INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

La participation financière de l'État à la sécurité civile n'apparaît pas à la hauteur de ses responsabilités. Les 462 millions d'euros (3,03 milliards de francs) affectés par l'État (dont 249 millions d'euros, soit 1,63 milliard de francs, au titre du ministère de l'Intérieur, représentant 1,5 % du budget de ce ministère) doivent être rapprochés des 2,5 milliards d'euros (16,4 milliards de francs) à la charge des collectivités territoriales .

A propos de ce déséquilibre, M. Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur a fait valoir, devant votre commission des Lois le 21 novembre 2001, que la sécurité civile constituait une compétence traditionnelle des collectivités territoriales, l'État prenant en charge les moyens lourds d'intervention (flotte aérienne, par exemple).

Il a rappelé en outre que la dotation d'équipement spécifique, créée pour les exercices 2000 à 2002 par l'article 24 de la loi n° 99-1126 du 28 décembre 1999 relative à la prise en compte du recensement général de la population de 1999 pour la répartition des dotations de l'État aux collectivités locales, s'élevait à 53,36 millions d'euros (350 millions de francs) sur trois ans.

Il est cependant incontestable que, à côté des missions de proximité que les collectivités territoriales doivent continuer d'assumer, il appartient à l'État de prendre une plus large part des moyens importants requis pour affronter les catastrophes de grande ampleur qui se multiplient et pour mettre en oeuvre son obligation de solidarité nationale à l'égard des collectivités et des populations lourdement touchées.

A cet égard, le budget de la sécurité civile pour 2002 ne marque aucune évolution. Il est à craindre que les réformes législatives en cours d'examen et annoncées ne suffisent pas à une indispensable clarification en la matière.

De ce point de vue, l'année qui s'achève aura constitué une transition, puisqu'elle aura été marquée par l'achèvement de la mise en oeuvre de la loi du 3 mai 1996, dite de « départementalisation » des services d'incendie et de secours, et par le terme du plan triennal de remplacement des appelés du contingent, à la suite de la professionnalisation des armées.

Un premier train de réformes des services d'incendie et de secours, adoptées par l'Assemblée nationale, est en instance au Sénat, dans le projet de loi relatif à la démocratie de proximité, tandis que le dépôt d'un projet de loi de modernisation de la sécurité civile, devrait intervenir à la fin de l'année.

Avant de traiter des évolutions envisagées, votre rapporteur souhaite examiner les crédits de la sécurité civile pour 2002 et illustrer ses interventions dans plusieurs domaines.

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