation artistique et culturelle. L'enseignement de l'histoire des arts constituera en 2010 la priorité sur laquelle ils devront se mobiliser.
Votre rapporteur formule le voeu que cette réforme, fondamentale pour l'accès à la culture, puisse se poursuivre dans les meilleures conditions. Il propose que la commission de la culture puisse faire un premier bilan de l'introduction de l'histoire des arts dans l'enseignement, en 2010 ou 2011, afin d'en évaluer l'impact et les efforts consacrés à la formation des enseignants.
LA PLACE DE L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE DES ARTS AU SEIN DE L'ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE L'éducation artistique et culturelle s'organise autour de trois approches complémentaires : - le rapport direct aux oeuvres (représentations de spectacles, concerts, visites d'expositions, lectures...) du patrimoine et de la création la plus contemporaine ; - l'approche analytique et cognitive des oeuvres (enseignement de l'histoire des arts, mise en relation de la lecture des oeuvres avec les autres champs du savoir...), qui en constitue la dimension culturelle ; - l'initiation à des pratiques artistiques effectives dans le cadre d'ateliers. Ces trois approches, la fréquentation des oeuvres, l'approche culturelle et la pratique sont interdépendantes. Le rapport direct aux oeuvres (voir un spectacle, entendre un concert ou une musique enregistrée, regarder un tableau, lire une oeuvre de littérature, etc.) et l'expérience esthétique qui en découle ne sont pas des attitudes passives mais doivent être pensées comme des attitudes actives, à la fois cognitives et sensibles. Il est important de développer chez l'enfant, le jeune (et l'adulte) cette posture active par des dispositifs adéquats, associant l'observation, l'approche culturelle des oeuvres et la pratique, notamment par le développement d'approches transdisciplinaires. La connaissance des oeuvres du patrimoine artistique et culturel de l'humanité, la construction du jugement esthétique, la réceptivité aux formes nouvelles d'expression artistique se nourrissent de l'apprentissage des codes esthétiques, de la mise en relation des oeuvres et des styles qui ont fait l'histoire des arts et de la mise en relation de cette histoire avec les autres champs du savoir. Cependant, l'approche culturelle déconnectée d'une pratique artistique et ignorante de la fréquentation des oeuvres se priverait de la dimension poétique et sensible qu'apporte une éducation artistique et culturelle pluridimensionnelle. L'initiation aux processus de production des oeuvres par l'engagement dans une pratique artistique est une source irremplaçable d'apprentissage des langages artistiques. Mais une pratique déconnectée d'un rapport aux oeuvres se limiterait à la mise en jeu de techniques d'expression, de même qu'un rapport aux oeuvres qui n'entrerait pas en dialogue avec une pratique personnelle passerait à côté d'une dimension essentielle de la création artistique. |
Source : ministère de la culture et de la communication