2. Les projections à long terme des effectifs d'étudiants dans les principales filières
Les projections à long terme portent sur les quatre principales filières du supérieur, à l'exception des IUFM et des écoles d'ingénieurs.
Les résultats sont issus d'un scénario tendanciel : l'évolution de la population étudiante dépend d'abord du flux annuel d'arrivée de nouveaux bacheliers et des orientations qu'ils choisissent. Le nombre de nouveaux bacheliers est estimé à partir des effectifs des classes de terminales par série et prend en compte les variations démographiques. Dans ce scénario, les hypothèses de projections, pour les rentrées 2002 à 2006, sont estimées dans la tendance des dernières années observées ; au-delà, elles sont maintenues à leur niveau de la rentrée 2006 et les variations du nombre d'étudiants proviennent alors essentiellement des évolutions des effectifs des classes de terminales.
a) Les bacheliers généraux et technologiques, moins nombreux dans dix ans, poursuivraient plus souvent leurs études en IUT en 2011
Après une légère progression en 2001, le taux d'accueil des bacheliers généraux dans les principales filières serait stable pendant toute la période de projection et s'établirait à 94,9 % : cette stabilité serait le résultat d'une moindre poursuite en université hors IUT (- 0,9 % en dix ans), alors que les bacheliers généraux seraient mieux accueillis dans les filières sélectives que sont les IUT (+ 0,7 %) et les CPGE (+ 0,1 %). Cependant, la baisse de poursuite des bacheliers généraux à l'université ne serait sensible qu'en lettres et sciences humaines (- 1,1 %), où s'orientent surtout les bacheliers littéraires, dont le nombre diminuerait fortement au cours des dix prochaines années. Les titulaires d'un baccalauréat général seraient plus attirés par les formations médicales et scientifiques en université (+ 0,2 % pour chacune).
Les bacheliers technologiques, dont le taux de poursuite d'études fléchit depuis cinq ans, seraient relativement moins nombreux, en 2011, à s'inscrire en université hors IUT (- 0,7 %), alors qu'ils seraient plus attirés par une formation en STS (+ 0,3 %). Dans l'ensemble, leur taux d'accueil dans le supérieur fléchirait de 0,3 % en dix ans.
Déjà sensiblement mieux accueillis en 2001 dans les classes de STS, les bacheliers professionnels le seraient encore plus souvent en 2011 : 11,4 % d'entre eux entreraient dans ces formations, soit 0,7 % de plus qu'aujourd'hui. Par contre, leur taux de poursuite en université hors IUT baisserait de 0,5 %. Leur taux global de poursuite d'études progresserait donc à peine au cours des dix années à venir.
Toutes séries de baccalauréat confondues, le taux de poursuite d'études des nouveaux bacheliers dans les quatre principales filières du supérieur diminuerait de 0,6 %, pour s'établir à 73,4 % en 2011. Celui des bacheliers généraux et technologiques, de 86,9 % en 2001, serait stable sur la période de projection. Seule la baisse du poids des bacheliers technologiques, au profit des bacheliers professionnels, entre 2006 et 2011, explique le fléchissement du taux global de poursuite d'études, particulièrement à l'université hors IUT.
b) Le maintien des effectifs en IUT et en CPGE en 2011
Les CPGE et IUT accueilleraient autant d'étudiants dans dix ans qu'aujourd'hui. En revanche, les effectifs diminueraient sensiblement en STS (- 2,4 %) et en université hors IUT (- 2,5 %). Dans l'ensemble, on compterait 39 300 étudiants de moins (- 2,3 %) en 2011 qu'en 2001.
En IUT et CPGE, la stabilité des effectifs sur dix ans correspond, en fait, à une légère progression jusqu'en 2005. Après deux années de stabilisation, le nombre d'étudiants dans ces filières serait, suite à la baisse du nombre de bacheliers prévue en 2007, en légère diminution de 2008 à 2011.
Les STS, qui accueillent plus de bacheliers technologiques, connaîtraient, en 2002 et en 2003, une baisse de leurs effectifs. Puis le nombre d'étudiants de cette filière progresserait pendant quatre années, avant de diminuer à nouveau à partir de 2008. En 2011, on compterait, en STS, 5 900 étudiants de moins qu'en 2001.
c) Des étudiants moins nombreux en début de parcours universitaire
L'université hors IUT perdrait 32 800 étudiants dans les dix prochaines années : les effectifs du premier cycle diminueraient de 4,2 % (- 31 800 étudiants), ceux du deuxième cycle de 3 % (- 14 700 étudiants), le troisième cycle gagnerait 13 600 étudiants (+ 6,2 %). Comme pour les filières sélectives, le nombre d'étudiants en université est lié directement au flux de bacheliers, avec un décalage dans le temps pour les deuxième et troisième cycles. Le taux de poursuite des bacheliers dans cette filière diminuerait de 0,9 % sur la période de projection.
En baisse depuis 1996, les effectifs du premier cycle (disciplines générales) diminueraient encore les trois prochaines années ; après une courte période de progression (2005-2007), ils fléchiraient à partir de 2008.
La baisse des effectifs du deuxième cycle (disciplines générales), observée en 2001, provient, entre autres, d'un moindre accès en deuxième cycle des étudiants de DEUG (- 0,9 %). En maintenant ce taux, le nombre d'entrants en deuxième cycle en provenance du premier cycle universitaire baisserait jusqu'en 2006. Cependant, les fortes progressions du nombre d'étudiants entrant en deuxième cycle après un IUT ou une formation non universitaire, constatées ces trois dernières années et prolongées à court terme, compenseraient, en 2002, ce fléchissement et les effectifs du deuxième cycle ne diminueraient qu'à partir de 2003. Ils suivraient ensuite les fluctuations de ceux du premier cycle, avec deux années de décalage.
d) Le maintien des effectifs en troisième cycle
La progression importante des effectifs du troisième cycle (disciplines générales), observée depuis trois ans, est due à l'accroissement du nombre d'étudiants au niveau bac +5, particulièrement en DESS. Si le nombre d'étudiants entrant en troisième cycle directement après un deuxième cycle est plus élevé que celui des étudiants entreprenant un DEA ou DESS après un parcours en dehors de l'université (56 500 contre 24 600 en 2001), la progression de ces derniers est plus importante, autant en DEA qu'en DESS (+ 12,5 % contre 0,8 % en DEA et + 18,8 % contre 10,1 % en DESS en 2001).
En tenant compte de ce constat dans les hypothèses de projections, les effectifs en troisième cycle, dans les disciplines générales, seraient moins liés aux évolutions de ceux du deuxième cycle. Ils fléchiraient légèrement de 2005 à 2008 pour se stabiliser en fin de période.
Le nombre d'étudiants inscrits en disciplines générales à l'université dans un des trois cycles serait donc en baisse de 57 100 étudiants, soit 5 % de moins sur dix ans. Le fléchissement serait moins marqué en économie et AES (- 1,1 %) et sciences et STAPS (- 3,1 %), mais plus sévère en droit (- 8,4 %) et en lettres et sciences humaines (- 6,4 %).
Enfin, les étudiants en formation médicale seraient plus nombreux en 2011.
LA PROJECTION DES EFFECTIFS DANS LES PRINCIPALES
FILIÈRES
1990 |
1995 |
2000 |
2001* |
2002 |
2003 |
2006 |
2011 |
|
Université (hors IUT) |
1 108 456 |
1 382 492 |
1 307 687 |
1 285 954 |
1 271 000 |
1 261 900 |
1 258 200 |
1 253 100 |
- dont premier cycle |
549 334 |
686 353 |
600 223 |
576 184 |
559 700 |
552 700 |
555 800 |
544 400 |
- dont deuxième cycle |
376 011 |
490 090 |
487 583 |
483 707 |
484 200 |
482 000 |
467 000 |
469 000 |
- dont troisième cycle |
183 111 |
206 049 |
219 881 |
226 063 |
227 100 |
227 200 |
235 400 |
239 700 |
IUT |
74 328 |
103 092 |
119 246 |
118 060 |
117 800 |
118 400 |
121 000 |
117 900 |
- dont IUT secondaire |
35 504 |
47 256 |
51 917 |
50 588 |
50 100 |
49 800 |
50 500 |
49 100 |
- dont IUT tertiaire |
38 824 |
55 836 |
67 329 |
67 472 |
67 700 |
68 600 |
70 500 |
68 800 |
CPGE |
64 514 |
70 288 |
70 263 |
70 703 |
71 100 |
71 700 |
72 700 |
70 300 |
STS |
204 920 |
236 426 |
248 889 |
246 914 |
244 000 |
243 200 |
246 300 |
241 000 |
- dont STS production |
63 809 |
87 049 |
89 686 |
88 689 |
87 400 |
87 000 |
88 000 |
86 100 |
- dont STS services |
141 111 |
149 377 |
159 203 |
158 225 |
156 600 |
156 200 |
158 300 |
154 900 |
Ensemble |
1 452 218 |
1 792 298 |
1 746 085 |
1 721 631 |
1 703 900 |
1 695 200 |
1 698 200 |
1 682 300 |
* constat jusqu'en 2001, prévisions pour les années suivantes.
LA PROJECTION DES EFFECTIFS UNIVERSITAIRES PAR
DISCIPLINE
1990 |
1995 |
2000 |
2001* |
2002 |
2003 |
2006 |
2011 |
|
Droit |
161 004 |
197 664 |
182 544 |
177 340 |
173 700 |
171 100 |
165 300 |
162 500 |
Sc. Eco., AES |
126 907 |
161 709 |
165 329 |
167 276 |
168 400 |
169 000 |
166 900 |
165 500 |
Lettres, Sc. Humaines |
410 739 |
529 412 |
489 853 |
478 574 |
470 000 |
464 300 |
454 400 |
448 100 |
Sciences |
256 741 |
340 895 |
329 297 |
322 739 |
318 400 |
315 400 |
313 100 |
312 700 |
Disciplines générales |
955 391 |
1 229 681 |
1 167 023 |
1 145 929 |
1 130 500 |
1 119 800 |
1 099 700 |
1 088 800 |
Santé |
153 065 |
152 811 |
140 669 |
140 025 |
140 500 |
142 100 |
158 500 |
164 300 |
Toutes disciplines |
1 108 456 |
1 382 492 |
1 307 692 |
1 285 954 |
1 271 000 |
1 261 900 |
1 258 200 |
1 253 100 |
* constat jusqu'en 2001, prévisions pour les années suivantes.