CHAPITRE II -
LE TRANSPORT
AÉRIEN
À LA RECHERCHE DE SON ÉQUILIBRE
I. UN CONTEXTE TOUJOURS DIFFICILE
A. LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR À MOYEN TERME NE PARAISSENT PAS REMISES EN CAUSE
L'année 2003 constitue une année de consolidation pour l'activité du transport aérien mondial et non pas réellement de reprise. En effet, à la suite des résultats catastrophiques des deux années 2001 et 2002, un rattrapage était attendu. Cet espoir a néanmoins été déçu, du fait des préoccupations constantes de sûreté, de la situation au Moyen-Orient et de la survenue du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
1. Le trafic mondial en 2003 : un rétablissement modeste
Pour les services réguliers assurés par l'ensemble des compagnies mondiales, l'OACI a enregistré pour l'année 2002 près de 1,6 milliard de passagers réguliers et quelque 34 millions de tonnes de fret transportées 5 ( * ) . Ces chiffres représentent une augmentation par rapport à 2002 d'environ 2 % du trafic total régulier ainsi que du trafic international régulier des compagnies aériennes mondiales, exprimés en tonnes kilomètres transportées (TKT) totales 6 ( * ) . Les trafics totaux de passagers et de fret, exprimés en passagers kilomètres transportés (PKT) et TKT, sont respectivement en augmentation d'environ 1 % et 5 %. Comme l'an passé, le fret connaît une évolution conjoncturelle plus marquée.
Votre rapporteur pour avis note que l'activité internationale ne bénéficie pas de cette légère progression, puisqu'elle demeure stationnaire.
Indice supplémentaire de la modestie de la reprise, le trafic de 2003 de passagers demeure encore inférieur d'environ 1,5 % à son niveau de 2000 . Toutefois, si l'on additionne le fret et le transport de passagers, le niveau global d'activité de 2000 est enfin franchi.
2. Les perspectives pour 2004 et 2005 : l'impact de la hausse du pétrole
Les premiers résultats de l'année 2004 témoignent d'une reprise dans le transport aérien au premier semestre, particulièrement sensible sur l'Asie et le Moyen-Orient, faisceaux les plus durement affectés au cours des années précédentes. Ainsi, les compagnies membres de l'IATA affichent-elles ainsi une très forte reprise de leur trafic passagers (+20,4 %) et une progression importante de leur trafic fret (+13 %).
Incontestablement, la tendance au premier semestre constitue enfin le rattrapage attendu après trois années de difficultés sans précédent. Cette évolution a même surpris par sa vigueur. Toutefois, votre rapporteur pour avis estime que la hausse soutenue et durable des cours du pétrole est de nature à tempérer ce dynamisme au second semestre. Ceci s'explique notamment par le fait que beaucoup de compagnies aériennes s'assurent à court terme contre les variations de cours du pétrole. On constate donc une latence dans la répercussion de la hausse des prix du pétrole sur les compagnies, et ce n'est réellement qu'à partir du second semestre que cette évolution a commencé à peser sur la conjoncture.
Naturellement, les compagnies tendent à répercuter ces hausses sur leurs tarifs, ce qui peut être de nature à comprimer l'activité, et donc à dégrader à nouveau leurs résultats.
Au total, l'année 2004 devrait donc être moins positive que ne pouvait le laisser penser le premier semestre. L'IATA estime cependant que l'évolution restera positive à +4,9 % et qu'elle devrait être meilleure encore en 2005, à +5,7 %.
* 5 Communiqué OACI du 29 juin 2004.
* 6 La tonne kilomètre transportée totale est une mesure combinée du trafic de passagers, de fret et de poste, qui tient compte de la distance parcourue.