2. Des mesures pour favoriser l'orientation vers la voie professionnelle
L'orientation vers le second cycle professionnel se fait essentiellement vers un BEP ou un CAP après une classe de troisième (générale, technologique ou d'insertion). Un peu plus du quart des élèves de troisième s'oriente dans cette voie. Cette proportion avait diminué en 1999 et 2000 à la suite de la fermeture des classes technologiques de collège. Comme il a été vu, cette évolution a été enrayée à la rentrée 2001, ce qui a conduit à la première augmentation des effectifs de seconde professionnelle depuis trois ans. Le CAP en deux ans connaît une croissance régulière grâce à l'apport de la troisième d'insertion et de la troisième de SEGPA.
On remarquera que les abandons sont particulièrement fréquents au sein du second cycle professionnel : un élève sur dix ne poursuit pas sa formation au-delà de la première année, et cette proportion a eu tendance à croître en 1999 et 2000.
a) Une plus grande fluidité des parcours et la découverte des métiers
A la suite de la mise en place à la rentrée 2000 d'une nouvelle organisation pédagogique, la rénovation de l'enseignement professionnel doit faire l'objet de mesures permettant d'améliorer la fluidité des parcours et de créer les conditions d'une orientation positive vers la voie des métiers.
Le premier objectif passe par la mise en place de cursus de formation de durée variable (de un à trois ans) afin de prendre en compte l'hétérogénéité des lycées professionnels par une incitation à la poursuite d'études, au-delà du BEP en baccalauréat professionnel et technologique et par la mise en place de procédures adaptées ou de préparations spécifiques pour les diplômes qui intègreraient des sections post-baccalauréat après l'obtention du « bac pro ».
L'orientation positive vers la voie professionnelle suppose une information des élèves sur la réalité des métiers (activités en atelier ou visites en entreprise) et des opérations portes ouvertes, visites et mini-stages en sections professionnelles pour les aider à faire des choix motivés.
Un tel objectif conduit nécessairement à sensibiliser les professeurs de collège et les principaux à la réalité de la voie professionnelle, notamment à l'occasion de visites en lycée professionnel, et de proposer des actions de formation spécifiques dans le cadre de la formation continue des cadres académiques.
b) Les conditions d'un développement de l'entretien « plan de carrière à 15 ans »
L'expérimentation de l'entretien « plan de carrière à 15 ans », engagée en 2000-2001 dans cinq académies, a été élargie à 18 académies (Aix-Marseille, Amiens, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Lille, Limoges, Montpellier, Nancy-Metz, Nantes, Nice, Orléans-Tours, Paris, Rennes, Rouen, Réunion, Toulouse, Versailles) en 2001-2002.
Ce dispositif, rebaptisé « projet scolaire et professionnel, entretien d'étape à 15 ans » concernant tous les élèves de 15 ans, quels que soient la classe et le niveau atteints, a pour objectif de renforcer les dispositions relatives au droit des élèves et des familles à l'information et au conseil en orientation. Il s'agit de conduire l'élève à élaborer un projet scolaire et professionnel.
La mise en place de l'expérimentation s'est réalisée de manière variable dans les 18 académies concernées, le choix du cadre (départements, bassins de formation, établissements), des contenus et de la durée du dispositif relevant des recteurs, qui peuvent s'appuyer sur un comité de pilotage académique.
La mobilisation de l'ensemble de la communauté éducative pour aider au projet de l'élève est reconnue comme un élément positif de l'expérimentation ; les élèves se sont généralement impliqués et cet entretien a permis aux enseignants de mieux connaître leurs besoins réels en fonction de leurs projets.
En revanche, l'organisation de l'entretien serait vraisemblablement très difficile à gérer en cas de généralisation ; l'entretien d'étape est en effet parfois perçu comme une opération supplémentaire marginalisant l'aide à l'orientation apportée par les établissements ; la condition d'âge apparaît contraignante pour des élèves dont la maturité peut les conduire à réfléchir à leur projet scolaire ou professionnel à des moments différents ; enfin la place centrale faite aux conseillers d'orientation-psychologues, à côté des enseignants, ne pourrait être maintenue en cas de généralisation, compte tenu du faible nombre des COP (moins de 5 000, soit un conseiller pour 1 300 élèves).
L'académie d'Orléans-Tours note en particulier qu'il convient d'éviter l'écueil d'une « dérive psychologisante et un recentrage exclusif » sur les résultats scolaires. Certaines académies ont par ailleurs constaté les réticences des équipes éducatives à s'engager dans ce dispositif jugé chronophage et susceptible d'introduire une confusion avec la procédure d'orientation purement scolaire.
Au total, la mise en oeuvre de l'expérimentation de l'entretien d'étape à 15 ans n'est susceptible de se pérenniser que si ce dispositif est intégré aux actions éducatives et d'aide à l'orientation des élèves dans les établissements, qui sont inscrites dans le projet d'établissement, et pris en charge par des professionnels spécifiquement formés.