2. La nécessaire création d'un « bureau d'aide à l'insertion professionnelle » au sein des universités
Rappelons qu'à la suite de l'adoption d'un amendement du groupe socialiste du Sénat, la loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités prévoit que chaque université doit se doter d'un bureau d'aide à l'insertion professionnelle des étudiants. Ce dernier est chargé notamment de diffuser aux étudiants une offre de stages et d'emplois variés, en lien avec les formations proposées par l'université, et de les assister dans leur recherche de stages et de premier emploi.
Le 7 février 2008, un groupe de travail a été chargé de formaliser le cahier des charges des bureaux d'aide à l'insertion professionnelle. Co-présidé par MM. Thomas Chaudron, président du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise, et Jean Michel Uhaldeborde, président de l'université de Pau et des Pays de l'Adour, ce groupe de travail a rassemblé des représentants de la Conférence des présidents d'université, de la Conférence des directeurs des services communs universitaires d'information et d'orientation français (SCUIO-IP), des organisations étudiantes, de l'ANPE, de l'Agence pour l'emploi des cadres (APEC), de l'AFIJ, de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie, du Conseil national des missions locales et du délégué interministériel à l'orientation.
Il a élaboré un rapport qui souligne l'hétérogénéité de la prise en charge de la mission d'aide à l'insertion professionnelle par les universités .
Cet état des lieux a conduit le groupe de travail à recommander la mise en place de schémas directeurs d'aide à l'insertion professionnelle , à charge pour chaque université d'en préciser les volets constitutifs : missions et programmes d'action, opérateurs internes ou externes en charge de chacune des actions, modes de pilotage, procédures d'évaluation, conditions de fonctionnement. Le dispositif sera soumis à l'approbation du conseil des études et de la vie universitaire et, ce que ne prévoyait pas la loi, du conseil d'administration de l'université.
Le rapport insiste sur la nécessaire implication de l'équipe de direction dans le portage du dispositif au sein de l'université. Le responsable du bureau d'aide à l'insertion professionnelle, désigné par le président, en assurera l'animation et la coordination. Il sera conseillé par un comité de pilotage réunissant les acteurs de l'insertion et les étudiants. Un conseil d'orientation sera ouvert aux partenaires professionnels de l'université.
Enfin, le groupe de travail insiste sur le fait que l'évaluation de l'activité des bureaux d'aide devrait se faire dans le cadre de la négociation contractuelle, celle-ci devant consacrer un questionnement spécifique à la mission d'aide à l'insertion professionnelle.
Votre rapporteur demandera à la ministre les suites qu'elle envisage de donner à ces propositions, qui lui semblent très constructives.
Les informations qu'il a pu recueillir confirment l'hétérogénéité des efforts des établissements dans le domaine de l'aide à l'insertion. Si certains sont exemplaires, d'autres ont du mal à mobiliser la communauté pédagogique. Il est donc nécessaire de généraliser les bonnes pratiques.
A l'heure actuelle, en l'absence de remontée d'informations fiables et comparables des universités, la mesure nationale de l'insertion professionnelle - qui permet de construire l'indicateur de performance présenté dans le programme annuel de performances (PAP) - est réalisée par une enquête triennale du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ). Votre commission souhaite que cet indicateur très imparfait soit correctement renseigné dans les meilleurs délais.
Ainsi que l'avait indiqué le groupe de travail commun du Sénat, précité, sur la réforme du financement des universités, la performance des universités devra être évaluée en fonction de l' évolution du taux d'insertion et non de sa valeur absolue. Précisons que la poursuite d'un doctorat devrait être considérée comme une forme d'insertion.
Atteindre ces objectifs suppose que les établissements les considèrent comme prioritaires et qu'ils y consacrent les moyens nécessaires.
A cet égard, votre rapporteur s'interroge sur la relative modestie des crédits inscrits à ce titre pour le budget 2009 (de l'ordre de 4,6 millions d'euros) et sur le risque d'émiettement des moyens consacrés à cette mission.